10 Commandements par Didier Nebot
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mémoire du passé... 4 siècles d' histoire ( 1492-1914) des pays du pourtour méditerranéen où les cultures s'enchevêtrent se confrontent et s'entraident parfois
Une femme qui dit son âge n'a pas peur de la solitude, elle ne se contente pas d'un amour tiède.
C'est une femme décidée, attentive, prête à tout événement. Elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas.
Elle ne se laisse pas choisir, mais elle choisit ce qui lui convient le mieux. Une femme qui dit son âge est une femme qui ne passe pas inaperçue, elle n'accepte pas d'être négligée, mise dans un coin ou comparée aux autres.
Elle est capable d'écouter, mais surtout de s'écouter.
Elle est capable d'aimer, mais surtout de s'aimer.
Elle entre en jeu, mais elle ne joue pas. Elle se montre à quelques-uns, mais elle ne se soucie pas de se montrer à beaucoup.
Elle aime les histoires, mais n’en raconte pas facilement.
Une femme qui dit son âge est un arc-en-ciel d'émotions, un éventail de sensations, un parfum qui ne se sent que si on respire profondément.
Elle n'a pas de couleur : juste le bleu de la mer.
Elle n'aime pas les demi-mesures.
Elle peut être aimée ou détestée, mais pas oubliée.
C'est un camélia sur la poitrine. Un écho lointain. Une caresse hurlée. Une larme sur le visage. C'est un sourire qui déchire les tympans. Une caresse pour l'âme.
C'est la douleur et la force, la douceur et la sensualité, l’amertume et la nostalgie.
C'est de la mélancolie et de la poésie.
C'est ce que beaucoup voudraient, mais que peu sont autorisés à avoir.
Car jamais elle ne s’affiche ....
❤️
INCROYABLE!!! Je viens d'apprendre que mon interview du CRIF sur les 150 ans du Décret Crémieux, avec son passage sur la charte d'Omar et les DHIMMIS (" Protégés de l'Islam"), vue ici des milliers de fois, est traduite en anglais et circule sur les réseaux sociaux américains.
lien de l'article: http://www.crif.org/fr/actualites/interview-crif-il-y-150-ans-le-decret-cremieux-avec-didier-nebot
SALE COVID! TU AS ENTRAINE L'ANNULATION DE MON INTERVENTION, CE JOUR, A MONACO... petit extrait de ce que j'aurais du dire
2- EL-DJEZIRA, l’An 1016 de l’Hégire,- 1596
Les bateaux accostaient, les corsaires allaient parader en conquérants au son des trompettes et des tam-tams. Yazid, Miloud et Daoud descendaient en courant vers les quais. C’était toujours avec une joie mêlée de fierté que les trois jeunes turcs admiraient ces silhouettes puissantes aux peaux tannées et aux regards dominateurs défilant dans le port d’El Djezira. Encore quelques foulées dans les ruelles tortueuses de la casbah jusqu’à la porte de la pêcherie et, là, leur apparaîtraient les imposants voiliers, les coffres remplis de trésors. Daoud courait à perdre haleine. Il n’aimait que les navires, le scintillement du soleil sur la mer, et ces hommes qu’il imaginait indestructibles. Yazid pressait ses camarades pour être en bonne place sur la jetée, quand les prisonniers sortiraient des cales, les femmes surtout ! À quinze ans, ce galopin de belle allure se prenait d’amour pour toutes les captives chrétiennes. Les corsaires dans les bouges étroits avaient beau se moquer de ses goûts exécrables, de ses attirances de jeune écervelé pour ces filles maigres et sans voiles, Yazid n’en démordait pas. Les mystères de l’Orient n’avaient guère de prise sur lui, seul l’Occident l’emplissait des rêves les plus fous. Quant à Miloud, il appréciait ses deux amis d’enfance et courait vers le port avec eux, sans réfléchir.
Six navires ! Daoud se grisait du clapotis de l’eau sur les coques, de la silhouette des voiles que l’on rabattait après qu’elles eurent avalé le vent. Plus t**d, il naviguerait sur cette mer silencieuse et accepterait avec philosophie la rigueur qu’elle impose aux hommes qui osent l’affronter. Il ne songeait ni aux femmes ni à leurs parfums subtils, il ne frémissait pas à l’éclat irrésistible de l’or et des bijoux. Il aimait seulement la mer.
lien du livre https://www.erickbonnier-editions.com/romans/10-commandements/
TRISTE! COVID OBLIGE! MAIS MON INTERVENTION AUJOURD'HUI A MONACO A ETE ANNULEE. POUR CEUX QUE CA INTERESSE VOICI UN EXTRAIT DE CE QUE JE DEVAIS DIRE SUR LE LIVRE "10 COMMANDEMENTS"
1-- EL DJEZIRA, l’An 937 de l’Hégire, – 1517 du calendrier chrétien
L’imprenable El Djezira était devenue Alger dans la langue franque que parlait le peuple de la Cour. En l’an 937 de l’Hégire, – 1517 du calendrier chrétien –, Khayr el-Din, dit Barberousse, et son frère, brigands d’origine turque, s’en emparèrent après avoir assassiné le Cheik arabe Salim el-Toumi dans son hammam. Avec leurs acolytes, ils soumirent toute la région par la terreur et se placèrent sous l’autorité de la Porte, offrant une nouvelle province à l’Empire ottoman qui n’en espérait pas tant.
