Cat'A Strophe

Retrouvez-moi sur ma page "Catherine Deleville Photo et poésie".

La mouette rieuse

La mouette rieuse est facétieuse
Se moquant bien des courants marins
Certains la trouve prétentieuse
Mais elle a juste un air mutin

Elle vole telle une furie
Esquivant les gouttes salées
Qui saliraient ses beaux habits
La demoiselle s'est endimanchée

Cette journée est bien trop belle
Pour ne pas s'y fourvoyer
Alors la petite rebelle
Cherche partout un fiancé

Elle aperçoit le cormoran
Les ailes ouvertes, comme crucifié
Puis elle épie le goéland
Celui qu'on appelle "l'argenté"

Les deux oiseaux, bien trop fiers
Ne prennent garde à son manège
Alors la joyeuse téméraire
Se lance dans un curieux arpège

Elle siffle, elle crie, comme une f***e
Sillonnant le ciel puis rasant l'eau
Vole, atterrit et décolle
Dans un ballet incongru mais si beau

La mer devenant agitée
Et les vagues voraces
Elle se pose sur un voilier
On lui ferait bien de la place

Trônant là sur le vieux gréement
Fière et déterminée
Telle une figure de proue, devant
Elle se met à imaginer

Le sable chaud et les coquillages
Un bel oiseau très bien sappé
Qui ne viendrait pas d'un mirage
Et voudrait avec elle voguer

Après s'être bien reposée, après l'effort
Et avoir fait sécher ses plumes
Elle s'envolerait vers le port
Après avoir franchi la brume

Elle attendrait là les pêcheurs
Pour leur voler quelques poissons
Eux, l'appelle "l'oiseau de malheur"
Mais elle s'en fout de leur jargon

Et après s'être bien régalée
Elle reprendrait, souriante, les airs
Une mouette rieuse c'est acharnée
Une âme pure faite de plumes et de chair

Elle survolera, hystérique, vos têtes
La ville et puis, plus loin, les terres
Car une mouette taquine ça s'entête
Et vous ne pourrez jamais la faire taire!

Cat'A Strophe

Tansformation (texte sans rime)

Depuis quelques jours, l'automne se défile. L'horizon se pare de gris et les dernières feuilles virevoltent sur le lac endormi parsemant ça et là quelques touches de rouge et de jaune.
La terre n'a plus d'odeur et l'air est plus vif. Les branches, hier, encore invisibles et parées d'or et d'ambre, sont devenues les nouvelles stars, se présentant nues sans artifice.
Le soleil est pâle derrière un filtre de brume légère. Le ciel a adopté un camaïeu de mauve, de gris et d'anthracite.
J'aime ce nouveau spectacle que m'offre la nature. Certains dépriment à l'arrivée de l'hiver. Pourtant, il n'est point de triste saison et vous n'en êtes pas le maître. Chacune à son charme, ses caprices et ses couleurs. En fait, la plupart des gens ne savent pas regarder et ressentir la nature et ses éléments, ils ne voient que le côté négatif de la chose. "j'en ai marre de ce temps, j'ai froid, quel temps de chien! (je me suis souvent demandée d'ailleurs ce que venait faire le chien dans l'histoire). Avez-vous déjà demandé à votre chien s'il aimait le froid et la pluie? En fait, je pense que le chien aime toutes les saisons, tout ce qu'il veut c'est être avec son maître, peu importe le temps. Bref!
Dans la nature, tout est renaissance et transformation perpétuelle, tout comme dans notre vie. Il faut accepter chaque changement avec ses joies et ses peines. Les rires et les pleurs comme les fleurs sous la pluie, la chaleur de l'amitié et l'aveuglement de la passion comme une biche dans un feu de forêt, le déversement de la haine et la fureur de la méchanceté comme un orage d'été en montagne, la maladie et la mort comme les feuilles qui tombent en automne et le ciel qui s'assombrit.
Tout passe, se transforme, naît et meurt et c'est la leçon que nous donne la terre, que nous donne la vie. Le tout c'est l'acceptation et savoir regarder au-dessus du côté négatif pour que le positif gagne. Alors, quand les feuilles tombent à l'automne, admirez leurs couleurs ....

