La parenthèse Littéraire de Calvin
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Enseignant-Ecrivain
GRAND PRIX AIME CESAIRE 2018
MEILLEUR ECRIVAIN DIASPORA 2019 ( PRIX DIASPOCAM)
LAUREAT DES OSCARS DU LEADERSHIP CAMEROUNAIS 2021 -ECRIVAIN DE L'ANNEE GENERATION DIASPORA (DIALA)
FINALISTE 2019 GRAND PRIX LITTERAIRE D'AFRIQUE NOIRE
Le mardi 20 février 2024 à partir de 16h, à l'heure du Cameroun et de Paris, je serai l'invité d'honneur de la prestigieuse radio FOR YOU RADIA 96.3 FM, basée à Douala, dans l'émission emblématique "Boulevard des AFFAIRES", animée avec maestria par le talentueux URBAIN BADY BADY. La radio, est pour moi une amante fidèle des temps modernes, qui demeure un phare essentiel de mes activités, elle nous offre l'opportunité de partager des trésors d'informations avec nos concitoyens.
Je m'apprête à répondre à cet appel de la parole avec cet animateur d'exception, ainsi qu'avec d'autres invités dont les esprits curieux désirent échanger avec moi. Les auditeurs eux-mêmes seront invités à participer à cette symphonie en posant leurs questions, ceci enrichira très certainement nos échanges. Nous discuterons de sujets variés, notamment de l'écriture et de mes projets liés à la presse écrite.
je m'attendais à une affiche simple, mais dommage, mon jeune frère dans les envolées lyrique a dit ce qu'il a dit en m'appelant jeune, je le concède.
Il y a là, quelque chose de Divin
Naitre au cœur de la luxuriante forêt équatoriale, là où les murmures des orang-outan, des singes et des gorilles se mêlent en une symphonie sauvage toute la nuit, où la présence de l'homme ne trouble guère leurs âmes libres. Dans cet éden où les fourmis magnans tracent leurs sentiers à travers les pistes des champs, où l'eau pure jaillit des sources et où la rosée du matin gouverne à l’aurore. Chaque jour, sous le regard bienveillant du papa ou de l’oncle, on se rend aux champs pour y labourer la terre, ne prenant repas qu'à la tombée du jour, lorsque le couscous fumant embaume ces modestes maisonnées.
Les matins nous appellent à l'école, un chemin sinueux à travers les sentiers pour atteindre les salles de classe, où même la craie se fait rare. Dans les années 70, à Yangba, je me souviens, et pourtant, dans les années 30, l'effort devait être encore plus grand. Comment a-t-il survécu dans ce monde sauvage, pour se retrouver là où il est à présent ? Et le long périple ! Quitter sa terre pour les tumultes des grandes cités, traverser les épreuves des temps, naviguer vers des horizons inconnus, silencieux et studieux, très souvent seul, rappelait la mission de l'homme sur cette terre.
Le chemin l’a mené loin, jusqu'à occuper des postes de responsabilité, des ministères, pour finalement accéder au prestigieux poste de ministre d'État, secrétaire général, premier ministre, président. Les attaques, les défis, venus de l'intérieur comme de l'extérieur, l’ont forgé. Parcourir le monde, rencontrer les grands hommes de notre époque, c'est une expérience presque divine, une leçon d'humilité.
Je rends hommage comme à ces figures paternelles de nos quartiers du Cameroun, très souvent distantes dont les enfants étaient nos amis, parce qu’on jouait avec eux.
L'écrivain est un être solitaire, il est sans amis ni ennemis, c'est pourquoi je lui adresse cet hommage empreint de respect pour son parcours et les enseignements qu'il offre.
Alors, je dis en ce jour mémorable, je dis joyeux anniversaire.
