Albin de la Simone
Albums, concerts, dessins etc… :
https://linktr.ee/albindelasimone Nouvel album "L'un de nous" disponible ici https://Tot-ou-Tard.lnk.to/lundenousFA !
Une chambre, une ambiance.
J’ai roulé ma bosse. J’en ai fait des kilomètres. J’en ai visité, des pays. Et dans tous ces pays, j’en ai mangé, des tomates. Des petites, des grosses, des rondes, des carrées, des ovales, des pas mûres, des fades, des délicieuses, des minuscules, et encore tout un lexique qui m’échappe pour l’instant.
Mais jamais, vous m’entendez, JAMAIS je n’en ai goûté d’aussi bonnes que les tomates cornues de Madame Séguin, 80260 Fréchencourt. Elles sont sucrées comme un bonbon, mais bien meilleures. On peut les peler à la main, même sans ongles, la peau s’en décolle toute seule, laissant apparaître une chair rouge-vif, douce et moelleuse. Elles n’ont presque pas de pépins. Juste assez pour en garder à planter l’année suivante dans votre bout de jardin parisien et comprendre que tout le monde n’est pas Madame Séguin et que Paris n’est pas Fréchencourt.
Elles se satisfont d’un filet de bonne huile d’olive et de fleur de sel.
Elles sont fabuleuses. On les mange par centaines, de juillet à fin septembre.
Je vous entends ricaner. Comme par hasard, dans le village voisin du sien, les meilleures tomates du monde ? En Picardie ? Et quoi… des ananas en Angleterre peut-être ?
Alors laissez -moi vous dire deux choses :
- Il ne s’agit pas d’un souvenir d’enfance qui se serait déformé, je les ai connues à 45 ans.
- Mon épouse est italienne et elle confirme mon propos.
Dernière ligne droite pour cette tournée… Mais quelle ligne droite !
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J’avoue. Je suis complètement accro à la couleur. Aux couleurs franches. Je les préfère toutes, plus les unes que les autres.
J’ai rencontré une seule fois Jean Rochefort. Nous enregistrions le livre disque « Léonard à une sensibilité de gauche » de , dont il était le narrateur. Il était âgé (Jean, pas Vincent) et beau comme un vieux dieu. Il portait un pantalon d’un rose éclatant et un gilet vert. À moins que ce ne soit l’inverse. En tout cas il était saturé de couleur et je trouvais qu’un vieil homme coloré comme un perroquet,
c’etait quand même vachement joyeux. Comme j’aimais déjà bien ça, je crois que ça a accéléré et ancré en moi pour toujours la nécessité de porter des couleurs franches. Et de commencer tôt, pour ne jamais savoir à quel moment je devenais vieux.
J’aime bien les châteaux d’eau. On les voit partout et depuis toujours, sans jamais vraiment avoir cherché à comprendre à quoi ils servent. En tout cas moi.
Finalement après un petit tour chez Wikipedia, rien de surprenant : on stocke de l’eau potable en cas de besoin de renfort en eau, en hauteur pour que le poids de l’eau crée la pression dans nos robinets, pour soulager les pompes.
J’aime leurs formes. On dirait toujours un truc venu d’ailleurs ou d’un autre temps. Une construction Maya en plein Berry. Un mausolée extra-terrestre dans la vallée de la somme.
- qui les a créés ? Des architectes ? Des ingénieurs spécialisés ?
- leur apparence est-elle simplement utilitaire ou l’œuvre d’esthètes ?
- en crée-t-on encore de nouveaux aujourd’hui ?
Mon père et son épouse sont partis vivre à Sydney pendant deux ans à la fin des années 90. Je suis allé les rejoindre une quinzaine de jours en janvier 1998.
Le projet : après quelques jours à Sydney, on louait un combi Volkswagen et on partait tous les trois direction de Brisbane au nord, le long de la gold coast. On dormait dans la nature. La belle vie. Mon projet secret : ce père avec lequel, depuis quelques années (de psychanalyse), je tentais d’avoir une vraie conversation entre hommes, me glissait toujours entre les doigts. En deux semaines de vacances en camping car, j’allais bien trouver une brèche, une manière d’engager une vraie discussion. De dire, de demander, et surtout d’entendre sa parole, sa vision de notre histoire familiale, que je ne parvenais décidément pas à décrypter.