Cat A Strophe

Un oiseau dans la ville

Dans un froissement d'ailes réglisse
Il décolla de son arbre mort
Croyant apercevoir une graine de maïs
Dans une flaque couleur d'or

Ses plumes grasses et collées
Ne reflétaient plus la lumière
Ses serres tordues et engluées
Recouvertes d'un liquide délétère

Dans sa petite cervelle d'oiseau
Peu ou pas de réflexion
Juste un instinct, sauver sa peau
Apaiser sa faim et se faire une raison

La graine n'était pas tendre
Et brillait de mille feux
Ressemblant à s'y méprendre
A un topaze de feu

Pas âme qui vive dehors
En ce matin blafard
Pas une mouette dans le port
Pas une miette dans la gare

Il s'envola lourdement
Le faux trésor en son bec
Madame la pie sûrement
Saurait quoi faire avec

Cat'A Strophe

Après l'orage

Sous la pluie de colère
Dans le déluge des mots
Trouve la force de sourire
Quand la foudre s'abat
Attends qu'elle se déplace
Et si le chagrin te noie
Transforme le en ruisseau
Sous les nuages noirs
En position du foetus
A l'abri d'une feuille géante
Tremblant et impuissant
Bois l'eau de vie
Qui en découle
Et demain après l'orage
Tout sera transformé
Chaque goutte dans le ruisseau
Le ruisseau dans la mer
Et tes larmes séchées

Cat' A Strophe

Photosensible

Dès les premières lueurs
Pâles et poudrées dans le brouillard
Elle cherche une once de candeur
Dans ce matin d'hiver blafard

Les timides reflets sur l'étang
Points de nacre presque invisibles
Irisent sous le coton dormant
De l'eau calme et indicible

Elle veut capter l'instant fragile
Cette seconde de majesté
Ce mouvement si futile
D'un cygne tuberculé

Son oeil dans le viseur
Avide de perfection
Le doigt sur le déclencheur
Fébrile, dans l'émotion

Saisir un battement d'ailes
Surgit de nulle part
Une lumière irréelle
Apparue par hasard

L'expression volatile
Offerte par dame nature
La beauté indélébile
D'une charmante ramure

Comme une ode à l'amour
Le soleil doux naissant
Se faufile à contre-jour
Entre les roseaux penchants

La grèbe discrète se cache
Le fier héron reste immobile
Pourvu que rien ne gâche
Ce spectacle si fragile

Les couleurs se mélangent
Le gris, le rose et l'or
Comme la palette d'un ange
Qui repeint le décor

Chaque saison, chaque semaine
L'aquarelle de la vie
Sur l'étang se promène
Pour se fondre en lavis

Du doux printemps au sombre hiver
Se succèdent les paysages
Du rayon de soleil éphémère
A l'oiseau de passage

Toutes ces images capturées
Me ravieront sans cesse
Ces moments de félicité
De mon âme en ivresse

Cat'A Strophe

Le business man

Sa silhouette austère se détache
droite et rigide au milieu des blés
Tel un observateur en costard
Les pieds vissés dans ses pompes cirées

Un humain stressé qui fait tache
Venu d'on ne sait quelle contrée
Chercher partout dans le hasard
Des réponses toutes imprimées

Plus loin, sur le bas-côté
Traîne une berline, la porte ouverte
Laissant s'échapper une musique hystérique
Et une odeur de vieux tabac

Il avait pris un dernier café serré
Assis, vouté, sur un tabouret, inerte
Sa sueur empestant le fric
Les affaires douteuses et les contrats

En mille morceaux sur le macadam
Les débris d'un satané téléphone
Composants électroniques éparpillés
rutilant sur le chaud goudron

Il avait vendu, la veille, son âme
Avait terminé sa journée, aphone
Avait étudié, négocié, signé
De multiples contrats en béton

Jusque là il n'avait qu'un seul rêve
Celui de rouler sur l'or
Affublé de ses tristes habits
Et des fils d'argent dans ses cheveux

Et voilà soudain qu'il en crève
A trop vouloir chercher des trésors
Rien qui ne mène au paradis
Il voudrait être heureux!

Son visage triste au-dessus des blés
Comme un intrus dans ce décor
Par le bas soleil inondé
Renvoie une lumière rose et or

Tous les calculs se sont évaporés
Disparus jusqu'à l'aurore
Les statistiques envolées
Abandonnées à leur triste sort

Et il se retrouve là, errant sans but
Bon sang, c'est comme une évidence!
Transporté dans un si beau tableau
A savourer l'instant présent

L'essentiel qui frappe comme un uppercut!
Juste les épis dans le vent qui dansent
La douce chaleur du renouveau
La belle promesse d'un changement.....

Ce soir serait le 1er jour du reste de sa vie...

