Ecole Liegeoise du Paysage

« La chapelle de Sy, 1935 »
Antoine CORHAY

L’artiste
Antoine Corhay (Liège, 1850 – ?) est un peintre de la première époque des impressionnistes liégeois. Sa date de décès reste incertaine... Il fait partie des précurseurs de cette catégorie. Cigarettier de métier, on le connaît surtout comme un extraordinaire mécène pour toute cette génération d’artistes. Il a fait don de sa splendide collection au musée de l’Art Wallon de Liège.

L’œuvre
Ce tableau date de 1935. Six années se sont donc écoulées depuis le décès du Maître de Sy lorsqu’Antoine CORHAY représente ce moment...
Notre artiste semble se sentir apaisé tant les tons font ici preuve de douceur et de calme.
Les racines de feuillus nous rappellent nos traditions judéo-chrétiennes millénaires.
Un petit tas de broussailles nous invite à entretenir le jardin de notre vie.
Une ombre apaisante nous invite à nous reposer afin de contempler cette chapelle si souvent représentée par les artistes liégeois que nous aimons.

Le site
La chapelle est édifiée sur une ancienne structure publique établie au confluent de l’Ourthe et de la Lembrée. Le bâtiment actuel fut construit en moellons calcaires entre 1866 et 1872.
A l’intérieur, vous pouvez admirer un bénitier et un tabernacle du XVIIIème siècle. A l’extérieur, au creux d’un rocher, se trouve une statue de Notre-Dame de Lourdes.
Dédiée à Notre-Dame de Lourdes, elle inspira beaucoup de peintres. Pourquoi les artistes liégeois (Heintz, Ponthier, Bouillon, Colson, …) ont-ils représenté ce lieu à tant de reprises? Votre venue nous aidera peut-être à répondre à cette question ! Vos témoignages et ressources font vivre l’Ecole Liegeoise depuis 40 ans au travers d’expos, d’histoires et de conférences… Nous comptons sur votre présence active afin de répondre à cette question.

A faire
"Promenade des Crêtes"
Cette promenade de 4.5 km vous emmènera par un chemin de halage, le long de l'ourthe et, par des sentiers rocailleux, à de superbes points de vue sur les hauteurs des rochers de Sy, si chers au Maître de Sy.

Infos Expo
« Bouffée d’air frais » ; L’impressionnisme liégeois à Sy-sur-Ourthe
Chapelle de Sy
01/08 - 01/09/2024
Tous les jours (sauf lundis)
14 – 18h
 Quelques balades guidées sont prévues
 Une messe sera célébrée dans la chapelle le 15/08 à 11h

Voici un tableau de l'intimiste verviétois Charles LEUTHER que nous exposons actuellement à Stavelot.
"La chapelle de Parfondruy à Stavelot"
Notre exposition se tient jusqu'au 12/05

Notre nouvelle exposition démarre samedi à Stavelot. Un rallye sera aussi organisé à cette occasion. Cela nous ferait évidemment plaisir de vous retrouver...

Voici une autre oeuvre (Ensival) de notre prochaine expo à Stavelot... Saurez-vous retrouver l'artiste?

Pâques, c'est aussi la résurrection de l'amour ... Charlie DELHAUTEUR ne dira pas le contraire !

Nous travaillons à notre prochaine exposition qui se tiendra à la chapelle des Capucins de Stavelot, du13/04 au 12/05.
Voici déjà un avant-goût des œuvres exposées.
C'est bien lui le maître des lieux ...

Salon des 30 Résonances Vidéo commandée par Monsieur Jacques Goijen de l'école Liégeoise du Paysage à l'occasion du Salon des 30 Résonances, qui se tiendra du 02 - 31/12 de 14h à 1...