Mais, si l’aventure australienne a été une suite ininterrompue de bons moments, la brèche ne s’est pas présentée pendant les quatorze premiers jours.
Le dernier jour, mon père me raccompagna en voiture à l’aéroport. Seul avec lui dans la voiture, j’entendais mentalement le tic tac de l’horlogerie qui décomptait les minutes avant que ne se referme, peut-être définitivement, la fenêtre de tir.
- C’est fou comme on s’habitue vite à la conduite à gauche.
- Papa, je…
- Tu te rends compte ? À Hong Kong, l’aéroport est si proche de la ville que les avions passent ENTRE les immeubles !
- Papa…
- J’espère que ton avion ne sera pas plein.
- Papa raconte-moi, que s’est-il passé dans les années 70/80. S’il te plaît parle-moi. Donne mon ta vision des choses. J’ai besoin de comprendre et d’avoir ton point de vue.
- Hhhhhhh c’est fou que tu aies à ce point besoin de formuler les choses. Ok d’accord. Je vais tout te raconter. Il faut bien que tu comprennes qu’à la fin des années 70 nous… mais… qu’est-ce que c’est que ce bruit ? M***e m***e m***e… c’est pas vrai… le carbu…
La voiture est tombée en panne sur l’autoroute. Un taxi a fini par arriver. La fenêtre de tir était presque refermée. J’ai pu arracher à mon père deux petites informations précieuses, avant le grand stress de l’arrivée en re**rd à l’aéroport. De quoi réfléchir pendant le vol retour.
Un geste très humain.
"La belle histoire", documentaire en 3 épisodes, disponible sur Youtube : https://lnk.to/totOut**dLaBelleHistoire
Il y a vingt ans, après des années de scène en tant que musicien derrière les chanteurs, je faisais un de mes premiers concerts comme chanteur moi-même. J’étais accompagné à la guitare par mon copain Pascalou. C’était à Doullens. Je tremblais. Mon père était dans la salle et je ne le sentais pas serein non plus.
Le concert s’est déroulé (aucun souvenir).
Comme nous partions tôt pour Paris le lendemain, mon producteur nous avait pris des chambres dans un petit hôtel près de la gare d’Amiens. Mon père nous y déposa e voiture vers une heure du matin, mais juste avant qu’il ne reparte lui revint une petite anecdote amusante :
« Incroyable que vous dormiez ici. Je ne savais même pas que c’était encore ouvert. Figurez-vous qu’il y a vingt ans (donc il y a quarante ans, suivez), un employé de l’hôtel qui s’était fait virer la veille est revenu dans la nuit et a massacré une famille entière. Il a même poursuivi un des enfants qui s’échappait pour le finir à la hache au bout du couloir. Je me souviens très bien c’était tout au début des années 80. Ça a fait trembler toute la ville, on ne parlait que de ça. Le portrait du type était partout, ça a traumatisé tout le monde. Et le plus fou dans tout ça, c’est qu’il y a deux semaines, je l’ai croisé dans la rue. Il a purgé sa peine, vingt ans, il est sorti. Ça m’a fait un choc de le reconnaître si distinctement. Incroyable que vous logiez ici. Bon allez, dormez bien, et bon retour demain. »
J’ai toujours aimé les branches.
Il a neigé cette nuit à Montréal. Et j’avoue que ça me rassure. Montréal en février sans neige m’angoissait un peu. Aujourd’hui il fait un temps magnifique. Soleil, ciel bleu et froid glacial. C’est beau.
Ce soir avec et .chartrain nous allons jouer l’album entier (et dans l’ordre) de - album que je vous recommande si vous ne l’avez pas écouté. Je jouerai du piano et chanterai avec elle. Et nous parlerons au micro de la légende .