Dans les rues de Nkongsamba dans les années 78-80, une époque marquée par l’ère Ahidjiste, il était impossible de ne pas avoir entendu parler de Massa-Ga. De son vrai nom en français Monsieur Gabriel, était associé à un carrefour emblématique de la ville. L’image qui se dessine est celle d’un homme trapu, évoluant dans un environnement froid, où les matinées étaient enveloppées de brume épaisse, limitant la visibilité. Malgré sa stature modeste, il se déplaçait rapidement, ses cheveux crépus, sales et blanchis par le temps, contrastaient avec sa lucidité, rappelant un normalien fraîchement diplômé. Massa-ga portait des vêtements en lambeaux, presque des haillons, mais cela n’entamait en rien sa dignité. Il était constamment suivi par sa mère, tous deux transportant de lourdes pierres sur leurs têtes tout au long de la journée, pressés de rentrer chez eux avant la nuit.(lire la suite)
Carrefour MASSA-GA: qui était MASSA-GA à Nkongsamba ? - afriksurseine.com Dans les rues de Nkongsamba dans les années 78-80, une époque marquée par l’ère Ahidjiste, il était impossible de ne pas avoir entendu parler de Massa-Ga. De son vrai nom en français Monsieur Gabriel, était associé à un carrefour emblématique de la ville. L’image qui se dessine est cel...
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On a humilié les chefs de la Lekié, mais on oublie qu'Ils avaient déjà parlé et les ancêtres ont validé. Les ancêtres sont des êtres invisibles et sages. Ce qui sera, sera.
C'est formidable ce que les deux font.
lire et écrire, c'est bien dans la jeunesse
Seule la lecture ouvre les portes à tous ceux qui ont un idéal de vie commun, pour mieux vivre et mieux penser .
Calvin Djouari
Ecrivain romancier
Extrait du Roman " Le Retour du Roi Duala Manga Bell"
La Tour
La beauté seule comptait, la Tour ce n’est pas toute la vie, mais un gros morceau d'enfer. Le monde l’a compris, c’est en la regardant qu’on reçoit sa première leçon de vie, la liberté de penser. J’ai toujours aimé ceux qui aimaient la Tour, beaucoup qui l’ont vue n’ont pas appris la grammaire, ils n’avaient pas lu Montaigne ou la Bruyère, ils n’avaient pas assez de mots pour exprimer ce qu’ils pensaient, mais ils avaient fait leur mouvement pour être
Calvin Djouari
Ecrivain romancier
La Tour Eiffel
Le fanfaron a dit qu’elle était bâtie sur du vide, l'Homme a répliqué qu’elle est bâtie sur des secrets. L’aventurier dira, c’est un milieu, le philosophe une culture. Beaucoup ont retrouvé leur nature et leur racine, la tour est fière de rencontrer beaucoup qui ont commencé avec zéro, et qui sont aujourd’hui des héros.
Calvin Djouari
Ecrivain romancier
La Tour Eiffel
C’est en été qu’il fallait voir la Tour, elle changeait l’imagination ; toutes les nations s’y rencontraient. Il n’y a que l’art qui ne ment pas. Si on ne la connaît pas, notre re**rd se justifiera ; tous les habitants de la planète l'ont vue dans un coin au moins en image.
Calvin Djouari
Ecrivain romancier
Saint Paul
Café littéraire de Sampef.
Le pardon de Martin Camus MIMB
Hier soir, devant les camerounais du monde entier, le sieur Martin Camus est venu demander pardon, abandonnant le combat qu’il avait pensé mener jusqu’au bout. Très vite la raison a repris sa place. Un combat ici, était perdu d’avance et il l’a compris. Il a choisi le pardon. Dans la vie, le pardon est plus fort et plus efficace que la haine. La repentance, c’est reconnaitre personnellement et publiquement nos fautes et nos péchés devant ses semblables.
Thomas Paine a dit il y a bien des années, qu’il y a des moments dans la vie où l’âme de l’homme est mise à l’épreuve. Ces mots bien connus de tous sont tellement vrais pour lui aujourd’hui. Je ne souhaite pas l’enfoncer dans la vallée de l’ombre de la mort, mais le tirer de là puisqu’il s’est repenti. Malika elle-même, le disait dans une vidéo vouloir aller au 7ème ciel, et voir le Satan, elle savait de quoi elle parlait et elle s’y est bien installée à présent dans l’enfer qu’elle a toujours espéré. Si Martin revient sur ses dires, c’est parce que le rouleau compresseur s’est mis en marche et l’ultimatum lancé par le commissaire n’a pas arrangé l’affaire. Pendant des heures, des coups de fils ont chauffé ses fesses pour qu’il se mette debout tel qu’il a toujours souhaité dans sa récente production littéraire. Ayant déposé les armes après avoir longtemps nié, il s’est rendu à l’ennemi la tête basse, les yeux hagards, la langue pendante. Il faut voir en cela le geste d’un lâche. L’écrivain est celui qui dit oui à son destin. Il ne gémit pas, il ne crie pas, il ne pleure pas, comme écrivait Vigny. J’aurai été à sa place, j’aurais continué le combat par fierté de défendre mon honneur jusqu’au bout et tomber les armes à la main.
