Jo Cassen poète et écrivain de théâtre

Jo Cassen poète et écrivain de théâtre

Pour la libre parole, respectueuse mais authentique. Le regard d'un saltimbanque sur la vie, la femme, l'Amour, l'Amitié et notre fichue société...

03/04/2024

Sisyphe
(Gérardine)

La haine fait son œuvre, intrépide et mesquine,
La souffrance de l’autre, un fabuleux motif
Pour bricoler un peu l’image d’Arlequine,
Préférer au réel, le monde en négatif,
Inventer la romance un tantinet coquine.

À regarder de près les émois, la douleur,
On se surprend à croire aux contes de grand-mère,
On reconnait le loup, éternel querelleur,
Et la fable s’écrit, la méchante chimère…

Lui pousse et puis retombe au pied de son rocher,
Amoureux d’un mirage, il flotte en éphémère
Sans deviner jamais à quoi se raccrocher.

Qui prescrivit le soin, l’exquise chloroquine,
Pour quel espoir tordu, quelle digue enrocher ?

La bêtise est à l’œuvre, intrépide et mesquine.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
3 avril 2024

01/04/2024

À tous les hypocrites, faux-culs, méchants, dédaigneux et lâches, je souhaite une belle journée.
1er avril

29/03/2024

L’Enragé
(Ghazel)

J’ai contemplé dans un ciel gris
Notre univers, jour de massacre,
J’étais outré du simulacre,
L’oraison de gens rabougris.

Nul ne courait le petit-gris,
C’était juste le jour du sacre,
Et l’on chassait les mistigris.

On héritait, douce fortune,
J’étais confus, plus qu’outragé,
J’ai souligné l’air saccagé
Par une grâce inopportune.

Il est cassant cet enragé.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
29 mars 2024

illustration:

Auguste Rodin - "La main du diable tient une femme" - 1903 - Musée Rodin - Philadelphie.

29/03/2024

Petit Sherpa
(rondeau à rentrement)

Tu ne sais plus, tu ne sais pas
Te délectant de ses appas
Tu caresses le doux miracle
Celui que t’a conté l’oracle,
Un rêve fou, dernier repas.

Mais sans boussole et sans compas,
On ne franchit jamais l’obstacle,
On est perdu, c’est la débâcle.
Tu ne sais plus…

Les gens sournois ont des appâts,
Pour te leurrer, ils sont sympas,
Portent la muse à son pinacle
Pour violer le tabernacle ;
Refuse d’être un des sherpas !
Tu ne sais plus…

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
29 mars 2024

Lexique :
Sherpa : nom donné à celui qui porte les bagages, les charges lourdes dans l’Himalaya.

28/03/2024

Jason et sa toison d’or
(maillet octosyllabique)

Prêt à répondre à tout assaut
Il est debout sur la redoute,
Mais il accepte le grand saut,
Sans certitude, un homme doute.

Sur son front brille un panonceau :
« Prêt à répondre à tout assaut ! »
Il sait la force de la rage
Et le mesquin, veuf du courage.

Pourquoi ce feu sous le boisseau,
Gage d’un crime ou d’une faute ?
Prêt à répondre à tout assaut,
Il ne voit pas un argonaute.

Réveille-toi, veille au berceau,
Mais cesse d’être un imbécile ;
Je suis ta garde, en moins docile
Prêt à répondre à tout assaut

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
28 mars 2024

26/03/2024

Point Final

Ne vous étonnez pas si le monde s’enflamme,
Du jeu de l’allumette il fut toujours friand,
Il se veut le servant qui porte l’oriflamme
Du seigneur cet expert dans l’art du faux-fuyant.

Dans l’ombre du Grand Maître au regard indomptable,
Pliant les deux genoux, et rampant à loisir,
Il approuve le chef, se cache sous la table,
S’interdit un grief, vénère le vizir.