Montréal m’avait manqué.
Photo : Amélie Beyries
« JE VOUS AI COMPRIS »
D’après vous, que suis-je en train de dire, en faisant un geste pareil ??
Merci pour ces belles photos de nous à à Louvain la Neuve 🇧🇪
La tournée s’arrête pendant un mois.
On se retrouve mi-mars pour les derniers concerts, en France, en Suisse et au Québec !
Photo
Plus de la moitié des billets pour Albin de la Simone aux Francos se sont déjà envolés... 👀
Par ici pour en profiter vous aussi 🎫 https://bit.ly/AlbindelaSimoneFrancos
En loges avec Marie Lalonde
Hier, après une route tellement sinueuse que, si je ne me retenais pas, je nommerais « gerbi-gerbo », nous arrivions de Gap à Annecy, la peau verte et l’estomac tête en bas. Mais les éléments étaient là pour nous accueillir et nous remettre d’aplomb. Par beau temps - il faisait très beau - le lac est si transparent qu’on doute presque de son existence. Marcher une heure sur le pâquier en regardant le roc de Chère au loin fut un remède miracle.
Et ce concert.
Ce qu’il faut savoir c’est que nous (les musiciens) sommes tous très dépendants des techniciens qui nous accueilllent, de leur matos, et encore plus de l’acoustique de la salle dans laquelle nous jouons. Nous sommes derrière les énormes enceintes qui vous envoient le son. Ce son en fonction de la salle nous revient plus ou moins fort et plus ou moins joli, après avoir tapé dans les murs et sur vous. Lors de la balance (la répétition qui sert à régler le son) nous ne pouvons juger que le son que nous renvoie la salle vide. C’est souvent très résonnant. Et quand vous vous y installez, vos corps absorbent une partie du son, qui change alors plus ou moins. C’est la surprise. Si par exemple vous n’étiez que des rasta en gros pull en laine, vous absorberiez plus le son que si vous étiez des chauves en ciré et grandes lunettes.
Nous découvrons au début du premier morceau si ce sera confortable ou compliqué de s’entendre. Et parfois c’est une excellente surprise. Ce fut le cas hier.
En fait hier, miracle, tout était super. Un alignement de planètes. Le son était fantastique. Les techniciens et le matos étaient super. Vous étiez 650. Vous sentiez bon. Nous étions excités par cet alignement et je crois que nous avons très bien joué. Et vous nous l’avez bien rendu.
Merci Annecy. Merci le lac. Merci Bonlieu. Merci RPO qui nous y a si bien accueillis. On part à Montbrison heureux et légers. Et la route est droite.
Dick Annegarn est l’un des grands personnages qui peuplent mon monde chansonesque depuis toujours. Il est également l’un des grands personnages qui peuplent mon label chéri tôt Ou t**d depuis le début.
Quand il m’appelle pour me dire qu’il prépare un album de reprises de ses chansons (mythiques) à la guitare et me propose d’en dessiner la pochette, je saute au plafond (de joie).
J’écoute l’album : le plus américain des chanteurs français-mais-hollandais est seul à la guitare, donc, dans le désert, je me dis. On n’entend pas sa voix, mais elle raisonne quand même, et ses chansons comme des fantômes hantent la chaleur écrasante. J’ai l’image ! Au travail. Je dessine en gardant une matière et un geste un peu imprécis, un peu sale. Je voudrais qu’on sente le sable, la poussière volante, et le bois usé de la guitare.
L’album Chordes est très beau, il sort vendredi dans la collection des InstrumenTôtOuTard sur laquelle j’ai sorti Happy End il y a deux ans. Et depuis que je l’ai reçu, je ne cesse de le regarder, de l’écouter, et de me répéter « j’ai dessiné la pochette d’un album de Dick Annegarn ».
