Littérature exotérie et éveil de conscience

Dans certaines sociétés traditionnelles, le triangle, considéré comme mère de la géométrie, appartient au symbolisme de trois. Le foyer (feu) entretenu par la femme est constitué de trois pierres dont la disposition évoque cette figure. Dans plusieurs traditions initiatiques occidentales et africaines, le triangle est utilisé comme l’image de la « tri-unité de l’être vivant : corps, âme et esprit ».
On le retrouve surtout dans les récits initiatiques de Hampaté Bâ. Dans Kaïdara, après le rituel sacrificiel qui consacre le départ des trois compagnons au pays de Kaïdara, ils se retrouvent comme par enchantement dans un triangle qui confirme le caractère sacré de cette rencontre inopinée : « L’enchantement était rompu ; (…) et tous trois se trouvèrent disposés en triangle, comme les trois pierres d’un foyer »( AHB. Kaïdara, p.252.) Sous l’effet magnétique du triangle ésotérique, les trois voyageurs sympathisent sans s’étonner de cette rencontre imprévue. Aussi, s’entraideront- ils comme des frères tout le long du parcours. Cet amour puissant, qui les anime et les pousse vers la demeure de Kaïdara, émane bien évidemment de la puissance de la figure qui les a réunis, puisque le triangle symbolise, en dehors de la spiritualité, l’amour et la communion.

En dehors du cercle, la seconde figure qui a une valeur ésotérique dans le processus de l’initiation est le triangle.
Symbolisant le lien entre le haut et le bas, le triangle représente la figure par excellence qui ouvre une voie de compréhension du monde manifesté tout en la dépassant. Il est considéré comme une figure divine évoquant l’harmonie, la sagesse et la Trinité. Le symbolisme de cette figure particulièrement importante dans l’ésotérisme varie selon qu’il est isocèle, rectangle, équilatéral, droit, inversé, ou dupliqué.
Si le triangle orienté vers le haut évoque le soleil, l’homme, la paternité ou la virilité, le triangle pointé vers le bas évoque la lune, la femme et la fécondité.

Amoureux de la littérature sacrée ou religieuse, bonjour. C’est avec beaucoup de plaisir que nous vous proposerons ce matin notre analyse sur quelques symboles dans la littérature africaine.

« Pour notre harmonie, notre équilibre intérieur, maintenons-nous dans le cercle cerclé, le cercle d’amour : la Famille.
Contemplons la haute merveille ronde, la puissance Royale : l’astre du jour. »
Nounangnon BIDOUZO

Le cercle, chez Bhêly-Quenum, évoque également l’idée du temps, de l’évolution, mais aussi celle de l’atemporalité spirituelle comme le fait remarquer le narrateur : » « Je suis ONI LONI JE, l’instant bouclé circulairement actif hors du temps ». ( Oni loni jè, p.242.)
Nounangnon BIDOUZO

Symbole de la complétude, de l’union, de la perfection, de l’Esprit…de DIEU, le cercle en géométrie sacrée renvoie à l’origine de la vie. C’est la représentation de l’œuf qui symbolise la puissance créatrice. L’écrivain béninois investit cette figure d’une symbolique particulière et lui confère alors une fonction sacrée et une valeur magique. L’allégeance que font le jeune garçon et son oncle Atchê au centre du cercle d’initiation confirme cette évidence :
Nos corps se ployèrent et nos lèvres pour un ultime ba**er touchèrent la terre au centre du cercle …Quand nous fûmes sur le point de partir, mon oncle me demanda si j’avais quelque chose à offrir au Centre du Cercle. (Oni loni jè, p. 223.)
Nounangnon BIDOUZO

Le symbolisme des nombres recouvre celui des figures géométriques. Ces figures apparaissent en initiation comme des espaces sacrés qui contribuent à la réalisation spirituelle des initiés. Comme toutes les formes géométriques, le cercle possède une onde propre. Dans la tradition initiatique, la symbolique du cercle se confond avec celle du carré et représente le « signe de l’Unité principielle ». C’est la figure dont la forme enveloppante symbolise la protection et la sécurité.

N’ klinto ma xwè !(ter)
Vodùn lè guèdè ba vi ba non!
Xogbonuto baba!
O ku ô! O ku ô ! O ku ô !
Nya gnon denu ma gbo dé !

(Que ne se taise !
Le vodùn mystérieux recherche l’enfant et sa mère !
Je salue le Digne fils de Xogbonu !)

Lisez et contemplez en esprit ce tableau artistique combien impressionnant. Une description minutieuse qui nous renvoie à ce qui se déroule actuellement à OUIDAH. Que dis-je ? GLEXWE !!!