Les deux Turcs changèrent le destin d’El Djezira. Ce petit port inhospitalier, difficilement accessible par la mer, sans ressources et sans âme, se lança dans la course, sous l’impulsion des deux frères. Il devint actif et florissant, supplantant Oran et Tlemcen, s’enrichissant des innombrables trésors que les corsaires rapportaient.
Voyager dans cette partie du monde représentait une f***e aventure pour les chrétiens, voués à l’esclavage lorsque leurs navires étaient pris d’assaut. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux vivaient de manière précaire dans les nombreux camps installés à la périphérie d’Alger. Ils travaillaient durement pour des propriétaires qui ne les ménageaient pas.
L’Église dépêchait régulièrement des prêtres sur cette terre cruelle. Il s’agissait la plupart du temps de lazaristes ou de trinitaires tentant de rassurer et d’apporter la bonne parole aux malheureux proscrits. Parfois, en y mettant le prix, on réussissait à libérer quelques captifs sous l’œil indifférent des Turcs à qui ce trafic d’esclaves, si rémunérateur et dont ils tiraient la majeure partie de leurs ressources, ne posait aucun problème de conscience.
Bien au contraire, la piraterie trouvait sa justification dans la guerre sainte que chaque bon musulman se devait d’entreprendre contre les infidèles. Car c’était au nom d’Allah que les corsaires s’emparaient des vaisseaux chrétiens, au nom d’Allah, mille fois remercié, qu’ils régnaient sur les océans et sur Alger l’inexpugnable, aux immenses murailles et aux cinq portes infranchissables.
Hébreux, Kabyles, Maures, esclaves formaient l’essentiel de la population, dirigée d’une main de fer par l’occupant ottoman. Malheur à qui ne s’acquittait pas de ses impôts, trichait sur le poids du pain ou dérobait le bien d’autrui. Cette honnêteté forcée était appliquée par la terreur, et les têtes des condamnés, empalées au sommet des gibets, étaient là pour le rappeler à l’Algérois distrait.
Mais il n’y avait pas seulement des inconvénients à subir la domination des Turcs. La population, à la condition d’être soumise, profitait aussi des victoires. Tous se réjouissaient les jours d’amarrage. Les transactions effectuées alors rapportaient, sou à sou, de quoi subsister jusqu’au prochain déchargement.
lien pour le livre: https://www.erickbonnier-editions.com/romans/10-commandements/
Après avoir été ret**dé du fait du confinement, mon livre "10 COMMANDEMENTS" sort enfin ce 3 septembre en librairie.
Véritable fresque historique qui nous transporte à travers le temps et qui rend hommage à nos ancêtres, cet ouvrage est une myriade de fables romanesques qui balaie plus de quatre siècles d’histoire du bassin méditerranéen (1492-1914)
Je le dédicacerai le dimanche 6 septembre, à partir de 16 heures au MAHJ, musée d'art et d'histoire du judaïsme, 71 rue du temple, 75003 PARIS.
Les images de l’éclipse solaire de type "cercle de feu", observée en Afrique et en Asie Seulement 2% de la surface de la Terre avait la possibilité, ce dimanche, d'observer ce phénomène extraordinaire.
FÊTE DES MERES... EXTRAIT "10 COMMANDEMENTS"... sortie librairie le 3 septembre ou dès maintenant par: https://www.erickbonnier-editions.com/romans/10-commandements/
"Je bois à la santé des femmes juives, musulmanes, chrétiennes, des petites Inna à la mèche blanche. Je bois à la santé de Kelila la Tunisienne et de Leila la lépreuse, de Maria la rebelle et de Syba, la juive de Tétouan, à la santé de Dina, au corps trop aimé, à la santé de toutes les mères, de toutes les sœurs, de toutes les filles et de toutes les épouses !" ( EXTRAIT LIVRE 10 COMMANDEMENTS)
Erick Bonnier Editions
Véritable fresque historique qui nous transporte à travers le temps, le livre "10 COMMANDEMENTS" balaie plus de quatre siècles d’histoire du bassin méditerranéen (1492-1914)
Il sortira en librairie le 3 septembre.
Vous pouvez aussi vous procurer le livre des maintenant auprès de l’éditeur en cliquant sur le lien ci-dessous
https://www.erickbonnier-editions.com/romans/10-commandements/
EXTRAIT DU LIVRE:
BOUFARIK, 1856…L’Algérie, c’étaient aussi des oisifs que l’on croisait revenant de la plage, près des nouveaux quartiers de Saint-Eugène, où s’élevaient de magnifiques villas surplombant la corniche…« Ce pays est étonnant avec ses fatmas voilées, ces juives aux yeux langoureux, ces Espagnoles toujours en noir. Heureusement que nous sommes là, nous, les Français, pour mettre un peu d’animation dans cette tour de Babel ! »
Conférence zoom livre"10 commandements"ce soir 18h
c'est complet
vous pouvez cependant la suivre sur le groupe facebook de MORIAL.