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Si ça c’est pas une bonne nouvelle…
Le concert de samedi à Namur était hyper joyeux, la séance de dédicace a duré longtemps, je me suis couché t**d, et heureux. Mais ce matin, il me faut être debout aux aurores : un copieux programme m’attend à la Maison de la Radio à Paris où, avec une belle brochette d’artistes, nous reprenons Françoise Hardy pour l’hyperweekend festival, devant mille personnes, en direct sur France Inter et filmés pour la postérité. Faut pas dé****er. J’ai rendez-vous là-bas à 14h pour les répétitions. En pleine mobilisation agricole, les autoroutes étant potentiellement bloquées, j’ai décidé de prendre le train pour plus de sécurité. Le reste de mon équipe partira tranquillement avec le van de tournée à 9h et rentrera à la maison sans être stressé par mon programme.
RRRRRRRRRRRRR. Le bruit de ma valise à roulettes à 7h45 sur les pavés de Namur. Mon sac posé dessus tombe tous les dix mètres. Je suis agacé. Namur-Bruxelles. Je m’allonge sur deux sièges et m’endors illico. Mais à la gare suivante, une famille entre dans le train. Les enfants ont appris de nouveaux cris qu’ils expérimentent à gogo. Bruxelles. Mon Thalys est dans une heure. Je lutte pour ne pas m’endormir dans un café. Thalys. Après avoir relu les partitions des chansons de Françoise H, je dors 30 minutes. Ça me fait du bien. Paris Nord. Métro. Changement Oberkampf. Porte de Montreuil.
12h20. Je monte les escaliers roulants en panne en portant à bout de bras, de souffle, et de nerfs, ma valise et mon sac-posé-dessus-qui-tombe-tout-le-temps. J’arrive à la surface au bout du rouleau. Je suis parti depuis quatre heures trente, et je vois enfin ma maison. Je m’apprête à traverser la rue, mais au feu, sous mon nez, s’arrête un van blanc. Tiens c’est drôle. Le même que celui de la tournée. Je regarde le chauffeur. C’est Jeanbeatles, notre régisseur. Derrière, Franck Marie et Marielle me font des coucous éberlués.
“La route était fluide”
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La maison où j’ai grandi à Montigny sur l’Hallue, dans le canton de Villers-Bocage, était une longère en ruines quand mes parents l’ont achetée à la fin des années 60 pour y emménager avec leur fille, tout juste venue au monde. C’est donc un peu avant ma naissance qu’ils l’ont retapée pour s’y installer. L’étage a été aménagé seulement quelques années plus t**d, sous la belle structure de poutres typique des maisons de ce coin. Au bout du couloir, la chambre de ma sœur me semblait géante et son aspect mansardé lui donnait des airs de maison de poupée.
Je lui ai toujours connu ce papier peint aux arbres joyeux et colorés.
Ma chambre à moi, plus petite, était située au rez-de-chaussée, juste sous la chambre de mes parents. Et le manque d’intimité a un jour commencé à s’y faire sentir. Vers l’âge de 14 ans, quand ma sœur est partie étudier à Paris, j’ai pu emménager dans sa chambre, et profiter de sa surface comme de son éloignement de la chambre des parents. C’est là que j’ai commencé à lire et écrire des lettres d’amour tourmentées en écoutant des groupes punks de mon adolescence. S*x Pistols, Crass, PIL, The Damned, the Stranglers, dont la musique violemment sombre tranchait curieusement avec la joie colorée du papier peint.
Aujourd’hui, après avoir passé plus de cinquante ans à la lumière du jour, le papier peint a naturellement perdu de sa superbe. Près des fenêtres il est devenu presque monochrome. J’ai ouvert les placards, j’y ai découvert des surfaces préservées. Ses couleurs m’ont sauté au visage.
Après l’avoir alternativement aimé et détesté, je suis en mesure d’affirmer, avec une objectivité incontestable, que ce papier peint est le plus beau du monde. J’ai donc entrepris de le retrouver. Mais il est introuvable. Alors je l’ai reproduit à l’identique en le dessinant sur ma tablette. Et j’en ai fait un mur de la chambre de ma fille.