Ne vous méprenez pas si le courage flanche,
Il est vain d’espérer qu’il vous revienne un jour,
Chassez ce cauchemar qui vous fait la nuit blanche ;
Vous ne pouviez savoir, effet de contrejour !

Oubliez toute peur, et soufflez sur les braises
Tôt vous rallumerez l’incendie infernal
Vous vous consumerez, ou sucrerez les fraises,
Un beau soir de gala, le fameux Point Final.

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
26 mars 2024

25/03/2024

Requiem de Supernova


Jamais on ne saura le nom du vrai coupable,
On peut chercher l’erreur, on ne trouvera pas,
Dans ce monde hermétique, on couvre l’incapable,
Le grand silence est d’or, nul ne pleure au trépas.

Une vie est sauvée, une vie est perdue !
Pourquoi la statistique, un bilan odieux ?
À l’ombre de ces murs, une course éperdue,
Répondre à un tourment serait fastidieux.

Même si le bon sens a quitté le malade,
La force de la loi, le secret médical…
Le témoin sans recours entend la guignolade,
Le soin de l’avenir est offert au chacal.

La descente aux enfers devient irrésistible,
Un bijou de talent se révèle méchant,
Quelque triste sournois joue à l’irréductible,
Sans doute motivé par un rêve alléchant.

Jamais on ne saura le nom du vrai coupable,
On peut chercher l’erreur, on ne trouvera pas,
Dans ce monde hermétique, on couvre l’incapable,
Le grand silence est d’or, nul ne pleure au trépas.

La lumière s’éteint sur la fleur sans épines,
Personne ne s’émeut, tout le monde a compris,
La faucheuse souvent se gave de rapines.
Un vilain trublion alerte quant au prix…

D’où vient-il ce lascar qui trouble le silence ?
Il aurait dû se taire, il aurait dû crever,
Bâillonné dans son coin. Pourquoi cette insolence ?
Pourquoi craquer le voile, et pourquoi les braver ?

Maintenant, en ce lieu, pourquoi voir cette fuite
De gens épouvantés d’entendre certains mots ?
Était-ce le hasard, une erreur de conduite
Ou juste le besoin de gommer d’autres maux ?

Jamais on ne saura le nom du vrai coupable,
On peut chercher l’erreur, on ne trouvera pas,
Dans ce monde hermétique, on couvre l’incapable,
Le grand silence est d’or, nul ne pleure au trépas.

Quand la douleur étreint on préfère une histoire,
Une douce légende, une fable, un roman,
On ne peut tolérer quelque réquisitoire,
Il faut tourner la page, et l’abject assommant.

Chacun ferme les yeux et bouche ses oreilles,
On connaît désormais le maudit, le hideux,
Les contes de jadis en livraient de pareilles,
Les tribulations d’un loup cauchemardeux.

La force d’un secret, le confort d’un mensonge
Valent mieux pour certains que l’audace d’agir,
Plus rien ne changera, tout se perd dans le songe,
Le laid dans le miroir s’observe sans rougir.

Jamais on ne saura le nom du vrai coupable,
On peut chercher l’erreur, on ne trouvera pas,
Dans ce monde hermétique, on couvre l’incapable,
Le grand silence est d’or, nul ne pleure au trépas.

Une étoile s’éteint, l’effondrement d’un leurre,
Une supernova, le tragique destin,
Le « pourquoi » sans réponse, et qui toujours demeure…
Pourtant il faut aller, droit devant, à l’instinct.

C’est une chanson noire, un funeste vertige,
Le spectateur lointain effacera bientôt
La trace du malheur tel un pauvre vestige
De soupirs et de cris, l’ombre d’un sfumato.

Quand l’intense douleur détruit la conscience,
Nul ne sait plus combattre et préfère abdiquer,
Appliquer ce précepte est preuve de science
Ou d’une lâcheté qu’on ne peut trafiquer.