ARTICLE TRIBUNE JUIVE
ERICKBONNIER éditions
Véritable fable historique qui nous transporte à travers le temps, le livre « 10 COMMANDEMENTS » de Didier Nebot est une magnifique fresque romanesque qui balaie plus de quatre siècles d’histoire du bassin méditerranéen (1492-1914)
Le 28 mai à 18 heures, le Docteur Didier Nebot, stomatologiste à l’OSE, président d’honneur de l’association MORIAL, donnera une conférence ZOOM sur son nouveau livre: « 10 COMMANDEMENTS »
Pour assister à la conférence, cliquer sur le lien ci-dessous
https://zoom.us/meeting/register/tJwlcuiuqjMiHtC-Dfl-GHPEevapU_BMgp7D
Pour acheter le livre dès maintenant, avant sa sortie en librairie, cliquer ci-dessous.
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EXTRAIT « 10 COMMANDEMENTS »
Pascal semblait préoccupé et mit en garde David :
– As-tu entendu parler de ce procès Dreyfus, en France? Va savoir pourquoi, ça leur chauffe les esprits ici, en Algérie. Ils ont sauté sur l’occasion pour proclamer haut et fort leur haine des juifs. J’ai souvent été pessimiste, mais là je crois que toi et les tiens, vous pouvez vous préparer au pire. Max Régis, le chef des antisémites, excite la foule. Il parait qu’un écrivain connu a publié dans l’Aurore une lettre accusant le pouvoir de partialité, de mensonge, il dit qu’au nom de la raison d’état le gouvernement se vend, se parjure et condamne des innocents. Les Algérois sont fous furieux. Pour la majorité d’entre eux, vous n’êtes que des traitres, même si le contraire vient d’être prouvé. Beaucoup d’excités rodent dans les quartiers arabes pour enrôler de pauvres bougres dans leur lutte contre vous. Évite en ce moment de traîner chez Édouard. David, quoique déjà avisé, remercia son ami de ce si bon conseil.
Celui qui connait le présent mais ignore le passé est aveugle
Extrait livre "10 commandements"
ERICKBONNIER éditions
Le Docteur Didier Nebot, stomatologiste à l’OSE (oeuvre de secours aux enfants), est président d’honneur de l’association MORIAL, mémoire et traditions des juifs d’Algérie, dont l’objectif est de sauvegarder et de transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des juifs d’Algérie. Il est l’auteur de plusieurs romans dont La Kahena paru en 1998 chez Anne Carrière et Les Bûchers d’Isabelle la Catholique paru en 2018 chez nous.
28 mai à 18 heures conférence ZOOM sur son livre: « 10 COMMANDEMENTS »Cliquer sur le lien ci-dessous
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L’association MORIAL vous invite à la conférence zoom que donnera Didier Nebot, Président d’honneur de MORIAL, le 28 mai 2020 à 18 heures à l’occasion de la prochaine sortie de son livre: « 10 COMMANDEMENTS ». Pour vous inscrire à la conférence veuillez cliquer sur le lien ci-dessous
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Véritable fable historique qui nous transporte à travers le temps, cet ouvrage est une magnifique fresque romanesque qui balaie plus de quatre siècles d’histoire du bassin méditerranéen (1492-1914)
Extrait
C’est dans la plus grande fureur qu’il ébranla l’énorme armoire contenant les Tables de la Loi. Elle perdit l’équilibre sous ses coups redoublés et se coucha sur lui comme une main démesurée. Goliath s’appelait Dieu, et le petit David, à le provoquer, fut vaincu. Le ciel s’embrasa l’espace d’une seconde, le tonnerre gronda dans le ciel et la pluie tomba subitement comme un nouveau déluge.
Le rabbin demeura pétrifié devant le corps inerte de David, écrasé. Seule dépassait sa main gauche, avec cette curieuse tâche qui saignait. Le rabbin se demanda ce qu’avait fait le doux étranger au cœur si généreux. Il disait s’appeler David, mais qui aurait pu jurer de connaître son nom ? Il avait défié Dieu après l’avoir servi. Quelle était sa faute ?
L’association MORIAL vous invite à la conférence zoom que donnera Didier Nebot, Président d’honneur de MORIAL, le 28 mai 2020 à 18 heures à l’occasion de la prochaine sortie de son livre. Pour vous inscrire à la conférence veuillez cliquer sur le lien ci-dessous
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Véritable fable historique qui nous transporte à travers le temps, cet ouvrage est une magnifique fresque romanesque qui balaie plus de quatre siècles d’histoire du bassin méditerranéen (1492-1914)
En effet en 1493 David, un jeune juif échappé de l’inquisition d’Isabelle la Catholique, échoue sur les côtes marocaines. Là, il commence une nouvelle vie. Mais pour épouser la femme qu’il aime, il tue son rival en plein désert, provoquant la colère de l’Eternel qui condamne son âme à l’immortalité.
David renaîtra tantôt juif, arabe ou chrétien. Tantôt homme ou femme, tantôt noir ou blanc, avec la mémoire retrouvée de ses vies antérieures. Il traversera le temps, à travers les pays du bassin méditerranéen.
Dix vies ! Dix blasphèmes ! Dix histoires différentes centrées chacune autour d’un des dix commandements!