La MACU (à la plume et aluminium)
Inaugurée en 1966 par André Malraux, la Maison de la Culture d’Amiens (que nous avons toujours appelée MACU) est un lieu particulier pour moi. D’abord parce que quand j’étais enfant, mon père en a géré le restaurant. Je me souviens de chaises de bois rose, bleu ou jaune, et du steak frites. Ensuite, parce qu’il m’y a emmené voir les Frères Jacques en concert puis Nougaro. Et enfin parce qu’à la fin des années 80, un festival et un grand label de jazz (Label Bleu) y sont nés. Ma ville est devenue un pôle du jazz européen, vibrant au son de cette musique que je rêvais de pratiquer. Les Texier, Portal, Lovano, Aldo Romano que je vénérais, en sont devenus des résidents réguliers.
En 1994, j’ai eu la chance d’intégrer Label Bleu en tant qu’objecteur de conscience (seule alternative au service militaire). Pendant deux ans, lieu de ramper dans la boue, j’ai fait des partitions, un peu de graphisme, des photocopies, et les envois des disques qui me passionnaient le plus, en me racontant qu’un jour, je franchirai cette porte pour y faire de la musique.
Le 14 décembre dernier, ma tournée passait par la MACU. Le grand théâtre était plein, et par un joyeux hasard, c’était le jour de mon anniversaire. Mille personnes me l’ont souhaité joyeux, en chantant à tue tête dès l’entrée en scène. Je ne vous cache pas que je m’en souviendrai.
Dans le genre bouclage de boucle, c’est complet.
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Le Cirque Jules Verne à Amiens (à la plume).
J’y ai vu Alain Souchon et Laurent Voulzy quand j’avais neuf ans. Higelin à 13 ans. Puis tant d’autres concerts. Le cirque est aussi une très bonne école de… cirque. Nombre de mes amis en étaient élèves. J’adorais les voir travailler. Je jouais parfois du synthé pour accompagner leurs numéros de corde aérienne, de jonglage ou de trapèze.
À leur contact j’ai fini par apprendre à faire du monocycle. Je me souviens qu’après des heures de chutes, tout’d’un coup, sans prévenir, ça a marché, j’ai compris le truc. Miracle. Et je ne suis plus jamais tombé.
Est-ce que le monocycle, c’est « comme le vélo, on oublie jamais » ? Il faudrait que je réessaie un jour. Pas gagné…
Pour son nouvel album, mon amie m’a invité à Montréal pour jouer du piano et chanter une très belle chanson en duo avec elle. La chanson vient de sortir sur les plateformes. L’album arrive bientôt !
Bon ben hier on a (re)vu RAMBO.
Le premier, hein. First Blood. Surprise : c’est vraiment bien. Et touchant.
Un film résolument et puissamment contre les cons (alors que les Rambo suivants sont vraiment pour les cons).
Info : savez-vous qu’au départ l’acteur pressenti pour jouer Rambo n’était pas Stallone mais Dustin Hoffman ! Mais finalement il a lâché l’affaire parce qu’il trouvait le scénario trop violent. Et Stallone, fort de son succès tout frais avec Rocky, a exigé de remanier le scénario pour que son personnage soit de façon plus claire une victime, et non un vétéran fou et sanguinaire comme c’était prévu.
Je crois que j’aime bien Stallone.
I ❤️ lac d’Annecy
L’équilibre entre les forces de l’eau, claire et paisible, de la montagne, lourde et puissante, et du ciel toujours en mouvement, me détend totalement. Me repose.
Selon les saisons et les heures - et donc la lumière - le paysage, vaste et riche (roche forêts chalets pâturages et eau) change tout le temps.
Je ne m’ennuie jamais face à ce décor.
Et vous, quels sont vos lieux apaisants et réparateurs ?
Notre Dame d’Amiens. À la plume.
Quand nous avions seize ans, nous avons inventé un jeu qui nous passionnait.
Posté debout au milieu du parvis, face à la porte centrale, il fallait tourner le plus vite possible sur soi-même pendant une minute en fixant un point au sol, puis s’arrêter net, face à la cathédrale et lever la tête soudainement pour la regarder dans son entièreté, en essayant de tenir malgré le tournis.