Jamais on ne saura le nom du vrai coupable,
On peut chercher l’erreur, on ne trouvera pas,
Dans ce monde hermétique, on couvre l’incapable,
Le grand silence est d’or, nul ne pleure au trépas.

Jo Cassen
« Dans le vertige de la nuit »
Tous droits réservés
25 mars 2024

24/03/2024

Chant de nuit sur des jours sans lumière
(maillet)

Pleurerais-tu la nuit, le cœur plein d’amertume ?
Voudrais-tu compatir au chagrin d’un ami,
L’assurer d’un appui, bousculer la coutume,
Ériger un rempart contre ce tsunami ?

Tu ressasses sans trêve un compliment posthume,
Pleurerais-tu la nuit, le cœur plein d’amertume ?
Une page se tourne et toi le mécréant,
Tu voudrais un écho, mais heurte le néant.

Tu peux tendre la main, mettre ton beau costume,
L’habitude en ce monde est enfant du mépris ;
Pleurerais-tu la nuit, le cœur plein d’amertume,
Si tu croyais un jour vaincre les malappris.

Dans cette vie étrange, arpente le bitume,
Ose dire au silence un conte fabuleux,
Réenchante l’histoire, et vainc le crapuleux ;
Pleurerais-tu la nuit, le cœur plein d’amertume…

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
24 mars 2024

13/03/2024

Un Ballet d’Herbes Tendres
(sonnet estrambot)

Le soleil était haut, brillait sur Messidor,
Pour dessiner l’amour, une fine dentelle
Propre à faire danser une valse immortelle ;
Ils couraient par les champs, cueillaient des boutons-d’or.

Ils venaient d’inventer l’attrait de Mogador,
Les mirages dorés, la vive cascatelle,
Le fougueux sentiment, loin de la bagatelle ;
Mais parfois le destin guette du mirador.

Car le projet d’en-haut, que nul ne veut entendre :
Briser le rêve fou, déchirer et distendre,
Parce qu’il est le Maître, il tient le sablier.

Toujours paraîtra vain d’aimer la cohérence,
Un sourire, un ba**er, l’ultime révérence…
Ils ne reviendront plus sous l’étroit peuplier

Ils graveront deux noms dans l’écorce de l’arbre,
Le temps pourra passer, les beaux jours s’oublier,
La preuve de l’émoi restera dans le marbre.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
13 mars 2024

Illustration :
Etiquette de Gaston La Touche - "L'après-midi d'un faune"
(inspiré d'un poème de Stéphane Mallarmé)

09/03/2024

Le Poète et la Grâce
(triolet triple en alexandrins)

Le poète se doit de peindre l’élégance,
Il cisèle ses mots pour enchanter les maux,
Sans jamais succomber en horrible arrogance ;
Le poète se doit de peindre l’élégance.
Son regard incisif exclut l’extravagance,
Il sert une œuvre d’art, avec ou sans émaux ;
Le poète se doit de peindre l’élégance,
Il cisèle ses mots pour enchanter les maux.

Tel un lanceur d’alerte, il décrit la blessure,
Parce qu’il met en garde, il s’expose au revers
Dans la douleur du temps, il combat la censure,
Tel un lanceur d’alerte, il décrit la blessure.
L’aède risquera l’insigne flétrissure,
Avoir raison trop tôt bouscule l’univers,
Tel un lanceur d’alerte, il décrit la blessure,
Parce qu’il met en garde, il s’expose au revers.

Il se veut le prophète au jugement lucide,
Parce qu’il croit au ciel, rêve du grand rachat,
Il dénie au mortel l’acte liberticide
Il se veut le prophète au jugement lucide.
On peut agir en chef et demeurer placide,
Le troubadour du temps se moque du crachat,
Il se veut le prophète au jugement lucide,
Parce qu’il croit au ciel, rêve du grand rachat.