Mais n’enfonçons pas le clou. Camus n’est pas un titan c’est un homme comme nous, surtout un homme démembré par la vie. Il n’est plus debout tel qu’il titrait son livre, il n’est même pas assis, il est à plat ventre. Il s’est mis nu, il s’est mis à genou devant tout le Cameroun, devant sa famille et ses enfants ; c’est déjà un acte de courage que beaucoup n’ont pu faire dans ce Cameroun. Son pardon est un pardon sincère ; les autres viennent souvent pour se moquer. Par ailleurs, il s’est remis à Dieu. Comme dans les psaumes « Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur. Ecoute mes prières ». C'est la prière d'un pauvre pécheur, d'un humble serviteur qui demande à Dieu de jeter son regard de miséricorde sur sa grande misère. Moi aussi qui le condamnait hier, je demande à Dieu, et je le prie, Lui qui est de toute tendresse et de toute bonté, de redonner la vie à celui qui a mis espoir en lui. C'est en en toi seul qu'il peut escompter un lendemain meilleur. Donne-lui la force et le courage pour résister contre vents et marées. Un jour viendra, où il ne se souviendra plus de ses tourments et de ses larmes. Mais de ta présence en ce moment. Il pourra te rendre grâces et chanter sans fin pour toi des hymnes de louange. Eh oui… c’est vrai, nous avons anthropologiquement, ontologiquement, métaphysiquement besoin d’un repère spirituel.
Dans ces moments de détresse, la parole prend plus d’ambition. Le besoin qu’éprouve l’homme d’appeler Dieu pendant les moments de détresse montre qu’on vivait sans lui. Eh oui… comme Thomas dans l’évangile, Martin Camus retourne vers le seigneur. Il y croit. Ici CAMUS parle au nom de tous les camerounais pour une morale provisoire. Cette noble initiative vise à offrir à nos compatriotes divisés une occasion propice pour se pardonner les uns envers les autres, pour se réconcilier les uns avec les autres. Il semble qu'au fond du cœur de chaque camerounais réside une antipathie viscérale et invétérée à l'égard de ses congénères de la vie. C'est même devenu une norme, la haine, alimentée par notre diaspora.
Malika se veut un condensé des différents problèmes de la misère que connait notre pays. Il y a trop de souffrance dans ce pays. Des licenciés qui sont ménagères dans les maisons pour gagner 15 000 f cfa, des maitrisards qui font le call box, des licenciés qui sont benskineur, ou gardien de nuit, là c’est déjà une débrouillardise, et pour celle qui n’a rien et dont les parents sont décédés comme les morts se succèdent depuis dix ans. Que devient-elle ? j’ai vu des milliers de diplômés retournés dans les villages pour retrouver les parents dans les champs. Des femmes mariées qui de bonheur faisant semblant d’aller au marché passent par l’auberge pour se livrer à un homme qui lui donnera un billet de 1000 ou 2000 qui lui permettra de compléter ses achats. On a vu des femmes épouser des personnes sous curatelle, tout juste parce que ce dernier avait une petite pension de 60 000 f cfa par trimestre ; d’autres qui ont sorti avec des prêtres sans état d’âmes afin de joindre les deux bouts. Les jeunes filles connaissent une misère incroyable et sont prêtes à tout. Le seul moyen qui leur reste est de se lancer à des pratiques obscènes pour leur survie.
Avec un peu d’audace et un esprit entreprenant, Camus peut bien envisager des pistes de solutions favorables pour un arrangement à l’amiable. Le pardon est important ici avant d’entamer tout et attendre tout. Nous avons tous besoin d’être pardonnés. C’est pourquoi je dis très cher Martin Camus MIMB, prends place parmi nous. Nous qui n’avons pas eu la malchance que tu as eue, et qui faisons des choses terribles dans le noir, ce que le droit appelait le chiffre gris de la criminalité. C’est pourquoi je demande à ceux qui se sentent parfaits dans ce pays appelé Cameroun, de circuler.