Le héros du livre incarnera durant toutes ses vies l’espoir et le désespoir, la joie et la douleur, le pardon, l’humilité et le repentir. Sur ses frêles épaules s’inscrit le châtiment divin destiné à l’humanité toute entière pour qu’elle se rachète des pêchés qu’elle commet, bien souvent, au nom de Dieu.
Ce livre brosse une fresque vivante et haute en couleur de l’histoire avec des aspects souvent méconnus. Il nous rappelle aussi que, par delà les nationalismes et les déchirements religieux modernes, les cultures méditerranéennes s’enracinent dans une histoire commune, fraternelle et passionnée.
Dans notre époque, tendue par les conflits communautaires, ce livre Œcuménique nous apporte une réelle fraîcheur.
Welcome! You are invited to join a meeting: Conférence Zoom de Didier Nebot sur son livre "10 commandements". After registering, you will receive a confirmation email about joining the meeting. Welcome! You are invited to join a meeting: Conférence Zoom de Didier Nebot sur son livre "10 commandements". After registering, you will receive a confirmation email about joining the meeting.
Bientôt zoom conférence sur le livre "10 commandements" et annonce de sa sortie
extrait N° 23 "10 commandements"- Abd-El-Kader
Une partie de la population algérienne, éprouvée par la répression mais aussi par la sécheresse et le choléra, renonça à la résistance. L'émir Abd el-Kader tint bon face aux épreuves. Il réprima les séditions et massacra comme il convient les tribus qui le lâchaient. Soucieux d'éviter un combat frontal avec les Français, il harcela ceux-ci et les surprit en misant sur la mobilité. Parcourant le pays à marches forcées, il n'était jamais là où on le croyait. Pour le ravitaillement de ses hommes et de ses chevaux, l'émir s'assurait partout des réserves, des silos et des greniers bien remplis.
Mais dès l'automne 1841, les principales villes du pays passèrent aux mains des Français, y compris Tagdempt, la capitale de l'émir. Bugeaud occupa aussi la frontière du Maroc afin de couper Abd el-Kader de ses bases arrière. L'émir se déplaçait avec ses soldats, de nombreux collaborateurs, des artisans, des serviteurs indispensables à l'exercice de son autorité et aussi avec les familles des uns et des autres. Tout ce beau monde constituait la « smala », un immense camp de toile itinérant, qui s'étirait sur plusieurs kilomètres.
Le 16 mai 1843, profitant de ce qu'Abd el-Kader patrouillait à quelque distance avec ses hommes, le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe, surgit au cœur de la smala désarmée et s'en empara. Le butin était énorme, incluant les manuscrits de l'émir. La mère et la femme de ce dernier manquèrent d'être elles-mêmes capturées. Ce coup d'éclat, bien que sans valeur stratégique, eut un énorme retentissement en France. Harcelé, l'émir se réfugia au Maroc avec son dernier carré de fidèles mais le sultan marocain fut bientôt contraint par les Français de lui retirer son soutien. Abd el-Kader, épuisé et isolé, se rendit le 23 décembre 1847 aux généraux de Lamoricière et Cavaignac.
Extrait N° 22 " 10 Commandements"...LAG BAOMER, fête rattachée à Rabbi Akiba et Shimon Bar YohaÏ. Pour certains elle était ou est l'occasion d'organiser des pèlerinages sur les tombes de Grands Rabbins, considérés comme des justes. En voici un exemple que j'ai rapporté dans le livre "10 commandements";
La Régence de Tunis sous domination ottomane, en 1760…
…. Un jour, Isaac parla à Kélila du pèlerinage qu’il s’apprêtait à accomplir.
– Bientôt aura lieu la Hilloula. Nous irons sur la tombe de Rebbi Fredji, à Testour, pour nous recueillir. De nombreux musulmans s’y rendent aussi, des miracles y ont souvent lieu…
– Testour ? Une de mes cousines y habite. Pourrai-je venir aussi ? Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai la conviction que ce pèlerinage me fera du bien. Bredouilla Kélila.
– Je n’osais te le demander tant j’associe mon frère à toi. Si tu es là, ma prière aboutira, j’en suis sûr. Et puis, personne ne pourra t’en faire grief, les musulmans vénèrent aussi Rebbi Fredji. La Hilloula débute dans dix jours.
Dès le lendemain, Kelila se rendit auprès du marabout Sidi Ben Moudeh pour lui parler du saint juif. Devant son air grave et révérencieux, elle comprit l’importance que la communauté musulmane accordait au Rebbi. Kelila fit même des émules dans l’entourage du marabout. On trouva aussi un vieil homme pour parler d’un miracle qui s’était produit sur la koubba de Fredji. Kelila se précipita ensuite chez Isaac, pour lui annoncer que nombreuses seraient les musulmanes participant à ce voyage. Il tiqua : juifs et Arabes sur la même route, cela ne laissait présager rien de bon.
– Ne sois pas si pessimiste, mon ami. Ces femmes n’ont aucune arrière-pensée, expliqua Kelila. Parle-moi de ce saint homme. Pourquoi les musulmans vénèrent-ils ainsi un juif ?
Alors Isaac raconta l’histoire du Rebbi Fredji :
« Il était le chef spirituel de la communauté de Béja, non loin de Testour, il y a très longtemps, au XVIème siècle. Originaire d’Espagne, il avait perdu une grande partie de sa famille. Arrivé ici, il répandit le bien et semblait protégé de Dieu. Sage et fort respecté, il réalisait déjà des miracles de son vivant.