3 jours sur la lune

Assise sur le sable
Aux reflets de diamants
Elle rêve, est-ce raisonnable?
Des restes du vivant

Le regard dans l'espace
A travers la visière
Comment rester de glace
Devant tout l'univers

Elle n'irait pas plus loin
Mission inachevée
D'un vaisseau incertain
Presque désintégré

Au loin, la boule azur
Devenue terre de feu
Lui semble encore moins sûre
Qu'au moment des adieux

Elle pense malgré tout
Qu'on aurait pu tout changer
Que l'homme devenu fou
Aurait pu se raisonner

Devant elle le fuselage
Emergeant un peu du désert
Etincelle tel un mirage
Etiquetté "made in terre"

Elle errerait sans but
jusqu'au terme fatal
Dans ce décor si brut
Dépourvu d'animal

Devenue fille de lune
Elle en est presque fière
Ici, pas de fortune
Ni de desseins amers

Au dernier crépuscule
Protégée par la dune
Elle, devenue si minuscule
Astronaute opportune

Allongée sur la pierre
De "notre" sattellite
Elle s'offre à l'univers
Avant que la vie ne la quitte

Elle rêve des arbres verts
Des fleurs et des ruisseaux
Des papillons d'éther
Du vent et des oiseaux

Puis comme dans un brouillard
Son casque entre les mains
Elle sent que quelque part
Existent d'autres demains.....

Cat'A Strophes

Explose!!

Si la vie t'paraît trop morose
Qu'autour de toi plus rien ne brille
Reste pas dans un corps qui implose
Et écoute ton coeur qui vacille

Si tu penses que tu procrastines
Que t'as plus goût aux choses trop fades
Si tes belles idées se débinent
Devant un verre au fond d'un rade

Alors explose!
Envoie valser
Prends une dose
d'éternité!

Hurle aux étoiles
Et tape du pied
Peins une toile
Joue du Djembé!

Cours sur la plage
Eclate les vagues
Ne sois pas sage
La vie est une blague!

Alors tu oses?
T'as pas d'idées?
Moi j'veux des roses
Mais pas fanées!

Cultive l'amour
Répands du rêve
Sors de ta tour
Sinon tu crèves!

Ris aux éclats
Et monte le son
Tu n'es pas là
Sans bonne raison!

Fais une pause
Jette ta télé
Tu viens, on cause
De liberté

Prends ton élan
Attrape mes mains
On est vivants
Et tiens toi bien!

Fais moi confiance
Et suis bien le sillage
De l'espérée délivrance
Issue d'un Big-bang sans âge!

Alors ma tendre prose
Va nous emmener
Hors des névroses
De nos histoires passées

Mets d'la couleur
Sur tes envies
Fuis ta douleur
Tout est permis!

Est-ce que tu vois
La voie lactée?
Car c'est là-bas
Qu'on va semer!

Et oui, explose
Mon bien-aimé
En overdose
D'amour sacré!

Un tas d'étoiles
Du sable d'or
Hisse la voile
On est pas morts!

La terre se meurt
Mais pas nos âmes
Non, n'aie pas peur
Du feu, des flammes!

Nos vies explosent
A trop espérer
Entrevoir une osmose
Dans ce grand sablier

La terre se meurt
De bien trop d'étés
Alors je te propose
Comme un conte de fée

Un monde sans fin
Sans foi, ni loi
Où l'on peut respirer enfin
Constellation pour toi et moi.......

Cat'A Strophes

La dame aux chats

Savez-vous qui vit là
Dans cette petite bicoque?
On dirait bien qu'ici
Le temps s'est comme arrêté....

La grille de fer forgé
Mangée par la glycine
Laisse partout courir
Le lierre et les ronciers

Savez-vous si là-bas
Cachée derrière ce coq
En terre cuite rougie
Une clef serait cachée?

Avancons à pas feutrés
Prenons garde aux épines
Et essayons d'ouvrir
Cette porte bien rongée

Ho! Mais quel spectacle!
En cet endroit fantôme
3 chats bien enrobés
Sur la table, en bombance!

Le bois plus qu'antique
Sous nos pieds indiscrets
Alertant les dodus félins
Les voilà détalant de la pièce

Soudain, comme sortie du néant
Surgit l'aura pâle d'une vieille môme
Au creux d'un canapé délavé
Nous murant dans un long silence....

Une bibliothèque classique
Des tiroirs à secrets
Des pamphlets, des quatrains
Un vieux tapis de P***e

La vieille femme aux cheveux nattés
Venait juste de s'éteindre
Un gros chat gris couché
En boule de velours sur sa chemise

Et 2 autres à ses pieds
Sur ses chaussons, en rond
Essayant de capter
Une ultime once de chaleur.....

Les vieilles dames isolées
N'ont jamais rien à craindre
Quand leurs vies sont consacrées
Aux chats errants, bien à leur guise...

Elles emportent pour l'éternité
Les miaulements et les ron-rons
Toute cette tendresse partagée
Pattes de velours et douce chaleur....