ACHILLE MBEMBE : LE MONTPELLIERAIN
par Calvin Djouari
« Pour moi, ce sont les rencontres qui sont les plus importants moments de l’écrivain, parce que c’est pour lui l’occasion de rendre compte l’expérience de sa vie. »
A Paris ces derniers jours, chacun sent bien qu’il se passe quelque chose au sein de la diaspora camerounaise. Le fait que l’écrivain historien Achille Mbembé ait été choisi par le président Macron pour une réflexion sur les questions africaines fait couler beaucoup d’encre. Achille appelé à Montpellier, ses voisins s’écroulent.
Achille, une fois son nom prononcé… Ses frères Camerounais du même acabit ont jaillit, l’ont séquestré… « Que ce nom d’Achille Mbembé ne soit plus prononcé ! » Clament-ils. D’aucuns sont même allés jusqu’à le clouer au piloris, un fil de fer étranglera son cou s’il parvenait à résister... On dirait une révolte qui s’organise. Les intellectuels ne sont plus les mêmes, plus les mêmes non plus ceux qui sont invités par les instances françaises. Que d’injures, que de mépris, que d’impatience, pour ces mots qui en vérité n’a pas pour ambition de dominer, mais d’être.
Il y a toujours des crocs -en-jambe dans la vie des hommes ; mais je crois qu’on fait contre ce monsieur un procès injuste. Ça veut dire que dorénavant, tous les écrivains peuvent rencontrer un grand homme d’Etat sauf Achille Mbembé. Ce qui est surprenant, ce sont ces intellectuels momentanément égarés qui essaient de vouloir rétablir les vertus.
Nos intellectuels se comportent comme ce serpent qui aurait une tête tranchée et dont le corps se balance partout pour retrouver sa piste. Je les compare à des chevaux de course qui courent immobile.
Une élite déclarée inculte et végétant loin de toute intelligence humaine, ne peut embrasser comme on le constate, que des insultes, tout ceci montre comment leur mémoire est courte. Nous avons la mémoire courte parce que, nous aussi, nous sommes sans respect pour nous-mêmes. Nous marchons avec des poisons entre les mains et nous la déversons sur notre chemin quand nous ne trouvons pas qui empoisonner. Ils ont l’air de faire leur propre procès. Je suggère à l’historien de considérer ces prétendus adversaires comme une figure de style et rien d’autres ou alors comme ces cerbères qui admirent un paquebot qui passe et qui se mettent à aboyer, oubliant qu’ils ont une corde au cou, et répétant le même bond sur place. Que chacun confirme l’incontestable bassesse de nos fervents littéraires. Il y a des crapauds dans la conscience de certains hommes. On voit bien dans quel nanisme intellectuel les hommes autrefois nominés comme illustres peuvent nous plonger allègrement. Les gens parlent, ils parlent sans vouloir prendre de la hauteur. On s’attendait à tout sauf à une classe intellectuelle pathétique dans sa carence, dans sa confusion et dans sa capacité de nocivité. Le masque est tombé et on a pu identifier des intellectuels organiques. Sont-ils des hommes et des femmes compétents et conscients ? j’en doute. L’intellectuel c’est d’abord l’homme dans son art de vivre qui doit être propre même s’il est toujours celui-là qui est appelé à séjourner dans la boue.
Pour moi, ce sont les rencontres qui sont les plus importants moments de l’écrivain, parce que c’est pour lui l’occasion de rendre compte l’expérience de sa vie.
Ce salut obséquieux de l’intelligentsia camerounaise à l’égard d’Achille Mbembe montre que nous avons encore beaucoup à faire pour bâtir notre propre vie. Je sais une chose, les vieux écrivains sont sages, mais ils dérangent beaucoup. Les écrivains du passé dérangent beaucoup. Thierry Mouellé dans son récent ouvrage « Historiographie africaine et Archéologie de l’esclavage dans le Pharaon Inattendu » évoque la guerre d’Algérie. Dans ce récit, un français témoigne que lors des prises d’assaut, il n’était pas rare de voir les soldats jeter par les fenêtres les enfants, pendant qu’en bas d’autres soldats les recevaient sur la pointe de leurs baïonnettes. (1) Telle est la cruauté que les élites camerounaises sont en train d’afficher l’égard de l’historien.
