Virginie Gimaray
L'Histoire de l'art pour tous
Cours et Conférences d'Histoire de l'Art
- Découverte d'un art
- Préparation à la visite d'expositions
- Analyse des courants artistiques
- Zoom sur les artistes et les oeuvres
« Ô Chardin ! Ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette : c’est la substance même des objets, c’est l’air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile. Ce sont des couches épaisses de couleur appliquées les unes sur les autres et dont l’effet transpire de dessous en dessus. D’autres fois, on dirait que c’est une vapeur qu’on a soufflée sur la toile ; ailleurs, une écume légère qu’on y a jetée. » (Diderot)
Détail du Gobelet d'argent
https://avent2020virginie.blogspot.com/2020/12/une-nature-morte-toucher-du-regard.html
Étonnant autoportrait que celui de « Beauté révélée » qui, tout en ravissant le regard, en appelle au sens du toucher. Sur un morceau d’ivoire précieux, aux dimensions réduites, Sarah Goodridge peint ses seins nus dans une gradation de couleurs qui donne un effet de relief à l’œuvre. Les seins sont encadrés par une étoffe de tissu pâle qui, dans certains replis, reflète la lumière.
L’œuvre est une aquarelle sur ivoire de petites dimensions, 6,7 cm par 8, enchâssée dans un étui. Nous sommes en 1828 quand l’audacieuse envoie à son amant cet appel aux retrouvailles. L’Américaine, passée maîtresse dans l’art de la miniature, décide de stimuler le désir de son amant en lui adressant cette petite image savamment composée. Pour se rappeler à son bon souvenir, Sarah Goodridge, à défaut d’un autoportrait qui risquerait de trop l’exposer, décide de faire le portrait de ses seins.
« Prière de toucher », légendait Marcel Duchamp sur sa couverture de livre de 1947 montrant un sein en latex rehaussé de rose, placé sous verre comme une relique sacrée ! Duchamp soulignait là les paradoxes de l’institution muséale : présenter des œuvres dont la beauté d’exécution et l’érotisme du sujet suscitent le désir de la caresse, pour en même temps l’interdire et la réprimer, obligeant le spectateur à considérer l’objet qu’il voudrait saisir comme une simple image qu’il doit se contenter de regarder.
http://artdutemps.blogspot.com/2021/07/priere-de-toucher.html
Chou ou poivron ?
« Vous établissez un rapport entre la toile et le titre ? »
« Pas du tout. Pas plus qu’il y a des gens qui s’appellent Mr Brun et qui sont blonds, ça n’a aucun rapport. »
« Le plus grand plaisir est de tricher,
tricher, tricher, toujours tricher.
Trichez donc mais ne le cachez pas !
Trichez pour perdre, jamais pour gagner,
car celui qui gagne se perd lui-même. »
Francis Picabia, Jésus-Christ Rastaquouère
Ill° - Le double monde de Picabia
"L’Ouragane avance. Terrible et menaçante. Affectueuse et aimante. Solide. Son beau visage serein n’admet pas qu’on l’arrête : elle avancera. Il y a eu des ravages. Il y a eu des naufrages. Ses mains maintiennent : Là. Là, dit la mère aimante. Là, dit la mère cruelle. Là, dit celle qui ne se souvient pas d’avoir eu des enfants. Là, dit celle qui n’en veut pas. Là, dit la mère. L’Ouragane déplace les montagnes. Elle avance pas à pas, l’Ouragane. Dévaste sans tellement se poser de questions. Pas là pour penser.
[…]
Et ce ventre ! En a-t-il connu, des orages ? Un ventre à manger, un ventre à porter. Un ventre à tenir. L’Ouragane tient bon. La guerre s’abat, l’Ouragane persévère. Elle ne fuit pas, elle reste."
« L'Ouragane » de GERMAINE RICHIER, vue par Marie Darrieussecq
Honoré Daumier, Don Quichotte s'attaque à son vertige…
James Ensor, L'intrigue, 1890
"L’amour, c’est l’infini mis à la portée des caniches."
Courbet, Le Fou de peur, gouache, vers 1844