Un jour, il annonça à son confident et serviteur : “ Ma vie terrestre s’achève aujourd’hui. Le sommeil éternel me gagne. Demain, quand tu entreras dans ma chambre, je ne serai plus de ce monde. Tu me trouveras lavé et prêt pour mon dernier voyage. Tu me placeras sur une mule et, là où elle s’arrêtera, je devrai être enterré. Telle est ma dernière volonté. Va et que Dieu te protège. ” Au lever du jour, le fidèle serviteur trouva son maître mort. Ému, il prévint la colonie juive ; sans perdre une seconde, ainsi que l’avait demandé le Rebbi, sa dépouille fut attachée sur une mule et un cortège de parents et de fidèles se mit en route, derrière l’animal. Rebbi Fredji semblait vivant et, assis sur la bête, il avançait vers le soleil.
« Ils arrivèrent à proximité du camp du Bey Youssef. Ne connaissant rien des barrières et des frontières, l’animal pénétra dans l’enceinte musulmane, suivi par les fidèles qui, pressentant le pire, entamèrent des prières.
« Indignés par tant d’insolence, les soldats se précipitèrent sur les juifs pour leur donner une bonne correction. Ces derniers, n’osant provoquer davantage la colère des musulmans, rebroussèrent chemin, avec la pénible sensation d’abandonner leur Rebbi. La mule, quant à elle, continuait imperturbablement son chemin, le cadavre bien maintenu sur son dos. Interloqués par l’audace de cet homme dont ils ne voyaient que la silhouette, les hommes du Bey le poursuivirent, les insultes à la bouche. Mais l’étrange cavalier aux yeux fixes ne réagissait pas, alors ils levèrent les poings pour frapper l’insolent.
« C’est à ce moment que le miracle se produisit : les bras restèrent brandis en l’air, comme tétanisés. Affolés par ce sortilège, les musulmans se mirent à hurler, courant en tous sens. À ces cris, leur chef, croyant à une révolte, sortit de sa tente. Dans un calme à grand-peine retrouvé, on lui expliqua la situation. Il se dirigea vers la petite troupe de juifs massés à l’entrée du camp et les interrogea :
« “ Qui est cet homme ? ”
« On lui raconta qui était Rebbi Fredji, combien sa vie avait été sainte, comment il avait échappé aux chrétiens d’Espagne et toutes les bontés qu’il avait répandues autour de lui.
« “ Sur la mule chevauche son cadavre, sa dernière volonté est d’être enterré là où elle s’arrêtera. ”
« Le bey, impressionné, s’adressa à ses hommes dont les bras étaient toujours levés vers le ciel:
« “ Vous avez oublié que Mahomet, le Prophète, a dit que ceux qui croient et suivent la religion juive, au jour dernier, s’ils ont fait le bien, recevront une récompense de leur Seigneur. La crainte ne descendra point sur eux et ils ne seront point affligés. Cet homme est mort et vous avez été imprudents en voulant le frapper car c’est un saint. Laissez aller la mule et escortez les juifs. Peut-être, en échange, le sortilège sera-t-il levé ? ”
« La bête marcha longtemps. Les juifs humbles, d’un côté, les soldats honteux, de l’autre, suivaient en silence. De son pas régulier, elle les conduisit non loin de Testour, près du cimetière, là, elle s’arrêta et s’accroupit, comme pour dire : “ Nous y sommes. ” Les juifs détachèrent la dépouille du Rebbi et, aux pieds de la mule, creusèrent une fosse pour l’y déposer. Aussitôt, comme par enchantement, les bras raidis des soldats se détendirent. Ils manifestèrent leur joie alors que le soleil se couchait. Après s’être congratulés, ils se prosternèrent vers La Mecque et, avec ferveur, prièrent en embrassant le sol de la tombe fraîche.
« “ C’est un saint, un marabout, l’esprit de Dieu l’a pénétré. ”
« Le Bey, prévenu, donna l’ordre d’élever une koubba à cet endroit et, depuis cette époque, juifs et musulmans s’y rendent nombreux en pèlerinage. Voilà l’histoire de Rebbi Fredji. »
extrait 10 COMMANDEMENTS
la bataille des trois rois
Il faisait très chaud ce 3 août 1578 dans la plaine de Loukkos, au Maroc. On disait alors : « Dans la débâcle, El-Motawakkil tenta de fuir vers Larache mais il périt noyé. Que l’âme de ce traître soit maudite ! Quant à Sebastian, le roi du Portugal, il ne lui a pas survécu. En tombant, il a crié : “ Mourons, mais lentement. ” Ce furent ses dernières paroles. Tout le monde se souviendra de cette bataille où trois rois périrent. »
vendredi 08/05/20 Extrait N°20 "10 COMMANDEMENTS"- Après le confinement, la libération
Alger 1898... L’histoire s’emballa et les extrémistes prirent le contrôle d’Alger. Max Régis, leur chef, fut élu maire, et Drumont député. Leur seul objectif : l’abrogation du décret Crémieux qui avait permis aux israélites de devenir français, et leur expulsion d’Algérie.
