Institut d'Etudes Critiques

Se poser les bonnes questions pour éviter de se faire manipuler

21/11/2021

Introduction à la pensée critique par l'exemple
Ou
Comment savoir si les statistiques nous mentent.
Djia Voltaire
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Extrait de ma lecture du dimanche
Source : Bernard Lugan, Osons dire la vérité à l’Afrique, Monaco : Éditions du Rocher, 2015.
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Extrait

Une « classe moyenne » fantasmée
Revenons à aujourd’hui et aux mirages des « experts » de la BAD. Selon ces derniers, le signe du « démarrage » de l’Afrique serait qu’un Africain sur trois -soit 370 millions de personnes-, appartiendrait à la « classe moyenne », soit 34 % des habitants du continent (BAD, 27 octobre 2014).

Or, « classe moyenne » sous-entend consommation, nouveaux besoins, donc dynamisme économique, et ouverture de marchés.

Hélas, il ne s’agit là que d’une illusion, d’un miroir aux alouettes, pire, d’un nouveau mensonge, car cette « classe moyenne africaine », comme « sortie du chapeau » des experts de la BAD, n’existe pas. Selon la BAD, elle rassemble en effet des hommes et des femmes ayant un revenu compris entre 2,2 et 20 dollars par jour. Comme entre les deux extrémités de la « fourchette », les revenus varient de 1 – 10, la différence est considérable. Un peu comme si, en France étaient comptabilisés dans la même rubrique des ouvriers gagnant le SMIC, soit environ 1 200 euros, et des cadres très supérieurs ayant un revenu mensuel de 12 000 euros. Le caractère insolite, artificiel et tout simplement mensonger des conclusions de la BAD apparaît rapidement si nous nous livrons à un simple exercice de logique:

1. Selon la BAD, les 3/4 de la population de l’Afrique du Nord, soit 127 millions d’habitants sur 170 millions, feraient partie de cette « classe moyenne » postulée.

Conclusion : sur les 370 millions d’Africains « identifiés » par la BAD comme faisant partie de la « classe moyenne », 243 millions vivraient donc au sud du Sahara. Comme la population totale de l’Afrique sud saharienne était d’environ 968 millions d’habitants en 2014, la « classe moyenne » représenterait en réalité 25 % de la population vivant au sud du Sahara et non pas 33 %.

2. Restons un instant sur les chiffres concernant l’Afrique du Nord. Au Maroc, selon le PNUD, en 2010, 28 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté, soit environ 10 millions de personnes. En Algérie, en 2014, 50 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté (El Watan, 4 décembre 2014), soit environ 13 millions de personnes. En Tunisie, ce pourcentage était de 24,7 % en 2013 selon les chiffres du Ministère des Affaires sociales, soit environ 3 millions de personnes. Nous ne disposons pas de chiffres pour la Libye, mais en raison des événements, il est « raisonnable » de penser qu’un cinquième de la population, soit environ 1 million de personnes, fait partie de cette catégorie. En Égypte, en 2012, 40 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté (Banque Mondiale), soit environ 34 millions d’habitants.

Conclusion : sur 127 millions d’habitants, de l’Afrique du Nord, 61 millions, soit 50 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Les 66 millions d’habitants restants n’appartiennent pas pour autant à la « classe moyenne » puisque les 2/3 d’entre eux vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté.

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Pour voir le mensonge et comprendre le monde, il faut lire de tout et tout le temps.

21/10/2021

Déterminez votre âge mental en lisant ce texte
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Devenir un penseur critique est un processus qui dure toute la vie. Le chercheur en éducation William Perry, Jr. (1913-1998) a été l’un des premiers à étudier le développement cognitif des étudiants. Le développement cognitif est le processus par lequel chacun de nous "devient une personne intelligente, acquérant une intelligence et une capacité de réflexion et de résolution de problèmes de plus en plus avancées de l’enfance à l’âge adulte". Les travaux de Perry ont été largement acceptés par les éducateurs. Bien que Perry ait identifié neuf stades de développement, des chercheurs ultérieurs ont simplifié ses schémas en trois étapes : dualisme, relativisme et engagement.