Tableau du mois - L’abreuvoir
LONCIN Louis (Durbuy, 1875-Waulsort, 1946)

On retrouve ici toute la palette du peintre de Durbuy.
Sa naissance dans ce village l’a amené à le représenter sous différents aspects.
L’intérêt de cette œuvre réside certainement dans la complétude des caractéristiques de l’artiste.
Ici, chacune se voit évoquée.
Tout d’abord, son amour pour les fermes se trouve ici mis au grand jour. L’ambiance se veut agricole.
Ensuite, les nuages accompagnent toute son œuvre. On les voit magnifiés. Ils participent à une atmosphère paradoxale, à la fois lourde et paisible, en ce ciel d’été.
Dans le visage éreinté du palefrenier, on pourrait imaginer les mêmes sentiments opposés. Tout comme son cheval, il est en paix, lui aussi, mais que la misère de la vie lui pèse … Notre peintre aime tant représenter ces figures d’Ardenne.
Cette scène représente donc à elle seule l’ensemble du travail de cet artiste dont on parle jusqu’au musée d’Orsay. En 1928, lors de sa participation au salon des artistes français à Paris, on le surnomme d’ailleurs le Millet belge. La Wallonie peut se réjouir d’avoir dans son histoire ce passionné qui a pu immortaliser le monde paysan de son temps.
Enfin, Louis Loncin pourrait être appelé le peintre des chevaux. Sans cesse, il les glorifie, en particulier ceux de trait et de labour. Cela démontre l’intérêt conjugué du peintre pour les mondes de l’agriculture et de la forêt.
Par son travail dévoué à la vie rurale d’Ardenne, ses hommes, ses femmes, ses églises et ses chevaux, il a suivi les pas de Saint-Hubert, Patron des chasseurs mais aussi et surtout évangélisateur de l’Ardenne.

Notre nouvelle exposition démarre demain au fort de Eben Emael

Exposition "La Guerre" Exposition de l'Ecole Liégeoise du Paysage du 1 avril 2023au 6 mai 2023. Tous les jours de 13h à 16h30 (sauf les lundis, et 18, 19, 20, 25, 26 & 27 avril) (d...

Notre nouvelle exposition sur le theme de la guerre se tient au fort de Eben-Emael dès ce 01/04. Découvrez notre sélection grâce à cette vidéo https://youtu.be/EI1UJ6YTNeo Plus d'infos sous ce lien : https://www.ecole-liegeoise-du-paysage.net/fr/expositions/la-guerre/

Exposition "La Guerre" Exposition de l'Ecole Liégeoise du Paysage du 1 avril 2023au 6 mai 2023. Tous les jours de 13h à 16h30 (sauf les lundis, et 18, 19, 20, 25, 26 & 27 avril) (d...

Tableau du mois

Die Säuberung (Le nettoyage)
Huile sur Toile
FIVET Alexis (Jupille, 1882-Liège, 1954)