Après la délivrance et l’espoir inouï de l’émancipation, les juifs devraient-ils à nouveau courber l’échine ? David, avec son expérience multiséculaire, avait appris la résignation. Il s’ingénia à rassurer les siens en prônant la patience. Mais comment aurait-il pu être entendu dans un tel climat de méfiance et de haine ! Les affaires déclinèrent, la vie devint difficile.
Quatre années passèrent. Les racistes s’époumonaient, menaçant paris de sécession, mais leurs vociférations se perdirent dans l’immensité des flots qui séparaient les deux continents. Leurs discussions stériles, leurs luttes de clans, le marasme économique persistant leur ôtèrent toute crédibilité, si bien qu’aux élections de 1902 les candidats républicains l’emportèrent sur les ultras. C’était le triomphe du bon sens ; l’antisémitisme algérien avait échoué.
Ce fut une explosion de joie dans la communauté juive. Les affaires allaient redémarrer. Depuis quelque temps déjà, les signes annonciateurs d’une reprise se faisaient sentir. Les Européens revenaient plus nombreux dans les boutiques de la rue Bab Azoun.
David fut pris d’un espoir insensé. Il eut soudain besoin de réfléchir, de prendre l’air. Il se retrouva sur la plage près de Saint Eugène, presque au même endroit où, quelques années plus tôt, en plein désarroi, il était venu méditer, appelant Yossef à son secours, mais en vain. Il fit la même prière : « Yossef, par pitié, viens me guider ! »
Soudain, il sentit une main sur son épaule et sursauta. Dans le noir, il distingua une silhouette enfantine, celle d’un petit Arabe à l’œil brillant.
– Mais que fais-tu ici ? C’est dangereux, tu sais, et il est t**d !
Le gamin lui répondit très solennellement :
– Tu as peur ! Tu te poses des questions, n’est-ce pas ? Va sur la tombe du grand marabout Sidi Yacoub, et fais brûler une bougie. Il te parlera. Il suffit que tu y croies. Que tu y croies très fort.
– Mais c’est un musulman, s’étonna David!
– Il n’y a ni musulman, ni chrétien, ni juif dans le royaume d’en Haut.
Et l’enfant disparut dans la nuit, laissant David stupéfié.
– Merci », lança-t-il vers les rochers où l’apparition s’était dirigée.
Il regarda sur le sable : seules étaient visibles les traces de ses propres pas. Il resta un long moment à méditer, perplexe, et il rentra chez lui.
Le lendemain, il se dirigea à cheval vers la porte de Bab El Oued, longea la poudrière au nord-ouest, et trouva la tombe sur laquelle deux femmes étaient en prière. Une fontaine bruissait, apaisante. Il grimpa sur un gros rocher schisteux et s’agenouilla à l’ombre d’un olivier. En concentrant sa pensée sur les mots de l’enfant, il alluma une bougie et pria le marabout de toute son âme. Puis il s’allongea et attendit que la paix l’envahît. Il glissa dans un sommeil profond, au cours duquel la voix de Yosssef lui parvint.".....
06/05/20 Un grand merci à toutes celles et ceux qui m'ont souhaité un bel anniversaire. Cette délicate attention m'a beaucoup touché.
Je saurais dans quelques jours quand paraîtra en librairie mon livre:"10 COMMANDEMENTS" dont la sortie était prévue initialement le 23 avril.
Je ne pourrais pas assumer la quinzaine de conférences que je devais donner, mais je ferai vraisemblablement des conférences ZOOM sur le livre( je vous préviendrai.
en attendant voici un nouvel extrait du livre( extrait N°19 "La belle juive")
Alger 1650… La jeune femme, altière en dépit de la simplicité de ses vêtements, s’affola. Elle pressa le pas, mais quelques mètres plus loin se retourna et osa soutenir le regard du Turc. Daoud, pour la première fois de sa vie, était chaviré, attiré par le beau visage d’une juive. Avec une musulmane, drapée dans ses étoffes opaques, une telle rencontre eût été inconcevable. Les juives, vêtues de vêtements aux teintes sombres, vaquaient à leurs occupations avec une aisance, une liberté captivantes pour un jeune matelot encore innocent, n’ayant aimé à ce jour que la mer.
lundi 04/05/20 extrait N° 18-" 10 COMMANDEMENTS"-ALEXANDRIE ET BENGHAZI, 1690…Les marins priaient Allah, Nessim le Copte aussi, trahissant la mémoire de ses parents. Tu sais lui dit un jour le capitaine Sidi Larla : « Depuis trente générations, ce coffre, dont nul ne sait quel trésor il contient, est resté dans ma famille. Nous nous le transmettons depuis des siècles. Chaque fils aîné en prend possession à la mort de son père, ajoutant alors un cadenas supplémentaire. Tu comprends, Nessim, pourquoi, en nous sauvant des pirates, tu m’as aussi permis de conserver le précieux trésor de ma lignée ! »
ARTICLE TRIBUNE JUIVE https://www.tribunejuive.info/…/10-commandements-de-didie…/…
lundi 27/04 Extrait N°15 "10 COMMANDEMENTS"
La Régence d’Alger en 1830
La domination turque s’effritait imperceptiblement sur les terres algériennes. Seuls l’islam et une application féroce de la loi maintenaient un semblant d’unité. Le pays, appauvri par de lourds impôts, avait de plus en plus de mal à survivre. Et, par la logique absurde du parasite qui fait mourir la branche qui le nourrit, les collecteurs turcs réclamaient toujours plus à une population déjà saignée à blanc.