« A l’attaque de battements les Vodùnsi se mirent à danser par groupes ; en les observant évoluer, le profane décelait sans mal les divers noyaux imbriqués les uns dans les autres dans l’organisation de la confrérie ; aussi entendait-on murmurer dans la foule les noms étranges tels que Ahwansi , Agasusi , Dangbési , Hlànsi , Hlàsi , Konusi , Kposi , Lokosi , etc. Une douzaine de Vodùnsi à quatre pattes dansait, les doigts écartés, les ongles au clair pareils à des félins avuant [sic]une proie ; les modulations de l’orchestre donnaient l’impression qu’un fauve surgirait on ne sait d’où ; précautionnés, les sens aux aguets, les yeux mi-clos en coulisse d’où filtrait une lueur de crime, les Vodùnsi en dansant avançaient, évitant d’éveiller l’attention de leur victime qu’elles seules voyaient ; dos souple, geste de prudence perverse, elles incarnaient les grands prédateurs symbolisés par leur pantomime, inexorable pyrrhique de force qui les subjuguait et mobilisait l’attention du public tandis qu’eux-mêmes délivraient « les messages du Vodùn Alladahwensi en action dans leur âme de Vodùn. »

Olympe Bhêly-Quenum, Les appels du vodùn.

« Ce qui entre autres caractérise un authentique enfant de Gléxwé, c’est la soif de son pays, la sensation de ses racines dans sa ville natale, la conquête d’autres cultures ; un tel natif aime à accumuler les savoirs qu’il fait officialiser ; on dit qu’au pays des blancs les diplômes font partie des béquilles du savoir et de la connaissance ; un enfant de Gléxwé s’en caparaçonne et apparait comme un cheval de carnaval sur le marché du travail. » Les appels du vodùn, p.451.

« Il avait l’impression d’être dans les mains de Gléxwé comme un vase sacerdotal sorti de Kpassè-Zunmè où il aurait été infusé et oint de fluide pour faire face aux luttes de sa vie et telle une offrande, Agblo sentait la douceur, la discrète sensualité, l’équilibre des forces qui participent de l’harmonie de Gléxwé, image même de son paysage intérieur que reflète la vie quotidienne des aborigènes. Singulièrement détendu, à son aise, rien ne lui faisait peur dans sa ville natale où il ne redoutait aucune adversité : c’était l’unique ville du monde où, Gléxwévidjidji, il avait la certitude qu’aucun mal ne pouvait lui arriver. » Olympe Bhêly Quenum, Les appels du vodùn, P. 451.
Hommage de Agblo Tchikôton à GLEXWE, terre des Esprits.

En ce jour, 10 janvier 2024, où tous les regards sont tournés vers Ouidah, nous allons ensemble découvrir l’univers du vodùn Alladahouin vu par Olympe Bhêly-Quenum dans son célèbre roman Les appels du vodùn.

Comprenons et intégrons la Puissance de l’Amour, faisons-la rejaillir du centre de notre être pour qu’elle se diffuse et rayonne dans toutes les directions comme un Soleil. Sentons cette force en nous, concentrons-la, tel un rayon lumineux.

Vivre dans l’Amour est la Voie Suprême. Cet Amour est la flamme de notre âme. Cette flamme intérieure qui nous électrise et purifie tout sur son passage. Ce Pouvoir de l’Amour est dans nos pensées positives et lumineuses, dans notre imagination positive, et dans notre conscience et perception évidente des choses extérieures et des choses intérieures. Ouvrons notre Esprit qui est la Force du Cœur.

Les jours vont, viennent et reviennent. L’éternel recommencement. Le cycle permanent de la vie. Création. Re-création. Fête et Commémoration. Intégration et Dé-intégration. Temps toujours immuable : « Temps à chaque instant digéré par l’instant. Se saisissant dans l’instant… » O. Bhêly –Quenum.

Dans la numérologie peule, on distingue onze forces fondamentales, constitutives de la nature de l’homme. Ce sont : la pierre, le fer, le feu, l’eau, l’air, l’homme, l’ivresse, le sommeil, les soucis, la mort, la résurrection. Chacun de ces éléments a la propriété d’exercer un pouvoir alchimique sur les autres auxquels il est associé. Ainsi, la pierre est fendue par le fer ; le fer est fondu par le feu ; le feu est éteint par l’eau ; l’eau est asséchée par le vent ; l’homme peut triompher du vent (il est le seul à marcher contre le vent, les animaux ne le font pas) ; l’ivresse anéantit l’homme ; le sommeil a raison de l’ivresse ; les soucis font disparaître le sommeil ; à son tour, la mort tue le sommeil, mais la résurrection anéantit la mort.