La population juive d'Europe s’élève à 9,5 millions de personnes en 1933. Quinze ans plus t**d, elle tombe à 3,5 millions.
On connait d’Alexis FIVET des scènes familières d’une grande douceur. Il aime représenter la vie locale, où il exprime parfois une forme d’humour dans ses portraits. On pense notamment à ses réalisations dans sa région d’enfance. Certaines de ses œuvres comme « Jour de marché en Bretagne » ou encore ces baigneuses, en train de se délasser au soleil, cigarette à la main, dans la peinture appelée « Le grand silence », témoignent d’une gaieté. Il obtient la bourse de la fondation Darchis et séjourne à Rome de 1914 à 1917. Il y peindra alors de merveilleuses caravanes de paysans accompagnés de leurs ânes dans un décor aride. A ce moment, on ressent la douceur de son art, une forme d’apaisement.
Après un séjour à Rouen, il se fixe à Annevoie où son atelier et la plupart de ses œuvres sont détruits durant la première guerre mondiale. Mobilisé en 1917, il doit affronter la réalité du terrain, avant de retourner en Italie.
Pour l'artiste, immortaliser la peur éprouvée pendant la guerre s’avère donc central. Après les épreuves vécues, son talent de portraitiste est mis au service d’une réalité bien plus sombre. Sa facture réaliste, voire photographique, exprime désormais souvent la misère de la guerre et des visages meurtris.
Deux de ses œuvres de 1945 témoignent en particulier de cette horreur. On pense à « Pendant l’alerte » où une famille terrorisée s’abrite durant la seconde guerre et surtout à ce tableau exceptionnel titré « Die Säuberung ». On y voit un soldat allemand donner une instruction à une infirmière. A droite, les femmes ont la tête couverte comme l’exige la tradition juive. Une d’elle caresse un chat. A son opposé, une dame en brun, enceinte, se tient le bas du ventre. Les visages sont las et on ressent l’humidité infiltrer chaque habit. Les prisonniers écoutent les instructions lorsqu’ils en ont la force. Certains s’écroulent. On peut lire l’incompréhension dans les visages.
Nous aurions tous imaginé que cette scène soit reléguée au passé, nous l’espérons encore …
Pastelliste, graveur et sculpteur, Alexis FIVET est un artiste complet. Témoin de sa maîtrise de la sculpture, une stèle « à nos morts glorieux » fut érigée en 1921 à Marche en Famenne par notre artiste. Elle représente 4 soldats, deux femmes et un enfant.
Par son travail réaliste, au plus proche de l’humain, de ses joies et de ses souffrances, Alexis FIVET nous immisce dans un passé un peu trop actuel.
!!! Infos sur notre exposition à venir
La vision des peintres liégeois (1880-1950) sur le thème de « La guerre »
Du 01/04/23 au 06/05/23 au fort d’Eben-Emael
Plus d’infos ? www.ecole-liegeoise-du-paysage.net https://fort-eben-emael.be/

Julien GOIJEN

Fin d’été à Sy (1924)

HEINTZ Richard (Herstal, 1871-Sy, 1929)
Huile sur toile (70*80)

La chapelle de Sy fut édifiée sur base d’une ancienne structure carolingienne. La construction actuelle en moellons calcaires date approximativement de 1870. Elle se voit agrandie en 1902 et dotée de vitraux en 1912. Elle dépend successivement de la paroisse de Filot jusqu’en 1881 puis de Ferrières jusqu’en 1914 avant de rejoindre celle de Vieuxville.
Comme de nombreux sites sacrés, elle fût quelque peu tombée dans l’oubli. Récemment, elle a repris vie d’une façon inattendue. En effet, lors des récentes inondations de l’Ourthe, elle a permis d’abriter les effets de nombreuses personnes sinistrées. C’est à partir de ce lieu qu’ont été organisées des distributions de vivres lors de cette catastrophe.
Si la foi de Richard Heintz reste à ce jour un mystère bien gardé, son intérêt pour les églises où qu’il aille n’est plus à démontrer. Cette chapelle en constitue un bel exemple puisqu’il l’a peinte à de nombreuses reprises et parfois sous un angle parfaitement identique, en été comme en hiver.
L’arbre qui la dissimule pourrait laisser imaginer qu’une certaine retenue est nécessaire pour exprimer le sujet de la religion. Cette ombre et cette fraîcheur invitent d’ailleurs à s’apaiser à l’abri de la canopée et cela, en toute discrétion…
Une cérémonie exceptionnelle se tiendra en ces lieux sacrés le 25/08/23 à 11h00 pour la fête de l’assomption. Nous espérons vous y rencontrer …

Infos exposition :

HOMMAGE A RICHARD HEINTZ
01 – 28/02/2023
Rue Henri Vieuxtemps, 13
4000 Liège
Tous les jours (sauf lundis)
14 – 18h
[email protected]

Nicolas PITOT naît à Dison, là où se tient l’exposition « De Charles Cardol à Juliette Maréchal, le salon des oubliés ». Il fait actuellement l’objet d’un florissant travail de recherche au travers de livres, rétrospectives ou conférences.