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
9 mars 2024

08/03/2024

Dans l’Orage et le Vent, Maman.
(Schaltinienne)

Un homme se construit, dit-on, sur son enfance,
La chaleur d’un foyer, l’intérêt d’un regard,
Les bras d’une maman, un manifeste égard
Pour des pas hésitants, une fâcheuse offense.

Un homme se construit, dit-on, sur de l’amour,
L’adolescent est faible, un oiseau sans défense,
Il tâtonne, il essaie, il ignore l’humour.

Un homme se construit, dit-on, sur un exemple,
Sur un modèle simple, une fable glamour,
D’authentiques valeurs qui deviennent son temple.

Dans l’orage et le vent qui ballotte la barque,
Les hauts fonds, les récifs ont le charme enjôleur ;
Maître du gouvernail, Elle sait sa douleur
Mais n’accepterait pas une injuste remarque.

Dans l’orage et le vent, Elle oppose au malheur
Sa douce certitude, Elle imprime sa marque,
Celle d’un rêve fou, le rêve ensorceleur.

Dans l’orage et le vent, Elle est la référence,
Le Guide que l’on suit, Elle est ma Préférence,
Puisque c’est ma Maman, pour Elle cette fleur.

Jo Cassen
« Contemplations Muettes »
Tous droits réservés
29 mai 2022

08/03/2024

Le Lit de Procuste

Il ne rêvera plus jamais,
Ni ne dessinera de ses mains ton image,
Il ne reste plus rien, il est seul désormais,
Un oiseau sans ramage.

Passe le temps, passent les jours,
Le rire fuit, l’espoir se glace,
On cherche en vain d’autres séjours,
Puis l’on se tait, laisse la place.

Il vient d’ailleurs cet inconnu,
Nul ne comprend son dialecte ;
Des cris aux pleurs, chant biscornu,
On choit dans l’emphase suspecte.

Il s’agitait pour être dit
Un verbe clair, précis et juste,
Pourquoi céans ce discrédit :
La mort sur le lit de Procuste ?
,
Il ne rêvera plus jamais,
Ni ne dessinera de ses mains ton image,
Il ne reste plus rien, il est seul désormais,
Un oiseau sans ramage.

Les mots du trublion amer,
Disaient le vent, le sang, les larmes,
Le cauchemar des gens de mer,
Ils se voulaient lanceurs d’alarmes.

Sans écho, seul dans le désert,
Face à la tâche surhumaine,
Au spectateur fort peu disert,
Il devenait l’énergumène !

La vérité choque la paix,
On aime mieux se taire en groupe,
Ignorer tous les « trousse-pets »
Marchons au pas, mauvaise troupe !

Il ne rêvera plus jamais,
Ni ne dessinera de ses mains ton image,
Il ne reste plus rien, il est seul désormais,
Un oiseau sans ramage.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
8 mars 2024

Lexique :

Le Lit de Procuste : Dans la mythologie grecque, Procuste avait la particularité de couper les membres de ses hôtes ou de les écarteler pour qu'ils rentrent dans le lit qu'il leur offrait. ...
Trousse-pet(s) : Familier et vieilli – Terme populaire de mépris ou de plaisanterie.

07/03/2024

Le whirlpool bath

Á petits pas timides
Le soleil apparaît, il se veut circonspect,
Rien chez lui n’est suspect
Surtout ne pas heurter nos usages humides.

Ses rayons hésitants
Troublent notre habitude, exposent à la fronde ;
On s’acclimate à l’onde,
Il est sain de douter des faisceaux irritants.

Ô combien de brûlures
Ont à jamais fané la peau de braves gens ;
Combien d’intelligents
Qui croyaient au grand Astre élisent les gelures.

Combien d’esprits ouverts,
Ont décidé pourtant d’étouffer leur critique,
Dans un show dramatique,
De peur d’ouvrir la porte aux petits hommes verts ?