Premier stade : Le dualisme (l’enfance mentale)

Les jeunes étudiants, tels que les étudiants de première année et de nombreux étudiants de deuxième année, ont tendance à assimiler les connaissances et les expériences de la vie d’une manière simpliste, "dualiste", en considérant que quelque chose est soit bien, soit mal. Ils considèrent que le savoir existe en dehors d’eux-mêmes et se tournent vers les figures d’autorité pour obtenir des réponses.
Ce stade dualiste est le plus évident lorsque ces étudiants sont confrontés à un conflit. Bien qu’ils soient capables d’appliquer des compétences de pensée critique dans un environnement de classe structuré, ils n’ont souvent pas la capacité d’appliquer ces compétences dans les conflits de la vie réelle. Lorsqu’ils sont confrontés à une situation comme celle de l’étude de Milgram sur l’obéissance, ils sont plus susceptibles de suivre une figure d’autorité même s’ils se sentent mal à l’aise.

Lorsqu’ils font des recherches sur un sujet, les personnes du stade dualiste peuvent avoir un préjugé de confirmation, en ne cherchant que les preuves qui soutiennent leur point de vue et en rejetant comme non fiables les statistiques qui le contredisent. Le fait que leurs "recherches" confirment leurs opinions ne fait que renforcer leur vision simpliste, en noir et blanc, du monde.

Dans une étude, 48 étudiants de premier cycle, favorables ou opposés à la peine capitale, ont reçu deux études fictives à lire. L’une d’entre elles présentait des "preuves" contredisant les croyances relatives à l’effet dissuasif de la peine capitale. L’autre étude présentait des "preuves" confirmant l’efficacité de la peine capitale comme moyen de dissuasion. Les résultats ont montré que les étudiants acceptaient sans critique les preuves qui confirmaient leurs opinions préexistantes, tout en étant sceptiques quant aux preuves contraires. En d’autres termes, bien que les deux groupes aient lu les mêmes études, au lieu de modifier leur position, les étudiants ont utilisé l’étude de confirmation pour soutenir leur opinion existante sur la peine capitale et ont rejeté les preuves contraires.

À ce stade, les étudiants peuvent également être incapables de reconnaître l’ambiguïté, les valeurs ou les motifs contradictoires dans des situations de la vie réelle. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que les jeunes soient les plus susceptibles d’être victimes d’escrocs, de fraude financière et de vol d’identité, malgré le stéréotype selon lequel les personnes âgées sont plus vulnérables aux escrocs.

Les étudiants sont plus susceptibles de passer à un stade supérieur de développement cognitif lorsque leur mode de pensée actuel est remis en question ou s’avère inadéquat. Pendant cette transition, ils en viennent à reconnaître qu’il y a de l’incertitude dans le monde et que les autorités peuvent avoir des positions différentes. Certains éducateurs ont appelé cette période de désorientation et de doute de toutes les réponses "sophomoritis".

Deuxième stade : le relativisme (l’adolescence mentale)

Plutôt que d’accepter que l’ambiguïté et l’incertitude peuvent être inévitables et qu’ils doivent prendre des décisions malgré cela, les étudiants du stade du relativisme vont à l’extrême opposé. Ils rejettent une vision dualiste du monde et croient plutôt que toute vérité est relative ou n’est qu’une question d’opinion. Les personnes qui se trouvent à ce stade croient qu’exprimer son opinion est le mode d’expression approprié, et elles considèrent que contester l’opinion d’autrui relève du "jugement", voire du manque de respect. La croyance que toute vérité est relative peut également conduire à une sorte de paralysie mentale. En outre, malgré leur prétendue croyance dans le relativisme, la plupart des étudiants à ce stade attendent toujours de leur professeur qu’il soutienne leur opinion.

Le fait de voir leurs idées remises en question, de s’attaquer à des questions controversées, de rencontrer des modèles qui se trouvent à un stade plus avancé du développement cognitif et d’apprendre à connaître leurs limites et les contradictions de leur pensée peut aider les étudiants à passer au stade suivant du développement cognitif.