Quand une civilisation est bien organisée, on est obligé de collaborer avec elle pour comprendre ce qui fait sa force. C’est ce qu’a fait Haïti. Les esclaves qui se sont libérés, en 1803 étaient des cuisiniers, des planteurs, des ouvriers ; ils connaissaient les habitudes de leurs maitres. Pour dominer l’Egypte, n’est-ce pas qu’il est dit que Platon, Thales et Pythagore se plièrent au rites égyptiens ? L’Ecrivain est un homme, un esprit qui vit dans la société, ce qui importe c’est son rapport avec les autres, ce rapport doit être réel, authentique, profond. C’est surement là le principe même de cet art. Achille Mbembé est le bon casting parce qu’il est d’abord historien, philosophe, écrivain et intellectuel autonome. Dans ce métier on doit rencontrer les idées les plus belles et les plus nobles. Ce sont les idées fortes qui élèvent l’intellectuel. Pas les injures ou les diffamations. La désignation d’Achille Mbembé est légitime. Ses connaissances sont actuelles, pertinentes et convaincantes.
Quand Denys de Syracuse fait appel à Platon pour être son conseiller, Platon, l’intellectuel, va écouter le prince. Il devient ici le maître du savoir de ce dernier. Le conseiller est le véritable maître de la situation, ici l’esclave devient le maître. Le maître a besoin de ses idées. Merleau Ponty renchérit en ces termes : l’intellectuel c’est l’homme des arrières pensées, s’il dit « oui », son « oui » n’est pas massif et charnel comme le « oui » de l’homme d’action. A sa façon de dire « oui » on croit qu’il pourrait trahir, alors qu’il n’a jamais trahi ; il manque à son adéquation, quelque chose de massif et de charnel.
Nous avons semé les graines d’une culture noire, qui jaillit du sol. C’est normal, puisqu’il n’y a pas de répit pour la bêtise humaine, (2) la manifestation de l’intelligence ne devrait connaitre aucune pause. L’apôtre Pierre installe son église à Rome chez César afin que le salut se répande sur terre. Si Achille est César, qu’il en soit ainsi que la ville de Rome soit glorifiée.
Les écrivains de renom devraient passer de l’égocentrisme primitif à l’objectivisme. Le problème n’est pas Achille mais le héros qui sort courageusement des sentiers battus, et qui vient imposer ses idées qui sont aujourd’hui reconnues. C’est l’apothéose d’un combat. Ce sont les perspectives d’un avenir merveilleux, l’occident cherche peut-être une sortie honorable dans une guerre qu’il a perdue. Achille serait-il le médiateur ? On sait qu’il est d’une intelligence vive, mais discrète, une intelligence synthétique qui lui permet de très bien percevoir les moyens de réussir et de se faire entendre.
Au lieu d’être agressif, je lui apporte mon soutien car il est un héros qui poursuit dignement la lutte commencée en 1955. Tout ce que je dirai comme modeste contribution, c’est qu’il soit lui-même. On ne peut pas résoudre les problèmes africains en les contournant. Il faut les affronter. Après les combats des armes, c’est le combat des idées pour une libération totale de l’Afrique. C’est le temps de l’homme dans nos natures différentes.
Une fois reconnu d’Ecrivain, on doit prendre possession de sa société car la société lui est confiée. Aussi, ce dernier doit être celui qui liquide tout vestige infantile. En occident l’écriture n’a pas encore réussi à former l’homme africain, physiquement et socialement. Ils sont toujours comme des enfants et on va respecter leur personnalité. Certains ont travaillé avec Hollande d’autres l’ont voulu.
Il va de soi qu’Achille Mbembé sera raccompagné avec déférence jusqu’à la sortie du village, mais je ne sais, s’il oubliera l’accueil discourtois qui lui avait été réservé dans ses débuts. Il a sa liberté de conscience. Nos écrivains doivent être formés à la diplomatie. C’est un art complémentaire très important. Certains ne connaissent que ce qu’ils ont écrit dans leur livre, contrairement à Achille Mbembé qui est un homme nuancé et très diplomate.