Dans l’esprit plane un doute,
Faut-il rêver d’hier, condamner ses projets ?
Réviser son budget ?
Peut-être simplement construire une redoute…

Allons fleur au fusil,
Qu’il pleuve ou fasse beau, l’avenir sent le soufre,
Devant nous est le gouffre,
Marchons au pas hardi vers le grand whirlpool bath.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
7 mars 2024

06/03/2024

Le Faon
(Gérardine)

Ressaisis - toi le faon, la route sera dure,
Le soleil qui décline ouvre sur l’autre nuit,
Une nuit plus qu’étrange, entre boue et l’ordure,
Mais ne panique pas quand sonnera minuit,
Sois fier de vivre libre : un responsable endure.

L’histoire des humains, riche d’atrocités,
N’opposera jamais un véto à la honte,
Tant il est séduisant de damner nos cités
En confortant l’abject que personne n’affronte.

Ne compte que sur toi, laisse hurler les loups,
Écris la noble fin, l’épilogue du conte
Ne louange jamais les tricheurs, les jaloux.

Oppose la sagesse, apaise l’échaudure,
Excelle dans ton art de fuir entre les clous.

Ressaisis - toi le faon, la route sera dure

Jo Cassen
« Anathèmes »
Tous droits réservés
1er janvier 2024

06/03/2024

Pauvres de nous

Je ne demande rien, à personne,
Ni caution, ni secours,
J’ai détruit mon âme polissonne,
Je suis sourd aux beaux discours.

J’ai perdu le désir et la grâce,
Je fuis le rat, le requin,
Je hais l’indigeste et le vorace,
Le néant du baldaquin.

Derrière le feu, trône un pyromane,
Pitre malsain, gangréné,
Aux antipodes d’un mélomane
Un avide aliéné.

L’halluciné blinde son fantôme
Pour s’inventer un roman,
Dont il maîtrise chaque symptôme,
Tous les « pourquoi », les « comment »…

J’ai perdu le désir et la grâce,
Je fuis le rat, le requin,
Je hais l’indigeste et le vorace,
Le néant du baldaquin.

Je vois l’oiseau de mauvais augure,
Qui danse sur un corps mort,
J’ai la nausée, et pâle figure
Face au laid trompe-la-mort.

Je ne demande rien, à personne,
Ni caution, ni secours,
J’ai détruit mon âme polissonne,
Je suis sourd aux beaux discours.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète
Tous droits réservés
6 mars 2024

06/03/2024

Le Mendiant de Paix

Ce soir, sans goût, sans but, j’ai pris mon porte-plume,
Juste pour ne rien dire, arroser quelque fleur,
Me laisser emporter telle au vent une plume,
Enchanter le désir que la flammèche allume,
Me révéler l’artiste au talent de jongleur,
Quand tout semblait fini du rêve ensorceleur.

J’ai calmé ma rancœur, apaisé ma détresse
Scruté dans le lointain le vol d’un balbuzard,
Relu quelques sonnets, réprimé la paresse,
Risqué le grand vertige et l’affront du hasard.

Savais-je que frapper son cœur sur une enclume
N’a jamais converti l’autre en doux cajoleur ?
L’esprit qui se croit fort n’est souvent qu’un poids-plume,
Et le mal s’insinue, il se rit du volume…
Le mendiant de paix affronte sa douleur,
Sur sa triste palette, il cherche la couleur.

Quelques mots sont venus, la flamme enchanteresse :
L’attrait de l’inconnu jusqu’au fond d’un puisard,
La galère à l’assaut de cette forteresse ;
Pied-de-nez au destin malgré le fort blizzard.