Troisième stade: l'Engagement (l’adultie mentale)

Au fur et à mesure que les étudiants mûrissent, ils se rendent compte que toutes les pensées ne sont pas également valables. Non seulement les autorités peuvent se tromper, mais, dans certaines circonstances, l’incertitude et l’ambiguïté sont inévitables. Lorsque les étudiants de ce stade font l’expérience de l’incertitude, ils sont désormais capables de prendre des décisions et de s’engager sur des positions particulières sur la base de la raison et des meilleures preuves disponibles. En même temps, en tant que penseurs indépendants, ils sont ouverts à la remise en question, capables de rester flexibles et prêts à changer de position si de nouvelles preuves apparaissent.

À mesure que nous mûrissons et que nous acquérons de meilleures compétences en matière de pensée critique, notre façon de conceptualiser et de comprendre le monde devient de plus en plus complexe. C’est particulièrement vrai pour les étudiants plus âgés qui reviennent à l’université après avoir passé du temps dans le "monde réel". Contrairement aux personnes du premier stade qui se tournent vers l’autorité pour obtenir des réponses, les personnes du troisième stade assument la responsabilité de leurs interactions avec leur environnement et sont plus ouvertes aux défis et acceptent mieux l’ambiguïté.

Traduit de l’anglais par Djia Voltaire
Les précisions entre parenthèses sont du traducteur
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NB : puisqu’il s’agit ici de stades, il faut retenir que vous pouvez toujours passer d’un stade supérieur à un stage inférieur. Être un penseur critique est un travail à plein temps dont les deux conditions sont :
1-admettre que la vérité existe.
2-savoir qu’aucune autorité ne suffit à vous imposer cette vérité, car elle se trouve dans les évidences.

20/10/2021

Le plus dur pour un homme est de pouvoir penser seul

Par Djia Voltaire

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Le criminel de guerre n**i Adolf Eichmann a été jugé en Israël en 1960 pour crimes contre l’humanité. Bien qu’il ait affirmé qu’il ne faisait que suivre les ordres de ses supérieurs lorsqu’il a ordonné la mort de millions de Juifs, le tribunal l’a déclaré coupable et l’a condamné à mort. Eichmann était-il un monstre inhumain ? Ou bien, comme l’a affirmé son avocat, ne faisait-il que suivre les ordres de ses supérieurs, comme le feraient la plupart d’entre nous ?

Pour répondre à cette question, le psychologue social Stanley Milgram de l’université de Yale a mené, entre 1960 et 1963, ce qui est devenu une expérience classique. Milgram a fait paraître une annonce dans un journal demandant à des hommes de participer à une étude scientifique sur la mémoire et l’apprentissage. Les personnes choisies pour participer ont été informées que le but de l’expérience était d’étudier les effets de la punition sur l’apprentissage - et que leur tâche consistait à administrer des chocs électriques en guise de punition lorsque l’apprenant donnait une mauvaise réponse. Les participants ont été informés que les chocs seraient donnés sous la direction de l’expérimentateur et que leur intensité varierait entre 15 et 450 volts. En réalité, aucun choc n’était administré, mais les participants ne le savaient pas.

Au fur et à mesure que l’intensité des chocs "augmentait", l’apprenant (en fait un acteur) réagissait avec une angoisse croissante, hurlant de douleur et suppliant le participant qui lui administrait les chocs d’arrêter. Malgré les supplications répétées, tous les participants ont administré des chocs allant jusqu’à 300 volts avant de refuser de continuer. En outre, 65 % d’entre eux ont continué à administrer des chocs de 450 volts simplement parce qu’une figure d’autorité (un scientifique en blouse blanche) leur avait dit de continuer. La plupart de ceux qui ont continué étaient clairement perturbés par ce qu’ils faisaient. Cependant, contrairement aux participants qui ont refusé de continuer, ils ont été incapables de fournir des contre-arguments logiques à l’insistance du scientifique selon laquelle "l’expérience exige que vous continuiez."
Comment cela a-t-il pu se produire ? Les résultats de l’étude de Milgram étaient-ils une sorte d’aberration ? Il s’avère qu’ils ne le sont pas.