Mais, finalement il faudrait conclure que nous avons tout de même des intellectuels attachants. Je parle des cas de la première catégorie. « On dit que le père crache dans le plat et on prend ce plat pour se servir. » On pourrait les qualifier d’intellectuels écologiques, parce qu’ils sont attachés par leur propre nature. Souvent ils apparaissent comme des petits canards qui ont quitté leur pays d’origine pour rechercher un peu de soleil aux voluptés subtiles. Il faut continuer à se battre pour la cause Noire, pour rétrocéder à ce peuple à qui on a tout pris, même ses petits quotidiens difficiles ou ses plus minuscules aspirations qui dandinent, il faut continuer à se battre pour le minimum auquel ce peuple a droit. Maintenant disons à certains intellectuels de Paris de circuler…
(1) (2) sources : Historiographie africaine et
archéologie de l'esclavage dans le Pharaon inattendu
page (146 et 148)
L'Instant littéraire 1 ou la page l'homme Ecrit ?
L'instant littéraire poursuit une volonté : celle de promouvoir la culture africaine. Elle reçoit toute personne qui s’érige dans l’écriture, la culture ou toute autre idée majeure. Elle a pour vocation de repérer dans le monde toutes les personnes qui se distinguent dans notre diaspora. Son objectif premier est de présenter la meilleure image de l’Afrique sans laisser de côté les critiques constructives. J’entends des gens me dire « l’émission n’aura pas de notoriété tant que tu ne reçois pas tel ou tel écrivain, telle ou telle personnalité, tel ou tel artiste. » C’est ne rien comprendre à la chose d’art. Je considère chaque personne qui passe à cette émission comme une créature de lumière. Quand j’inviterai toutes ces personnes qu’on me demande d’aborder et après ? L’émission devra-t-elle s’arrêter ? Je suis un socialiste de naissance. Je crois au destin de tout homme. Connaissez-vous les caprices de certaines personnes qui ont un peu réussi dans leur domaine ? Non… je me contente de ceux qui sont humbles et modestes dans la vie. L’instant littéraire est une émission qui touchera tout le monde d’une manière ou d’une autre, qu’il soit reçu ou non.
Cette émission a commencé par l’expression d’une histoire et s’intéressera à des qualités propres aux êtres et à ce qu’ils représentent en tant qu’Homme. Je souhaite une émission où le langage ordinaire évite les ambiguïtés. C’est pourquoi, j’aborde les gens avec simplicité et je ne m’att**de pas sur des personnes aux théoriques préétablies. Cependant je respecte les attitudes des autres et leur liberté. Il faut comprendre.
L’instant littéraire a reçu à ses débuts beaucoup d’indifférences. En tant qu’écrivain, je connais la misère de l’homme en proie aux puissances trompeuses dans les nécessaires illusions. Je suis les conseils indiqués par le promoteur de cette chaine Diaspocam Franck Ebellé qui me recommande de ne pas faire des miracles pour certaine personne. Créer, c'est une chose, se faire comprendre et s'installer dans le temps en est une autre. C’est un challenge extrême.
Une chose est très importante pour moi. Je suis heureux de côtoyer tout le monde et de voir notre amitié casser le temps. Aussi, l’instant littéraire sera un jour l’espace expressif chargé d’émotion ; un lieu de conférence à grandes brassées pour empoigner les plus sérieuses interrogations sur verbe haut, geste ample, de chorégraphies éparses, le tout culturel dopé à l’exaltation patriotique. En un clic, je dis merci à ceux qui ont souvent accepté mon invitation ou qui ont décliné avec affabilité. Soyez en sûrs que dans ce corridor, à l’abri des instants, nous tracerons des contours, édifierons des écheveaux d’étoiles où les mots résideront, se cogneront les uns les autres, en essayant de remodeler un monde que nous cherchons tous. Vive Diaspocam.
Distinction : Calvin Honoré Djouari fait « Ecrivain de l’année» - Afrique54.Net Distinction : Calvin Honoré Djouari est fait « Ecrivain de l’année» L’écrivain camerounais vient de se voir attribuer ce titre qui lui sera remis à Yaoundé pour la qualité de son action dans la littérature. Afrique54.net – Calvin honoré Djouari vient une fois de plus d’inscrire ...
La mort de Madame Germaine Ahidjo.
Quelle réflexion ?