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
5 mars 2024

05/03/2024

Mali/ Une leçon de Vie : piquée sur fecebook.
Le célèbre acteur Arnold Schwarzenegger a posté une photo de lui dormant dans la rue sous sa célèbre statue de bronze et a tristement écrit "comment les temps ont changé".
.
La raison pour laquelle il a écrit cette phrase n'était pas seulement parce qu'il était vieux, mais aussi parce que lorsqu'il était gouverneur de Californie, il avait inauguré un hôtel avec sa statue. Le personnel de l'hôtel a dit à Arnold : "Vous pouvez venir à tout moment et nous vous réserverons une chambre".
.
Quand Arnold a démissionné de son poste de gouverneur et s'est rendu à l'hôtel, l'administration a refusé de lui donner une chambre, arguant qu'il devait la payer, car ils étaient très demandés.
.
Il a apporté un sac de couchage et s'est tenu sous la statue et a expliqué ce qu'il voulait transmettre : « Quand j'occupais un poste important, ils me complimentaient toujours, et quand j'ai perdu ce poste, ils m'ont oublié et n'ont pas tenu leur promesse. Ne faites pas confiance à votre position ni à la somme d'argent que vous possédez, ni à votre pouvoir, ni à votre intelligence, cela ne durera pas. »
.
J'essaie d'enseigner à tout le monde que lorsque vous êtes « important » aux yeux des gens, tout le monde est votre « ami ». Mais une fois que vous ne bénéficiez plus de leurs intérêts, vous n'aurez plus d'importance.
Selon Arnold, "Rien n'est éternel"...
CC/ SYPESCO

05/03/2024

Contrechamp
(Ghazel)

Je vous offre une g***e, un bouquet plein d’épines,
Il vous plaira je pense, il parle de mes maux ;
Parfois il peut piquer, surtout les anormaux
Qui se moquent toujours des jeux de galopines.

Ce soir à la veillée, entre copains copines,
Vous pourrez évoquer les dons paranormaux
Dont se croyait porteur le maître des chopines…

Je connais votre goût pour l’échange courtois ;
Habiller de tendresse un sentiment méchant
Pour préserver stoïque un abord alléchant
Est vilaine tournure à mes yeux de putois.

Souvent le clair de lune aime le contrechamp.

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
4 mars 2024

04/03/2024

Dialogues de sourds
(maillet)

Souvent on ne sait plus s’écouter ni s’entendre,
On se souvient d’instants de bien-être, et d’humour,
De ces jours quand joyeux on foulait l’herbe tendre,
En quête d’un émoi, d’un plaisir ou d’amour.

L’âge aidant, l’innocent perd l’appétit d’apprendre
Souvent on ne sait plus s’écouter ni s’entendre,
On cherche dans l’ailleurs l’authentique évidence,
Mais riche de son moi, prime l’indépendance.

L’histoire enseignera ce qu’il fallait comprendre,
Mais il sera trop t**d pour le moindre progrès ;
Souvent on ne sait plus s’écouter ni s’entendre,
On se renferme las dans de sombres regrets.

L’orgueil et le dédain font les fils se distendre ;
La bêtise parfume un air nauséabond,
Le sentiment d’hier un reste moribond ;
Souvent on ne sait plus s’écouter ni s’entendre.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
4 mars 2024

NB
Hier : Littré : I-ER

03/03/2024

Le bal des nazes
(Terza rima)

Il ne comprenait pas l’étrangeté malsaine,
Seul dans le lourd silence, interdit, à l’arrêt,
Il se questionnait : Pourquoi ce trip obscène ?

Lui faudrait-il guetter l’appel du minaret ?
Devrait-il s’incliner, faire amende honorable,
S’avouer l’ennemi, le fougueux mascaret ?

Il est vain d’espérer un retour favorable,
Le haineux se repaît de glauque et de galeux,
Il suit fier une ligne, un vertige exécrable.

Le propre des laquais, des valets scandaleux,
Ils fomentent l’attaque et manquent de courage,
Ils se vautrent fourbus dans un confort moelleux.

La prudence parfois évite le naufrage,
Pourtant l’œil pertinent voit le truc infernal,
Il le jauge, il le sent, très loin du commérage.