Cat'A Strophes

Simple nature

Quoi de plus beau
Qu'un vieil arbre creux
Pour un jeune moineau
Un brin aventureux

Quoi de plus charmant
Que les herbes sèches et f***es
Pour une douce brise
Qui s'amuse et batifole

Quoi de plus joli
Que ce coquelicot fâné
Pour un peintre épris
De fleurs en papier

Quoi de plus providentiel
Que cette goutte de rosée
Pour la petite coccinelle
Cherchant à s'abreuver

Quoi de plus dangereux
Qu'un chemin qui serpente
Pour la biche aux grands yeux
Aux aguets, innocente

Quoi de plus inattendu
Que cette graine qui pousse
Entre deux pierres perdues
Ou sous un lit de mousse

Quoi de plus merveilleux
Que d'être spectateur
Du monde mystérieux
De la nature en fleurs

Quoi de plus enivrant
Que nous deux aujourd'hui
Savourant chaque instant
Jardiniers au paradis

Et quoi de plus simple en somme
Que toi et moi dans la nature
Du bon vin et quelques pommes
Ya rien de mieux, c'est sûr!

Cat'A Strophes

Les larmes

C'est quand tu t'y attends pas
Qu'elles coulent après un rire
C'est quand tu n'en peux plus
Qu'elles recrachent ta peine

Quand tu te retrouves là
A cause de tes délires
Que t'es seul dans la rue
Que t'as bien trop de haine

Quand l'enfant te regarde
Cherchant ta compassion
Que son regard te cherche
Qu'il bouleverse ta vie

Quand ta main se hasarde
Sur sa joue, petit garçon
Délicate peau de pêche
Petit fils chéri

Quand t'as bien trop donné
A des hommes bien fades
Encore et puis encore
Que de belles illusions

Quand tu te sais aimée
Qu'il t'écrit des ballades
Son corps comme un trésor
Deux vies au diapason

Puis sans savoir pourquoi
Au détour d'un chemin
Une vision céleste
Un soleil un peu fou

Et elles font fi de toi
De ton bouclier humain
Alors tu lâches le lest
Parce-que c'est beau, c'est tout....

Qu'elles soient de peine ou de joie
Pour un oiseau, une musique
Quand ça déborde, tu vois
C'est magique ou tragique

Quelques gouttes salées
qui glissent jusqu'au menton
Juste pour te rappeler
Que la vie est émotions

Cat A Strophes

Le chat pitre

Le chat pitre
aimait écrire
Avachi devant son pupitre
Mais allait-il aboutir?

Ce soir pas de bêtise
Il n'irait pas courir
Rêvant à sa promise
A l'abri du zéphir

La griffe vagabonde
écorchant le papier
Son cerveau surabonde
De pensées illustrées

Ecrire ou dessiner
Il hésitait encore..
Ou les deux conjugués
Feraient un bel accord

Il trempa son pinceau
Dans le bol de porcelaine
Un poème serait si beau
A la façon de Verlaine

La fenêtre mal fermée
Le zéphir s'y engouffrant
Fit s'envoler le papier
Emporté par le vent

Le grand chat malhabile
Glissant sur le pastel
Couru dans toute la ville
Mais il n'avait pas d'ailes...

Pauvre matou découragé
Aux coussinets bleu ciel
Croisant sa dulcinée
Une ch**te si belle!

Se lissant les vibrisses
La siamoise élancée
Les yeux pleins de malice
Lui dit d'un air enjoué

"Je t'adore mon chat pitre"
"Tu es tellement doué"
"Tes graffitis sans titre"
"Jusqu'à toi, m'ont menée"

Cat'A Strophes

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Plume de jais

Qui d'autre que toi peut mieux me comprendre
Toi, le compagnon de mes nuits
Surgissant soudain dans ma chambre
Quand dehors c'est la pluie

Ton plumage de cobalt
scintillant sous la lune
Tu t'ébroues tel un vieux pirate
Grand oiseau de fortune

Moi, le bougeoir à la main
Je scrute ton oeil noir
N'y voyant que du chagrin
Reflet de mon désespoir

Posté sur mon épaule
Les griffes plantées dans ma peau
Tu t'attribues le rôle
De guérisseur de mes maux

Pourrais-tu me sauver?
Vois-tu tous ces esprits
Qui viennent m'habiter
Dès que s'invite la nuit

Rien ne semble te toucher
Toi, ma figure de proue
Je sens ton bec me caresser
Tel de l'ébène sur mes joues

Donne moi une de tes plumes
Aux reflets bleus irisés
Toi, sorti de la brume
M'offrant ta belle complicité

J'écrirai notre histoire
Sur du papier froissé
Comme tes ailes ce soir
Que je vais réchauffer

L'histoire d'une femme blessée
Et d'un corbeau perdu
S'unissant dans la dureté
Des illusions perdues

Ainsi, à chaque pleine lune
On les apercevra peut-être
Comme des ombres opportunes
La jeune fille et son maître
Cat'A Strophe

Un petit texte poétique...