Le monstre ondulait dans le ciel, menaçant de nous tomber dessus.
Une expérience psychédélique sans substances illicite, de courte durée mais assez puissante, que nous répétions sans nous lasser. Inutile de vous dire que passé quarante ans, ce genre de jeu - comme les manèges à chaises suspendues ou les roulades - devient relativement pénible, voire dramatique.
À l’époque, la cathédrale était encore d’un noir lugubre. Elle ne fut ravalée que bien plus t**d.
J’aimais aussi monter seul en haut d’une des tours de sa façade. Un colimaçon interminable qui débouchait sur le plus fabuleux point de vue sur Amiens et ses environs.
Un jour, entendant de la musique à l’intérieur de l’édifice, Jérôme et moi sommes entrés. Un homme torse nu et cheveux longs jouait toutes sortes de gongs aux résonances mystiques en chantant de longues voyelles, tandis que l’orgue grondait et acouphénait le fabuleux volume de la nef. Ma première expérience de musique contemporaine. J’en tremble encore d’émotion.
Cher Père Noël
Maintenant que tu as fini de te reposer, pour l’année 2024, voilà ce qui me ferait plaisir :
- Faire encore au moins vingt concerts de la tournée
- Chanter au Trianon à Paris
- Être artiste associé au Frac Picardie pour y faire plein de dessins et autres trucs pendant un an- Aller à Montréal
- Composer la musique des 5 nouveaux épisodes de La vie de Chateau
- Faire partie du jury du prix Michel Legrand
- Faire un concert dessiné avec Lewis Trondheim
- Écrire plein de chansons
- Chanter Françoise Hardy avec Sage et les Astral Bakers à l’Hyper Week-end Festival
- Chanter (et pleurer) Jane Birkin au TNB à Rennes avec Keren Ann
Et plein de surprises !!!
Merci Père Noël
Albin
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À droite, l’établi de mon père qui - depuis son départ - a perdu l’essentiel de sa collection de clés à molettes, clés à pipe, clés à criquet, burettes d’huile, scies à métaux, clés Allen, limes à bois, rabots, serre-joints, et assortiments de clous, vis, boulons, chevilles Molly, forets, tournevis…
En haut de l’échelle, de vieux déguisements dans des housses, un tas de dessins grand format datant de mes études, et un stock de vieilles affiches des festivals qu’il organisait. Musique classique à Saint-Riquier, et surtout, le Jazz sur l’Herbe, grande fiesta de jazz traditionnel qui se déroulait tous les ans dans les années 70 sur la pelouse du château du village, et qui rassemblait un millier de fans de jazz devant les Haricots Rouges, Claude Luther, Maxime Saury, Benny Waters, et évidemment, les Barbecues, son propre orchestre.
La voiture de ma mère, une Toyota Yaris grise. Et cachés derrière elle, deux vélos et des stères de bois pour la cheminée.
Je retrouve avec plaisir l’expressivité du dessin direct à la plume. La deuxième version est tramée sur ma tablette. Laquelle préférez-vous ?
L’incroyable église Saint-Honoré, à Amiens, où se sont mariés mes parents au milieu des années soixante. Par je ne sais quel tour de passe passe, quelqu’un s’était débrouillé pour que leur sortie de l’église ressemble au mariage du Prince Charles et Lady Di. Sur les photos en noir et blanc, ils apparaissent, magnifiques, entourés par une haie de soldats à cheval.
Les posters-souvenirs cartonnés sont enfin arrivés ! Nous pourrez partir avec votre exemplaire dédicacé à la fin des concerts.
Pas d’envois par la poste, désolé, je n’ai pas la possibilité de gérer les montagnes de tubes en carton, les timbres et tout. Retrouvez toutes les dates de tournée 2024 en bio.
L’après-midi précédant un concert, pendant les réglages lumière, il se passe tout un tas de choses derrière mon dos. Merci d’avoir saisi ce moment au la semaine dernière.
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