Il couchera ses maux sur son pauvre journal,
Pour ne pas oublier le lugubre malaise,
La débâcle puissante, un matin hivernal.

Bien sûr la gent paisible en haut de la falaise,
Scrute dans le lointain des raisons de moquer
Le charlot miséreux qui se sent mal à l’aise…

Laissons -le pleurnicher, râler, soliloquer !

Jo Cassen
« Autour de la planète »
Tous droits réservés
2 mars 2024

Printemps des poètes 2024 – La Grâce – Cassen -Une ombre dans la nuit 02/03/2024

Printemps des poètes 2024 – La Grâce – Cassen -Une ombre dans la nuit Une ombre dans la nuit,Quelques pas qui s’éloignent,Des petits chats témoignentDès que tinte minuit. La liberté s’achèteDans le froid et le vent ;Un amoureux ferventSe cherche une couchette. Quand …

29/02/2024

Le Vieux Tronc
(Sonnet irrationnel oulipien)

Pour qui se prenait-il ? Un héros justicier ?
D’aucuns le voyaient tel un vieux tronc à scier,
L’ignoble gabelou, l’obstacle au grand dilemme…

D’un simple coup de pied, ils ont viré le bran.

On ne respire bien que dans l’air sans problème…
Parfois l’esprit hanté se révèle outrancier,
Presque un appétit d’ogre, un monstre carnassier,
Il se croit intouchable, il porte haut l’emblème.

D’un simple coup de pied, ils ont viré le bran.

Au soir de la vidange, et loin de l’encombrant,
Chacun trouve sa place, une place idyllique,
On regarde devant, concocte un avenir
Loin du visage flou qu’on se doit de honnir…
Calme et sérénité, non, rien de diabolique.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
29 février 2024

28/02/2024

Un trublion anachronique
(Iambe)

Oiseau de triste augure ou rusé prédateur,
Il souffre d’un trouble organique ;
Riche de son talent de mystificateur,
Un troll, convaincu d’être unique.

Attentif, près de vous, un fameux laudateur,
D’aucuns le diraient en panique…
Amis, n’en croyez goutte, un méchant zélateur
Qui triche et ment, un cas clinique.

Sans voix et sans écho, piètre fabulateur,
Laissez-le à son jeu cynique,
Un bouffon, un pédant, jamais un novateur,
Il n’a rien de messianique.

Si, sur votre chemin, ce prévaricateur
Dévoile son goût satanique,
Ne cherchez pas, coupez la branche au sécateur
Du trublion anachronique.

Jo Cassen
« Autour de ma Planète »
Tous droits réservés
28 février 2024

illustration : la chupacabra.

26/02/2024

Près d’un lac
(Gérardine)

Près d’un lac, allongé, vous contemplez les nues.
Ne pensant plus à rien, pas même au sablier,
On féconde parfois des ombres saugrenues ;
Pantin gladiateur, même sans bouclier,
On compose des maux, des trames biscornues.

L’humain est ainsi fait, il jouit du malheur,
Il concocte la farce et savoure l’ivresse,
Ce petit jeu malin du dingue ensorceleur
Qui répand la misère et chante la détresse.

Quelquefois la nature ourdit la guérilla,
Mais tôt fait le courage abdique l’allégresse,
Et retombe l’espoir qu’en vain il aiguilla.

Ainsi passe le temps, et ses déconvenues,
Vous rejoignez alors quelque camarilla

Près d’un lac, allongé, vous contemplez les nues.

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
26 février 2024

Explication :
Camarilla : groupe d’individus qui « gouvernent » par l’intrigue et la cabale : mafia.

26/02/2024

Un gamin du silence
(maillet)

Un gamin du silence aux rêves merveilleux,
Un petit truc de rien perdu chez les rapaces,
C’était un plaisantin, un bougre guenilleux,
Se heurtant trop souvent aux fatales impasses.