Quels éléments passionnent donc chez ce peintre ? Probablement cette constance de douceur, cette recherche du beau et du calme. Ce léger rayon de soleil, en arrière-plan, inonde une ferme en crépi et en témoigne de la plus belle manière.
Souvent, dans son œuvre, les sujets sont simples. On y retrouve fréquemment des scènes de la vie quotidienne. On reconnait chez lui un travail homogène. Sa peinture touche au fondamental et reflète une belle harmonie. Elle ne se noie pas dans le détail.
Par cette scène, le peintre nous invite à un voyage au pays du schiste. Traverser le pont, emprunter ce chemin de terre et regagner la forêt. Aller vers la route de l’ardoise. Le sous-sol définit la géologie d’une région. La peinture en définit la culture...
Depuis 40 années, l’école liégeoise du paysage effectue un minutieux travail de récolte d’informations auprès des familles de peintres tombés dans l’oubli. Par ce biais, nous mettons à disposition des personnes désireuses de se (re)connecter à leur identité wallonne une source intarissable d’informations.
Nous nous attendons à notre nouvelle exposition de Dison afin de partager ces trésors cachés !

Julien GOIJEN

Infos exposition

"De Charles Cardol à Juliette Maréchal, le salon des oubliés"

Fondation Hardy
du 03 décembre au 31 décembre 2022 inclus
Tous les jours de 13h30 à 17h30 (sauf lundis et 25 décembre)
Place du Sablon, 79
4820 Dison
www.ecole-liegeoise-du-paysage.net

Un article sur notre expo qui se termine ce dimanche.

Diocèse de Namur - Exposition : sur les pas de saint Hubert Plus que quelques jours pour vous rendre à Saint-Hubert et plus précisément dans sa basilique, une exposition vous y attend jusqu’au 13 novembre. Un lieu chargé de sens et d’histoire pour se plonger « sur les pas de saint Hubert ».

Tableau du mois

Grive et chrysanthèmes
Huile sur toile
DEBRUS Alexandre (Spa, 1843-1905)

Pigeon biset, grive et rouge-gorge. Leurs morts animent ce tableau de la fin du 19ème siècle. Une scène d’un autre âge ?
La tenderie aux grives était encore autorisée jusque 2021 dans les Ardennes françaises, à la frontière belge. Au moment de la migration, de mi-septembre jusque mi-novembre, les tendeurs y posaient leurs pièges. Cette tradition daterait de l’époque préhistorique. Elle consistait à capturer l’oiseau au moyen de collets (lacets) faits en crin de cheval. Il existait deux méthodes : à la branche avec des baies de sorbier ou à terre.
Dans nos campagnes, la pratique prend fin en 1968. Elle se transmettait de père en fils et souvent dans les milieux simples. Les différentes grives et autres merles étaient les espèces principalement convoitées. Nivezé, Creppe ou Winamplanche constituaient des haut-lieux de cette tradition séculaire. A la lueur de l’aube, les tendeurs se donnaient rendez-vous sur leurs postes de passage, genièvre à la main.
Entre les deux guerres, la pratique fut réglementée afin de limiter son aspect commercial. Les petits oiseaux étaient vendus dans les grandes villes et se retrouvaient dans les assiettes des meilleures tables verviétoises, liégeoises et même bruxelloises. Un véritable met de roi ! A Spa, les magasins de gibier vendaient ce trésor venu du ciel.
Alexandre DEBRUS fut exposé en 1876 à Philadelphie. On a aussi découvert un coffret en loupe de bois à décoration florale signé de sa main à la Villette à Paris. Cette scène à caractère local est donc l’œuvre d’un artiste dont la renommée internationale à l’époque était bien réelle. L’emblème de son existence se trouve dans la rose qu’il caresse lors de chaque coup de pinceau. Pour cette raison, on l’appellera « Peintre des roses » à tout jamais.
Les chrysanthèmes en arrière-plan, aux tons légers, sont les plantes de la Toussaint par excellence. On les offre pour fêter l’achèvement d’un amour. Un hommage à une tradition millénaire qui n’a pas trouvé sa place dans notre monde moderne.