Nombre des éléments, 4 symbolise le principe d'organisation.
4 points cardinaux définissent l’espace : le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest
4 êtres célestes gouvernent l’univers : le ciel, le soleil, la lune et les étoiles ;
4 unités définissent le temps : le jour, la nuit, la lune et l'année ;
4 parties caractérisent les plantes : la racine, la tige, la fleur et le fruit;
4 étapes majeures caractérisent la vie humaine : l'enfance, la jeunesse, la maturité et la vieillesse ;
4 valeurs fondamentales sont recherchées chez l’Homme : le courage, l'endurance, la générosité et la fidélité ;
Chez la femme, on en recherche 4 aussi : l’habileté, l'hospitalité, la loyauté et la fécondité ;
4 est le nombre des portes que doit franchir tous ceux qui aspirent à la voie mystique. A chacune de ces portes est associé un des 4 éléments, dans l'ordre de progression suivant : air, feu, eau, terre.
En définitive, 4 apparaît comme le signe de la potentialité, attendant que s'opèrent les signes de cinq, essayer d’observer autour de vous les manifestations de 4.

Prendre rendez-vous avec soi-même permet d'aller au-delà du Moi intérieur.

« La nature est un TEMPLE… » Baudelaire
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Pour mieux percer son secret…
Contemplez-la ...
Voyez sa beauté et son équilibre.
Regardez les animaux vivre et les végétaux se développer.
Ils vous indiqueront les lois qui régissent la vie.
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LES LOIS DE LA VIE.
Si vous désirez les connaître…développez votre spiritualité.
Développez vos talents et vos aspirations pour vous mettre en contact avec votre être profond qui, lui, connait les lois.
Méditez, car ainsi vous éteindrez pour un temps votre mental et votre ego. Vous serez alors en contact avec l’essentiel. La NATURE.

Bénissez autant que vous pouvez tout ce qui vous entoure.
Bénissez les autres,
bénissez la vie,
bénissez la planète,
bénissez DIEU.
Invitez les êtres de lumière : Anges, Archanges pour qu’ils viennent éclairer et guider vos pas.

L’univers, rappelons-le, est perçu, dans toutes les civilisations du monde, comme un réservoir inépuisable de signes que savent mieux déchiffrer les initiés. Ils parviennent, en effet, à déterminer les rapports entre le monde matériel et le monde immatériel ou spirituel. Charles Baudelaire, s’inscrivant dans cette logique, considère que :
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Être en communication avec soi-même suppose que l’on doit avoir un intérêt pour tout ce qui aide à révéler les connaissances cachées de la vie : signes et/ou symboles .
Amadou Hampaté Bâ le reconnait déjà :
« au côté visible et apparent des choses, correspond toujours un aspect invisible et caché
qui en est comme la source ou le principe…A chaque science apparente correspondra
donc toujours une science beaucoup plus profonde […] ésotérique, basée sur la conception fondamentale de l’unité de la vie et de l’interrelation, au sein de cette unité, de tous les niveaux d’existence. » in Aspects de la civilisation africaine, ORTF, Paris, (Archives INA, 1969), pp. 25-26.

Nous devons apprendre à les connaitre ces Principes Initiatiques. Ils ne varient pas.
Des bois sacrés aux loges initiatiques
Des temples aux livres exotériques.
Ils ne varient pas.
1- Apprends à être en communication permanente avec toi-même. Avec les Autres.
****…Quiconque demande reçoit…***

Le premier qui nous interpelle est notre compatriote Olympe Bhêly-Quenum. Ses œuvres interpellent la conscience des lecteurs qui ont tendance à oublier qui ils sont. Aussi, dira-t-il :
« Malheur à ceux que le vent nouveau aura tellement séduits qu’ils rejetteront leurs racines »
« C’est dans la matrice de sa race et de son ethnie que tout homme devrait d’abord chercher sa propre signification ».
Armons-nous alors du flambeau de l’Intelligence,
de la science des principes initiatiques et des Nombres sacrés.
****…Quiconque demande reçoit…***

« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux. » Voilà le secret des sages initiés. Mais pour pénétrer par cette porte étroite dans l’immensité de l’univers invisible, intéressons-nous à ces auteurs qui abordent la question de l’ésotérisme dans leurs œuvres.
****…Quiconque demande reçoit…***

La littérature, par ses ailes, nous reconnecte au pouvoir de l’univers.
Par-delà l’écran des mots et des images mentales, le lecteur se fraie un chemin vers la Vérité. Une Vérité-Une. Celle qui conduit vers la Lumière. La lumière lumineuse. La lumière sans couleur.
****…Quiconque demande reçoit…***