YogaMarga
Partage de pensées et réflexions autour du yoga, sa philosophie, ses pratiques, et instants de vie
It is an absurd thing to expect our practice and our motivation to be the same everyday. We know it is impossible, because we perfectly " know" that "the only constant thing in this life is change".
Yet we won't accept that for ourselves. We won't accept not being able to do all the stuff we were doing the day before. We won't accept having a hard time getting up, bending, lifting, breathing well, moving lightly... We won't accept our not wanting to practice, our lack of motivation, our lack of time or simply the fact that our practice is not or can't be our priority right now.
Instead we generally blame ourselves for not being enough, not wanting enough or not having enough. And if we don't do it directly we surely have to work hard to not feed that guilt, but it is there. And so we sink under the weight of our self reproach, we become so disappointed as if realising it was all a dream and this practice is not meant for us after all. And there we create this big drama around the simple fact that it is just "not the same as it was" so it might mean it is the end of it all.
But what DG reminded us during his last mysore class this monday is that this is all part of the cycle, just like "darkness gives way to light and then light recedes and darkness comes back"
Knowing that, we're not meant to make ourselves fit into the Practice, but to make the Practice FIT US. Fit our own internal rhythms. Recognize where and how we are, and practice according to that deep truth.
And as DG says: "deeply appreciate what we can and do, do".
Who would have thought this would be one of the hardest thing to do? That's a big piece of learning that comes with the ashtanga package.
Deux blocs, 4 blocs, une sangle, une chaise, un mur, ou rien. Qu'importe ?
Trouver et reconnaître l'essence de la posture, peu importe les conditions intérieures et extérieures, c'est aussi apprendre à reconnaître et respecter notre propre nature, notre essence véritable, ce qui constitute le substrat de notre existence individuelle. C'est apprendre à célébrer cette essence en toute condition, et savoir mettre en place les conditions nécessaires pour l'honorer à chaque instant.
"Par cette pratique, le corps révèle son rayonnement propre, il est alors le matériau vivant d'une alchimie qui aboutit à la mise en lumière de l'essence originelle (𝘴𝘢𝘩𝘢𝘫𝘢). Devenir conscient de sa nature essentielle au sein de l'existence, telle est dans cette voie la visée du yogin: il réalise ainsi le parachèvement du mandala de son être en toutes ses modalités, depuis la périphérie jusqu'au centre, dans le temps et hors du temps, dans le monde et hors du monde"
Colette Poggi - 𝘎𝘰𝘳𝘢𝘬𝘴𝘢, 𝘺𝘰𝘨𝘪𝘯 𝘦𝘵 𝘢𝘭𝘤𝘩𝘪𝘮𝘪𝘴𝘵𝘦.
TAPAS: ascese, austérité, observance speciale, meditation profonde ou extrême, chaleur, feu, brûler, produire de la chaleur.
TAPAS est, selon Patanjali, un des 5 niyama du yoga et l'un des 3 piliers du kriya yoga - le yoga de l'action. Il vient du mot TAPA qui signifie "chauffer".
Souvent traduit par "austérité", voire "torture", ces mots pris dans leur sens plus symboliques traduisent en fait une forme d'action forte, aussi forte qu'elle a le pouvoir à la fois d'allumer mais aussi d'entretenir un feu tout aussi ardent que puissant.
Dans cette vidéo vous entendez mon enseignant David Garrigues parler de Tapas et décrire cette austérité qui, malgré son sens commun relevant d'une action sévère envers soi même, est pourtant et paradoxalement un appel à simplifier les choses: simplifier notre rapport au monde, aux autres et à nous même, une action qui requiert, en fait, de passer un moment des plus simples à l'intérieur de nous, retiré dans les profondeurs de notre chair. C'est une méditation extrêmement puissante si l'on s'y adonne sincèrement. C'est le feu dans lequel nous venons brûler ce qui doit être transmuter.
Tapas représente aussi pour moi le feu de la dévotion envers ma pratique ou quelconque concept ou idée propre à me faire grandir. Un feu que j'entretiens au quotidien, pour que ne tarisse jamais la flamme de la foi qui s'anime dans mon cœur et qui me fait me lever chaque jour.
Tapas est aussi et enfin l'effort qui est fourni pour cultiver cette flamme.
C'est pour cela qu'il s'agit d'un des 3 piliers du yoga de l'action. Sans Tapas, sans effort pour entretenir la flamme qui nous anime et nous stimule, il est très difficile de poursuivre une pratique quelle qu'elle soit.
Très tôt j'ai été frappée par la violence du monde qui m'entoure. Qu'il s'agisse des hommes envers la nature ou des hommes entre eux. La violence, la méchanceté, la haine envers le vivant sont des notions que je n'ai jamais réussi à comprendre, et cette incompréhension a creusé en moi un puit de tristesse qui, très jeune, me faisait me réveiller le matin en pleur de douleur face à cette ignominie insensée que je ressentais et que je voyais partout, dans la rue, dans les nouvelles. J'étais désarmée.
Cette violence autour de moi n'a jamais cessé. La seule chose qui a changé aujourd'hui sont les armes que je me suis forgé. Comprendre que le seul pouvoir que j'ai en ce monde est sur moi même, qu'il n'y a qu'une seule et unique facon de créer la paix autour de moi, c'est de la trouver, la façoner, la travailler, l'entretenir au quotidien à l'intérieur de moi. Je considère avoir beaucoup de chance d'avoir trouver une pratique que me permette de travailler, réveiller, révéler cette présence au quotidien. C'est tout ce que j'ai aujourd'hui, tout ce que je peux faire. Dans ces moments encore plus que jamais. Comme une urgence. Dérouler ce tapis et offrir mon souffle en prière, et cultiver cette paix intérieure. Car je sais que c'est de celle ci dont dépend celle du monde entier. La paix intérieure n'est pas un sentiment placide. Lorsqu'elle est réelle et sincère elle devient extrêmement puissante dans sa lumière. D'où vient ce halo qu'arbore les saints dans toutes leurs représentations artistiques ?! C'est cette lumière que je souhaite cultiver, et chérir au quotidien. Et je prie chaque jour pour quelle grandisse en moi, qu'elle puisse être assez forte pour rayonner au plus fort, au plus grand, au plus loin, non seulement pour toucher et guérir, mais aussi pour inspirer d'autres être humains à faire de même, à cultiver cette lumière que nous avons tous en nous, qu'elle rayonne dans les cœurs du plus grand nombre, pour que vive la paix. Voilà ma part, voilà ma prière. De tout cœur. Je me prosterne pour la paix en moi, qu'elle puisse rayonner partout autour et illuminer le cœur de tous les êtres que je rencontre.
Que vive la paix 🤍🕊️🕉️