Julien GOIJEN

Infos exposition :
Sur les pas de saint-Hubert
22/10 – 13/11/2022
Tous les jours (sauf lundis)
13h30 – 17h30
Place de l’Abbaye, 6870 Saint-Hubert

www.ecole-liegeoise-du-paysage.net

La Halle aux viandes

Huile sur panneau (45 X 60cm)
BURNET Joseph-Simon (Liège, 1885 – Bressoux, 1945)

La vie laborieuse des petites gens anime le peintre Joseph-Simon BURNET. Les coins populaires de Liège l’attirent donc assez naturellement dès ses premiers pas artistiques. On se souvient notamment de ses potales en Outremeuse et de scènes animées de divers quartiers de notre belle cité ardente. Ensuite, il se consacre plutôt à la nature et à l’Ardenne en particulier. La scène devant nos yeux, non datée, relèverait donc plutôt de sa première partie de carrière.
L’histoire des halles remonte au XIème siècle. Il fallait alors une autorisation du chef de l’état pour s’établir. Les corporations en assuraient la gestion. Peu à peu, les droits de préemption furent rachetés par la ville. Cela provoque leur fin, elles sont remplacées par des marchés périodiques.
Ce bâtiment, (re)construit entre 1544 et 1546, constitue le seul témoin intact de la vie civile liégeoise du XVIème siècle. Il est en effet l’unique exemple à avoir survécu à la dissolution des corporations qui faisaient autrefois la force de Liège. Ces structures ont ainsi géré, entre autres, la halle des drapiers en Feronstréee ou encore celle des vignerons, au coin de la rue du Pont.
Les mangons, professionnels de la viande, occupent le site jusqu’en 1980. Il est le premier du genre en Belgique et précèderait même la première boucherie de Paris. La porte face à la Meuse comporte encore et toujours leur blason. Le bœuf se détache sur un perron d’or, le tout sur un fond rouge. Comme toute corporation, un règlement strict régissait la vie de ce métier. Ainsi, les négociants ne pouvaient acheter de la viande, avant onze heures sonnant à la cathédrale Saint-Lambert. Les petits consommateurs avaient ainsi plus de chance de trouver une pièce à leur goût.
De nombreux projets font vivre le bâtiment depuis 1822, date à laquelle la Ville de Liège en devient propriétaire. Une école, une bibliothèque ou encore des bureaux en représentent certains exemples.
Depuis 2016, la Maison du Tourisme du Pays de Liège a investi les lieux. Elle y propose le départ de nombreuses promenades guidées à la rencontre du patrimoine liégeois. Quelle meilleure affectation pouvait-on rêver ?
Afin de découvrir cette œuvre parmi d’autres, Jacques GOIJEN vous accueille à l’église du Grand Séminaire du 06 au 28/08. Il vous y fera découvrir les perles du mouvement de l’école liégeoise du paysage, pour le plus grand plaisir de vos pupilles.

Infos exposition :
06/08/2022 au 28/08/2022
Tous les jours (sauf lundis)
14 – 18h
Eglise du Grand Séminaire
Rue des Prémontrés, 38
4000 Liège

TABLEAU DU MOIS

Place St Denis, dégel, 1924, H/T

Alfred MARTIN (Liège, 1888 – Stavelot, 1950)