Assoiffé de savoir, ignorant l’orgueilleux,
Un gamin du silence aux rêves merveilleux,
Il aimait les bouquets à robe rouge-mauve,
L’innocence fidèle, un parfum de guimauve.

Il voulait vivre libre et jamais sourcilleux,
Face au fourbe, au méchant, il taisait sa colère,
Un gamin du silence aux rêves merveilleux,
Seul au monde et serein, il guidait sa galère.

Exigeant pour lui-même et parfois pointilleux
Il combattait sans fard triches et malfaisance,
C’est que souvent le fond sent la fosse d’aisance ;
Un gamin du silence aux rêves merveilleux.

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
26 février 2024

25/02/2024

Retour en Grâce
(Villanelle)

Et toi, qu’attends-tu de moi ?
Que je gomme toute trace,
Sans quelque peur, sans émoi ?

Viens Monsieur Loup, viens chez moi !
Pour manger sur la terrasse…
Et toi, qu’attends-tu de moi ?

Très humblement quant-à-moi,
Je tends la main, je t’embrasse
Sans quelque peur, sans émoi.

Ami Loup, regarde - moi,
C’est la fin de la disgrâce !
Et toi, qu’attends-tu de moi ?

Règlons son compte au surmoi,
Chassons la fable vorace
Sans quelque peur, sans émoi.

Mon cher Loup, au temps pour moi,
Fêtons le retour en grâce
Et toi, qu’attends-tu de moi,
Sans quelque peur, sans émoi ?

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
25 février 2024

24/02/2024

Il agitait un serpentin.
(ballade octosyllabique)

Il n’avait rien d’un assoiffé
baignant dans le manichéisme ;
Sous un abord ébouriffé,
Il planait en idéalisme.
C’était son lot, son catéchisme,
Comme un plaisir, presque enfantin,
Amoureux du surréalisme,
Il agitait un serpentin.

Autour de lui, du réchauffé
La nostalgie et le snobisme,
Fadeur, néant… Pause-café !
Qui parlerait d’un cataclysme ?
Simple trou noir, banal séisme,
Nous hisserons le tourmentin !
Le monde aimait son optimisme,
Il agitait un serpentin.

Gentil rêveur, clown décoiffé
Ne donnant pas dans le sophisme,
Son souvenir : l’autodafé,
Il sait où mène le fascisme.
Oubliez le catastrophisme,
Ne jamais vivre en plaisantin !
Il voulait vaincre l’archaïsme,
Il agitait un serpentin.

Il réfutait le fatalisme
Des sots le dirent florentin,
Point ne versait dans l’angélisme ;
Il agitait un serpentin.

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
24 février 2024

Explications :
Manichéisme : Le Bien et le mal, deux forces égales et antagonistes.
Sophisme : raisonnement ou argument faux malgré une apparence de vérité.
Tourmentin : terme de marine : voile, foc à hisser dans le gros temps.
Autodafé : détruire par le feu, notamment les Livres.
Florentin : Personnage habitué aux intrigues et habile manœuvrier.
Angélisme : désir de pureté, de perfection…

23/02/2024

Maître des fous
(rondeau)

Maître des fous de certitudes,
Il n’aime pas vos turpitudes,
Le dominant, le paternel ;
Son verbe haut est solennel,
Pour vaincre les inquiétudes.

Malgré maintes ingratitudes
Son grand dessein rationnel,
Eradiquer le criminel,
Maître des fous…

Ne parlez pas de platitudes,
De médiocres attitudes,
Ou d’un orgueil originel !
Son pouvoir est sempiternel,
Il éteindra vos lassitudes,
Maître des fous…

Jo Cassen
« Autour de ma planète »
Tous droits réservés
23 février 2024

illustration : La Nef des fous - Hyëronimus Bosh

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Lionel Louette est né à Maubeuge en 1985. Auteur, illustrateur.