Hussein, le dey d’Alger, avait entendu parler d’un jeune Kabyle du village de Tikilchourt dans les montagnes, tout près de Tizi-Ouzou. Ce prodige parlait plusieurs langues – l’espagnol, l’hébreu, l’italien, le français, le turc – sans avoir jamais été mis en contact avec des étrangers. C’était un dénommé Ali, originaire de cette région, qui avait répandu la nouvelle à Alger.
« Le mejnoun ? Nous avons grandi ensemble ! Il était tout enfant quand son don est apparu. Le village était sens dessus dessous, personne n’avait assisté à pareil phénomène. On l’a confronté, alors qu’il n’avait que six ans, à un esclave français, à un autre, italien, et même à des juifs. Chaque fois, il les comprenait parfaitement. Il est célèbre dans toute la région ! On lui demande de lire des textes, de composer des poèmes dans ces langues... »
Intrigué et promettant la mort à Ali s’il avait menti, le dey décida d’envoyer des émissaires pour acheter cet être exceptionnel. Mais il faudrait agir avec prudence ; bousculer les redoutables Kabyles, dans leurs repaires inaccessibles, tenait de la gageure. Peu nombreux étaient ceux qui osaient s’y risquer. Aussi profita-t-il du moment où les tribus makhzen se chargeaient de recueillir l’impôt, pour leur adjoindre quatre de ses meilleurs hommes. À leur tête, l’agha Mustapha Belkaïm, capable de vendre un œuf pour le prix d’un bœuf, devait mener à bien la délicate mission.
Dans les montagnes alentour de Tikilchourt, on vivait chichement de la récolte d’olives et de figues. Quelques chèvres broutaient, çà et là l’herbe, maigre poussant entre les roches, et l’on comptait beaucoup sur les fils, partis chercher du travail à Alger pour recevoir régulièrement quelques deniers. Malgré ses nombreux talents, Lounès n’avait jamais quitté son village. Il était devenu indispensable, rendant service à tous, adroit dans toutes les besognes, surveillant les presses à huile, réparant les outils, consolidant les meubles. Dans le gourbi où il vivait avec son vieux père, étaient entreposés des objets insolites dont lui seul connaissait l’usage.
C’est tout enfant qu’il avait eu la révélation de ses vies précédentes. En voyage à Tizi-Ouzou avec son père, il était intervenu dans une bagarre entre commerçants juifs et turcs. Du haut de ses six ans, il avait crié, d’une voix stridente, un « Attention, derrière toi », en une langue que son père et les habitants de Tikilchourt ignoraient. Un vieux juif était venu le remercier, après avoir échappé à un coup de massue. Il s’ensuivit une petite discussion qui avait intrigué Ben Messaoud, son père :
– En quelle langue parles-tu, mon fils ?
Le vieux juif s’était alors raidi et avait regardé l’enfant avec méfiance :
– Tu n’es pas juif ?
– C’est lui, le méchant, avait répondu le jeune garçon en désignant un garde à l’air rébarbatif.
La foule, stupéfaite, s’était resserrée et les questions avaient fusé, jusqu’à ce que quelqu’un lui amenât un esclave d’origine étrangère. Tout naturellement, Lounès s’exprima en français avec le captif, et cela fit pleurer l’homme qui n’avait pas eu l’occasion de parler sa langue depuis des années. L’affaire fit le tour de la région puis, avec le temps, les esprits s’apaisèrent et l’on se désintéressa de Lounès.
mercredi 29/04.extrait N°16-"10 commandements" LA PARENTHESE DU SIROCCO
1914...Un nouveau siècle était commencé et, sous le soleil d’Algérie, il était bien difficile de croire ce qu’on lisait dans les journaux de la métropole, ces effrayantes nouvelles venant du bout du monde. Qui savait où se trouvait la Russie en pleines émeutes, cette Europe centrale enneigée où l’on s’habillait de fourrure des pieds à la tête, ces montagnes où rôdaient les vampires et les elfes ? Que leur importaient ces querelles de peuples qui tuaient les archiducs ? On parlait aussi de la guerre que la France venait de déclarer à l’Allemagne, mais tout semblait si différent de l’Algérie avec ses plages, ses palmiers et cette truculence quotidienne ! Dans la carriole, les enfants, en robe blanche ou en culotte courte, riaient en chantant, les femmes, protégées d’ombrelles et vêtues de mousseline, papotaient allègrement, et les hommes, ayant depuis longtemps abandonné le vaste saroual noir pour le pantalon européen, débattaient de sujets graves. Qui aurait pu reconnaître en ces gens assurés les anciens dhimmi, méprisés et humiliés, de l’Empire ottoman ? Qui aurait imaginé qu’ils se seraient si facilement intégrés à la civilisation occidentale, rejetant dans l’ombre les siècles troubles du Maghreb médiéval ? Ils jouissaient à s’en étourdir de cette exceptionnelle douceur de vivre sous le ciel bleu de l’Algérie française, en 1914…
1920... La France gagna la guerre. Pour célébrer l’héroïsme de ses hommes, la République offrit un tombeau grandiose au soldat inconnu tombé en défendant la patrie. Sur les champs de bataille, les neuf commandants de région firent exhumer, au hasard, huit dépouilles non identifiées, parmi lesquelles l’une recevrait l’insigne honneur d’être enterrée sous l’Arc de Triomphe. Triomphe des sols jonchés de cadavres, triomphe des poètes partis sans avoir connu le retour de la paix, triomphe, encore, des fantômes que l’on avait rendus à leur famille et de tous ceux, marqués pour toujours, qui ne purent jamais plus trouver le sommeil. Le choix était si vaste ! Le 9 novembre 1920, les huit corps arrivèrent à Verdun.