La nouvelle ne fait pas d’échos, mais elle reste triste. Madame Germaine Ahidjo, l’ex-première dame du Cameroun est morte à Dakar où elle résidait depuis 38 ans. Elle avait ce dernier temps une frêle santé. 38 ans à Dakar, l’âge de beaucoup de camerounais qui ignorent tout sur cette grande dame. Peut-être seulement lorsqu’ils prennent le taxi pour le carrefour « avenue Germaine. » Tout compte fait, Germaine Ahidjo demeure pour le Cameroun, le symbole de ces femmes qui font preuve de courage dans l’infortune. Elle reste une femme au caractère affirmé ayant eu un solide sens de l’honneur et de la dignité. Dommage ! Elle nous est et restera irremplaçable. Je me prosterne en tant qu’écrivain devant sa mémoire et rend hommage à une digne femme qui a rendu service à son pays en des circonstances. Le silence de sa mort est suffocant. Avant de partir, elle a embrassé tous les camerounais au front et à la joue.
Toute sa vie, elle est restée à l’écoute du Cameroun. Elle était proche de sa famille et de ses ami(e)s d’antan, mais éloignée de la politique active. Germaine Ahidjo a refusé toutes les possibilités de retour sans cérémonies officielles à l’égard de son mari qui fut président du Cameroun. Sa présence nous faisait tenir, la voilà partie, laissant notre réflexion à la fragilité des choses de la vie.
C’était quelqu’une d’assez particulière. Une femme extrêmement ouverte, très appréciée des Camerounais à Dakar qu’elle recevait très souvent à l’occasion du 20 mai. Les camerounais l’aimaient aussi, d’un amour discret mais profond. Elle n’a jamais imposé aucune idée à ceux-ci. C’est une grande perte pour notre pays. C’est une mémoire oubliée. Il fallait avoir beaucoup de courage pour vivre ce qu’elle a vécu après la mort de son mari. Elle part avec cette satisfaction d’avoir aimé son mari jusqu’à la mort. Son mari qui n’avait pour grand amour que le Cameroun. Son esprit nous manque toujours.
J’ai l’impression que nous vivons dans un monde avec des yeux bandés. Il faut à l’Afrique un processus de renouvellement de son savoir. Il faut doter les hommes d’une petite intelligence pour qu’ils contemplent l’horizon avec clairvoyance. La durée de notre vie ne dépend pas de nous, mais de son intensité dans tout ce que nous melons dans ce ressort. Il faut qu’on arrête d’avoir peur. On a l’habitude d’abandonner tout pour plus t**d et on laisse le café se refroidir. Nous croyons être intelligents en Afrique. Et le Cameroun reste l’un des meilleurs dans cette croyance. On n’arrive pas à poser les vrais problèmes alors que nous avons les yeux ouverts.
Trop t**d, son esprit est parti, sans qu’on ne le saisisse, alors qu’on aurait bénéficié des conseils d’une marraine qui connaissait son pays et le monde. On aurait profité d’une intelligence de plus qui manque à notre registre. On se demandera toujours de quelle matière nous sommes constitués.
Il nous faut enlever le collier de la malédiction que nous portons à notre cou ; il faudra cesser de blesser les âmes des êtres. Souvent nous blessons sans savoir comment nous avons fait pour blesser. Et des blessures qui mènent l’autre au cimetière. On voit le feu partout, des marécages enfumés. Il nous faudra absolument la paix dans ce pays. C’est tout ce que nous possédons comme héritage. Ces arbres, ces forêts, ces monts, ces pluies de juin, ces rivières, ces fleuves, ces océans, et ces gaillards qui se lèvent courageusement tous les matins pour des destinations inconnues. Camerounais tenez-bon !
Très cher Idriss Deby Itno
Je t’écris cette lettre pour te dire que je suis encore bouleversé par ce que j’ai vu. On s’est acharné sur toi comme si tu étais un félin en furie dans un village. J’ai vu ton corps maculé de sang, les bras en croix, le visage méconnaissable, où les yeux fixaient un ciel sans lune. Ils t’ont mis les balles dans le corps. Ta mort, brutale, n’était pas prévue. L’Afrique qui te pleure est choquée. Il faut respecter la vie. On a l’impression que la hache reste levée sur les africains. Mais comme toujours elle reste sans mot dit, par peur. On a peur de tout, de notre argent de notre pouvoir, des petits pouvoirs de pacotilles. L’Afrique est un continent de lâche. Plus de héros, plus de vaillants conquérants qui pouvaient la libérer comme Toussaint Louverture le fit ailleurs dans un siècle où il n’avait aucun moyen comme aujourd’hui. Quand les arabes nous voient agir, ils rient. C’est pourquoi l’arabe n’a pas peur d’un africain noir, parce qu’il sait que celui-ci est un lâche. Nous, écrivains, avons une grande mission. Celui d’éclairer l’opinion et de toujours penser là où la pensée n’évolue pas.