Estampe, eau forte, huile ou aquarelle ; Alfred Martin utilise toutes ces techniques variées qu’il maîtrise de main de Maître afin de nous décrire la place St Denis sous ses différents visages.
Cette vue vivante nous témoigne de son œuvre complète. Peintre de rivières, de nus ou de scènes agricoles, on remarque ici la figure plus urbaine de l’artiste. Une constance revient dans son travail : l’humain et en particulier la femme. Promeneuses à la côte, faneuse en Ardenne ou encore baigneuses de l’Amblève ; Chacune revêt une profonde et féminine beauté.
Ici encore, une dame se trouve au cœur et au premier-plan de cette huile. Saviez-vous que depuis 1835, cette place accueillait ce marché au beurre et aux fromages ? On peut imaginer toute la saveur de ces produits vendus par cette fromagère, représentée d’ailleurs à diverses reprises par notre peintre. Sans nul doute, se connaissaient-ils … C’est aussi à cette époque que fut construite la fontaine qu’on aperçoit en arrière-plan.
La Collégiale Saint-Denis accueille encore aujourd’hui touristes et croyants après plus de mille ans d’existence … Ce bel exemple architectural de l’époque notgérienne attend votre visite. Selon votre humeur, votre regard pourra alors voir ses attentes artistiques ou spirituelles rencontrées …

Julien GOIJEN

Tableau du mois
« Dégel à Roërbach »
La Roër
Lucien Hock (Liège, 1899 – Hockai, 1972)
Huile s/toile
50 X 60cm

Maître incontesté des Fagnes, Lucien Hock s’attèle à trois genres durant sa carrière : le paysage, le portrait et le nu.
A l’origine, ce peintre provient d’une ancienne famille liégeoise qui possédait son blason. A 13 ans, il entre à l’école d’armurerie de Liège où il obtient son diplôme de graveur. Travailleur, le soir, il suit en même temps des cours à l’Académie des Beaux-Arts où il est l’élève d’Adrien de Witte.
Par la suite, il devient aubergiste à Hockai. Il vit dans les Fagnes, où il contemple cette nature grandiose qu’il transpose aussi dans ses portraits.
Alors qu’il excelle dans la réalisation de Fagnes et de neiges, on lui doit aussi de superbes nus réalisés au pastel notamment.
Témoin de cette ouverture artistique, plus récemment, une de ses fresques, représentant des Inuits, vient d’être restaurée à la Maison de laïcité de Sainte Walburge. Ces exemples témoignent de la diversité de son œuvre.
Afin de le consacrer, le peintre possède d'ailleurs un mémorial à Hockai (Ster). Une promenade de 3 km lui est aussi dédiée non loin. Elle invite le promeneur à découvrir la vallée de la Hoëgne au départ de Solwaster, en ces lieux que l’artiste a représenté et a vécus.
L'actuelle exposition sur les Fagnes à Bütgenbach nous invite à vivre ces recoins que les artistes de l’Ecole Liégeoise ont immortalisé pour nous.
La Roër, constitue un bel exemple de ces trésors cachés. Cette rivière naît en Belgique dans les Hautes Fagnes près du Signal de Botrange. Après quelques kilomètres elle entre en Allemagne avant de se jeter dans la Meuse à Ruremonde.

Une journée à la découverte de ces peintres et de cette région constitue une priorité à inscrire dans votre agenda ;)

https://www.ecole-liegeoise-du-paysage.net/fr/expositions/une-journee-a-butgenbach/

Julien GOIJEN

Le rocher du Sabot
Richard HEINTZ (Hesrtal, 1871 – Sy 1929)