Le soldat Auguste Thin, l’un des rares survivants du 132e régiment d’infanterie, déposa sur l’un des cercueils, le sixième, un bouquet d’œillets rouges et blancs.
Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arc immense
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé
N’est pas cet étranger devenu fils de France
Non par le sang reçu mais par le sang versé ?
La parenthèse du Sirocco
2016... un siècle après la fin de la première guerre mondiale, l’association MORIAL, dont j’étais le Président, eut l’honneur de rendre hommage aux soldats français juifs d’Algérie morts pour la France, en présence du Grand Rabbin de France, Haim Korsia.
En 1914, sur 65 000 juifs que comptait l’Algérie, 13 000 furent appelés sous les drapeaux et 2 800 y laissèrent leur vie. Trois de mes ancêtres en furent.
Dénigrés, méprisés, humiliés durant des siècles, les juifs d’Algérie s’engagèrent comme un seul homme pour rendre hommage à leur nouvelle patrie, la France des Lumières, qui leur avait permis de sortir de l’obscurantisme.
Ils accomplirent leur devoir avec force et abnégation sachant que les sacrifices consentis apporterait la victoire du bien sur le mal.
Sur le champ de bataille, le Grand Rabbin d’Alger, Abraham Bloch fut tué par un éclat d’obus en portant un crucifix à un soldat chrétien agonisant qui l’avait pris pour un prêtre. Cet acte héroïque fera de lui un symbole.
En 1962, après cinq siècles pour certains, deux mille ans pour d’autres, les juifs quittèrent tous l’Algérie. La parenthèse du Sirocco s’était définitivement refermée sur le Peuple du Livre.
Jeudi 30/04/20
Recevoir un appel du Grand Rabbin de France pour dire que mon livre 10 commandements(bientôt en librairie)est magnifique c'est TOP
vendredi 1/5/20 extrait N°17-"10 commandements"- LA PROPHÉTIE D’ER-RKYESSE
David ne revint jamais à Marrakech. À Tlemcen, la mort l’attendait encore. Celle d’Er-Rkyese. Les rabbins lui apprirent que Yossef avait succombé à un mal de poitrine. Son aura était demeurée immense dans la cité, où il avait accompli maints miracles. On venait de loin se recueillir sur sa tombe, il était vénéré, et beaucoup juraient qu’il leur dispensait encore des conseils, depuis le royaume des Cieux.
Avant son dernier soupir, un vendredi à midi, le maître avait demandé à ses disciples d’enfoncer un clou dans le mur de sa maison et de ne l’ôter qu’après ses funérailles, qu’il désirait immédiates. On respecta sa volonté en sachant pertinemment qu’on ne pourrait procéder à l’inhumation avant la tombée de la nuit, avant le sabbat. Mais le temps semblait suspendu. Les prières, l’enterrement, l’éloge funèbre étaient terminés et il faisait encore jour. Les disciples enlevèrent alors le clou et la nuit tomba d’un coup. Le saint maître avait arrêté le cours du soleil.
C’est en voyant sa tombe, et toute la ferveur qui l’entourait, que David décida de rester. Le premier soir, il dormit à même le sol, près de la dalle funéraire. Des passants lui proposèrent de l’héberger, mais il refusa, sachant qu’un chien est à sa place par terre. Cette nuit-là, Er-Rkyese lui apparut en songe.
« David, tu es revenu, et je ne suis plus de ton monde. Mais tu n’es pas seul, je suis là, David. Hélas ! Tu as tué Bouzid, tu n’as pas respecté le cinquième commandement que l’Éternel avait donné à notre peuple. Tu as suscité Sa colère immense. Toi, l’élu, tu L’as trahi, tu L’as gravement offensé. La malédiction est sur toi. Tu vas être puni. Tu mourras et tu renaîtras indéfiniment, dans d’autres corps, mais toujours avec la même conscience, celle qui aura animé ta première vie et les suivantes. Tu verras l’histoire défiler, tu n’auras pas de descendance et tous les êtres qui te seront chers mourront. C’en est déjà fait de Myriam, de Léa et de ton enfant. Tu seras seul à travers le temps. Tu chercheras à te racheter, mais tu trahiras, encore et encore, dans chaque vie, jusqu’au jour où l’Éternel jugera que cette malédiction devra cesser, jusqu’au jour où tu te repentiras. Voilà, David, tu sais tout, mais je ne te laisserai pas seul, je veillerai sur toi. »