Eh oui cher Idriss, je t’écris pour te dire que j’ai vu comme tous les africains ton corps sans vie couché sur une natte. Il m’a semblé que tu dormais pour l’éternité au moment où ton vaillant peuple d’Afrique centrale t’attendait. Comme Tombal baye ils ne t’ont pas manqué. Ils ont tiré pour t’éliminer. Il y a des éclaboussures de ton sang et de ta cervelle sur toute la terre de l’Afrique.
Je t’écris pour te dire que j’ai vu ton corps, tes derniers cheveux. J’ai vu ton dos percé comme celui d’un animal. L’assassin t’as mis deux balles dont une dans la tête.
Séjournant au Congo pour les investitures du président Sassou Nguesso tu venais dire au revoir à l’Afrique et aux africains. Tu entres dans la lignée des grands hommes de l’Afrique combattante, l’Afrique chère, patron de l’humanité qui ne sera pas vaincue. Car le dernier mot n’appartiendra jamais à des assassins. Ceux qui ont comploté contre toi tomberont tous de la même manière.
Te voilà parti recouvert du drapeau de ton pays que tu as défendu. Rien de plus que de mourir pour son pays !
J’ai vu ta famille hurlant de douleur, beaucoup avaient des entrailles déchirées face devant ton corps, tu es désormais la chair de l’Afrique. Tu t’es sacrifié pour ton Afrique, tu es cet africain authentique, digne, comme tous ceux qui croient toujours, contre toutes espérances, que l’Afrique restera debout malgré les humiliations qu’elle vit depuis sa naissance. Nous sommes le peuple les plus forts, on a résisté pendant l’esclavage, on a dompté la colonisation, nous allons gagner toutes les autres terreurs qui arriveront. Le continent africain est comme le désert, il est léger, il n’a pas d’arme, mais celui qui l’affronte avec haine mourra. Car, ce continent n’a jamais haï personne ; au contraire, elle a toujours accueilli tous les passants avec hospitalité en leur offrant tout ce qu’il possédait. Pourquoi en retour toujours le mal en son encontre ? qu’a-t-il fait de mal pour mériter tout cela ? Je tiens à dire avec foi, qu’aucun homme d’état occidental ayant comploté contre un président africain n’aura la vie facile. Lisez bien le passé. Mais je ne suis pas un prophète de mauvais alois, pour prévenir qu’on n’assassine pas un président africain.
Cher Idriss, je me demande, sans recherche frelatée, quels ont été tes derniers vœux ? Qu’est-ce que tu t’es dit ? Qu’est-ce que tu as vu ? A qui tu as pensé et quel a été ton dernier mot ?
Les africains sont des hommes en sursis.
Je t’écris pour te dire ce que tu sais déjà, que l’Afrique t’aime, que tu es tombée pour elle. Tu t’en vas certes, mais l’Afrique ne tomberas pas. Aucun africain ne doit avoir peur, même comme l’Afrique marche sur un tapis d’indignité qu’on laisse l’Afrique régler seule ses problèmes. Que tous les tchadiens se sentent forts comme le président Deby. Pourquoi ne pas apprendre dans nos universités à tous nos enfants l’origine du chaos. Il faut refaire notre système d’éducation et apprendre à nos enfants la science du chaos. Il faut le reconnaitre nous les africains on se tue parce que nous sommes naïfs. Faites comme les sénégalais, le Sénégal est le seul pays à l’heure actuelle qui a compris l’occident. Demandez-vous pourquoi il n’y a jamais eu de coup d’état au Sénégal. Tout simplement parce qu’on ne peut pas monter un Sénégalais contre un autre, même si c’est son plus farouche adversaire. Il ne cédera pas. C’est le pays le plus civilisé de l’Afrique noire. Essayons d’imiter cet exemple étincelant. Cher Idriss reçoit ici l’hommage sans réserve qui t’es dû. (lettre posthume de l'écrivain Calvin Djouari)