Dans le même ordre d’idées, en 1971, la marine américaine a financé une étude sur la réaction des humains dans des situations où il existe d’énormes différences d’autorité et de pouvoir - comme dans une prison. L’étude a été menée sous la direction du psychologue Philip Zimbardo, qui a sélectionné des étudiants volontaires jugés psychologiquement stables et sains. Ces volontaires ont été désignés au hasard pour jouer le rôle de "gardien" ou de "prisonnier" dans une simulation de prison de deux semaines dans le sous-sol du bâtiment de l’université de Stanford où se trouve le département de psychologie.

Pour rendre la situation plus réaliste, les gardiens ont reçu des matraques en bois et portaient des uniformes kaki de style militaire ainsi que des lunettes de soleil à miroir qui minimisaient le contact visuel. Les prisonniers recevaient des blouses mal ajustées sans sous-vêtements et des chaussures en caoutchouc pour leurs pieds. Chaque prisonnier s’est également vu attribuer un numéro à utiliser à la place de son nom. Les gardiens n’ont reçu aucune instruction formelle ; on leur a simplement dit qu’il leur incombait de diriger la prison.

L’expérience est rapidement devenue incontrôlable. Les prisonniers ont été soumis à des traitements abusifs et humiliants, tant physiques qu’émotionnels, par les gardiens. Un tiers des gardiens sont devenus de plus en plus cruels, surtout la nuit lorsqu’ils pensaient que les caméras avaient été éteintes. Les prisonniers ont été contraints de nettoyer les toilettes à mains nues, de dormir sur des sols en béton et de supporter l’isolement et la faim. Ils ont également été soumis à une nudité forcée et à des abus sexuels. Après seulement six jours, l’expérience de la prison de Stanford a dû être annulée.

Ces expériences suggèrent que de nombreuses personnes, si ce n’est la plupart, suivront sans critique les ordres de ceux qui détiennent l’autorité. Comme l’étude de Milgram, l’expérience de la prison de Stanford a démontré que les gens ordinaires commettent des atrocités dans des situations où il existe un soutien social et institutionnel pour un comportement qu’ils ne feraient pas de leur propre chef et s’ils pouvaient rejeter la faute sur les autres. Milgram a écrit :
« Des gens ordinaires, faisant simplement leur travail et sans hostilité particulière de leur part, peuvent devenir les agents d’un terrible processus destructeur. De plus, même lorsque les effets destructeurs de leur travail deviennent manifestement clairs, et qu’on leur demande d’accomplir des actions incompatibles avec les normes fondamentales de la majorité, relativement peu de gens ont les ressources nécessaires pour résister à l’autorité ».
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Pensez par vous-mêmes et répondez à ces questions :
1-Quelle est la forme d’autorité à laquelle il vous est présentement difficile de désobéir ?
2-Pensez-vous que vous devez toujours suivre les instructions de cette autorité ?
3-Donner un avantage que vous aurez à penser et agir par vous-mêmes, contre cette autorité.

16/10/2021

Le plus dur pour un homme est de pouvoir penser seul

Par Djia Voltaire
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En 1960, Adolph Eichmann, criminel de guerre N**i est jugé en Israël pour crimes contre l'humanité. Mais Stanley Milgram va utiliser la pensée critique pour nous donner une leçon magistrale...
Bientôt dans cette classe.

15/10/2021

Macron me fait mal rire
De Djia Voltaire
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Pour ceux qui n'y comprennent toujours rien, je vous invite à lire ces mots de Chomsky dans Power and Prospects.

Quelle est la responsabilité de l’intellectuel vis-à-vis de la société ?
Les textes extraits de Powers and Prospects, qui paraissent ici en français, gravitent dans une large mesure autour de cette question. Souvent invité à y répondre, Chomsky affirme généralement qu’un intellectuel se doit de dire la vérité « du mieux possible », sur des « problèmes qui importent vraiment » et à destination d’« un public soigneusement ciblé, susceptible d’intervenir pour y apporter des solutions ».

Toujours rien compris ?
En simple: On ne pose pas son problème à quelqu'un qui ne peut pas le résoudre.