Nous connaissons Richard Heintz comme l’artiste liégeois le plus exceptionnel de sa génération. Mais pourquoi a-t-il atteint ce statut ? Grâce à cette œuvre, nous pouvons répondre à cette question.
Après avoir passé son enfance à Liège, dès 1890, Richard Heintz découvre Sy. L’eau et le rocher se révèlent à lui. Il ressent ces éléments au plus profond. Il décide, le premier, d’aller vivre dans ce lieu parfaitement inconnu. Le hameau constitue la matière sans cesse reprise de ses œuvres. Les forêts, rivières, roches et autres collines deviennent ses amantes. Elles incarnent une forme d’obsession, font de lui un paysagiste pur.
Afin de saisir tout le génie du Maître, il faut se plonger dans le contexte de son arrivée. En effet, avant lui, l’Ardenne est le théâtre de peintres champêtres qui ne cherchent pas à en faire ressortir l’aspect brut et austère. Cette région s’avère à l’époque, en quelque sorte, un pays inexploré dans le domaine de l’art.
Les traits les plus sombres que ressent le peintre en son âme sont parfaitement retranscrits dans ses œuvres. Dès ses débuts, il est impressionniste dans l’instinct. Il tranche avec ses prédécesseurs et annonce une nouvelle ère, celle de l’expressionnisme. On peut parler de « création » nouvelle. De plus, on peut aussi le qualifier de coloriste, on lui doit l’image de l’Ardenne bleue souvent utilisée afin de créer une identité actuelle à notre territoire.
Lorsqu’il peint cette vue, se doutait-il que c’est en cet endroit précis, en mai 1929, que la mort le prendra ? Quand il plante son chevalet, une forme de transe l’habite. Ce rocher devient alors « l’ossature même des légendes et des eaux vives ».
L’artiste ouvre une nouvelle voie pour ses pairs. Il libère toute une génération de peintres de la sentimentalité. Peu après sa disparition, ses amis organisent aussi une grande rétrospective à Liège à la fin du printemps 1931. On décide d’apposer une plaque commémorative au lieu-dit « rocher du Sabot » afin de lui rendre hommage.
Vous voulez vous y rendre? En venant de la gare du petit village, traverser l’Ourthe grâce à la passerelle métallique, passer sous cette dernière et marcher quelques dizaines de mètres avant d’apercevoir la plaque le long du sentier, côté droit.
Une fois arrivé, vous pourrez peut-être songer à ceci : « Son véritable génie n’est-il pas d’avoir permis à toute une génération de peintres d’atteindre plus de fougue et de liberté ? »

Julien GOIJEN

Ecole Liegeoise du Paysage updated their address.

A deux pas de Liège, le bois d’Angleur recèle de trésors.
Points de vue imprenables sur la vallée de l’Ourthe, forêts et landes en constituent certains attraits.
Les œuvres de Richard HEINTZ sur ces sujets nous montrent à quel point il était déjà sensible à ces charmes.
De nos jours, un circuit de balades pédestres permet au grand public de découvrir ce patrimoine naturel depuis le cœur de Liège.
Richard Heintz a représenté cette maison isolée à différentes reprises (au moins entre 1906 et 1927) et sous différentes formes (Eaux fortes et huiles), témoignant ainsi d’un lien étroit avec le lieu.
Y a-t-il séjourné, a-t-il fait plaisir au propriétaire (Cuvelier ?) ou la trouvait-il simplement à son goût ?

VAN GENESEN Frans - Exode hivernal

Ce peintre d’origine hollandaise a étudié à la Haye, à l’Académie des Beaux-Arts d’Amsterdam et de Paris.
On l’a vu représenter des marines à Blankenberge, là où il tenait d’ailleurs un magasin et où il a également exposé.
Il appréciait aussi passer une partie de l’année non loin de Spa, où il réalisait avec un talent certain des peintures de sources, ruisseaux et Fagnes.
On peut donc parler d’un voyageur, d’une personne avec une vision d’ouverture au monde, un avant-gardiste belge et européen comme nombre de ses comparses de la peinture de l’époque. Les deux guerres qu’il a connues l’ont peut-être freiné dans cet élan.

Dans cette scène, on peut distinguer deux personnes portant une arme en bandoulière. Deux femmes, fort proches, les accompagnent. Les couples se suivent à bonne distance.
A l’avant-plan, le chemin est noirci par les pas de prédécesseurs, on se trouve donc sur une voie de passage.
Aucune de ces personnes ne portent d’uniforme mais bien des habits chauds. Elles marchent et ne font pas mine de vouloir s’arrêter.
Seraient-elles parmi ce million de belges que l’armée allemande a jeté vers la frontière néerlandaise ?

La lumière du soleil en arrière-plan serait-elle celle de l’espoir de trouver refuge chez nos voisins ?

Julien GOIJEN