Quand un président évite de résoudre les problèmes de sa population pour venir parler des problèmes de la jeunesse africaine ça me fait mal rire.

Je rappelle que c'est la covid qui a mis en suspens les gilets jaunes.

D'ici quelques mois quand les français redescendront dans la rue, je reviendrai faire un post pour rappeler que ce n'était qu'une pause.

Gardez votre énergie et vos solutions pour vos problèmes M. Le Président.

Djia Voltaire

14/10/2021

𝐂𝐚𝐫𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐧𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐟𝐫𝐢𝐜𝐚𝐢𝐧𝐞
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les Européens s'en tiennent en Afrique à des établissements côtiers où ils troquent leurs marchandises contre de l'ivoire et... des esclaves avec les chefs de l'intérieur.

C'est seulement dans les années 1870 que les conquêtes coloniales deviennent un enjeu politique. Les partisans de la colonisation se situent en France🇫🇷 plutôt à gauche de l'échiquier politique, en Angleterre🇬🇧 plutôt à droite...

Le basculement survient en 1872 quand le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli annonce au Crystal Palace (Londres) sa volonté de promouvoir l'empire anglais.

La même année, un Français, le républicain de gauche Léon Gambetta lance à Angers: «Pour reprendre véritablement le rang qui lui appartient dans le monde, la France🇫🇷 se doit de ne pas accepter le repliement sur elle-même. C'est par l'expansion, par le rayonnement dans la vie du dehors, par la place qu'on prend dans la vie générale de l'humanité que les nations persistent et qu'elles durent; si cette vie s'arrêtait, c'en serait fait de la France».

De ce moment-là, les États européens vont s'engager dans la «course au drapeau» en Afrique et en Asie... mais sans que les citoyens s'y intéressent le moins du monde. L'Afrique noire, considérée comme une terre sans maître, fait l'objet d'un partage au cordeau à la Conférence de Berlin en 1885.

La même année, en France🇫🇷, le porte-parole de la gauche républicaine, Jules Ferry, lance devant les députés: «Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures».

L'opposition aux conquêtes coloniales est portée en Angleterre🇬🇧 par le chef du parti libéral (whig), William Gladstone, un Écossais animé par des convictions religieuses très rigides, grand rival de Benjamin Disraeli...

En France🇫🇷, les principaux opposants se recrutent chez les royalistes, qui ne voient pas l'intérêt de disperser tous azimuts les forces vives de la nation, et dans la droite nationaliste qui veut privilégier la revanche sur l'Allemagne🇩🇪, vainqueur de la France🇫🇷 en 1870-1871. Le sénateur monarchiste de Broglie lance à la tribune du Sénat: «Les colonies affaiblissent la patrie qui les fonde. Bien loin de la fortifier, elles lui soutirent son sang et ses forces» .

À la fin du XIXe siècle, une fraction de la droite se rallie toutefois à l'idée coloniale au nom de principes humanitaires et religieux, sous l'influence du cardinal Charles Lavigerie, archevêque d'Alger, et de l'avant-garde missionnaire représentée par les Pères blancs.

Jusqu'au milieu du XXe siècle, la gauche française se montre quant à elle partisane de la colonisation, pour les raisons affichées par Jules Ferry. L'exception de taille est Georges Clemenceau. Le chef des radicaux, mû par le même patriotisme, fait figure d'électron libre en dénonçant les équipées coloniales tout comme ses adversaires de droite.

La colonisation allie le meilleur et le pire: des missionnaires et des fonctionnaires pétris de bons sentiments tentent d'aménager les infrastructures et de développer une économie moderne ainsi que d'alphabétiser les populations et d'améliorer les conditions sanitaires; mais des militaires, des fonctionnaires et des commerçants abusent aussi de leur position pour exploiter les populations, voire massacrer des groupes entiers.

Quand se profile la décolonisation, au bout d'à peine un demi-siècle d'active présence européenne, celle-ci peut se targuer d'avoir lancé en Afrique l'urbanisation mais ses réalisations demeurent superficielles et fragiles.

📚 Pour en apprendre davantage nous vous proposons la lecture de Colonisation et décolonisation de Bernard Phan.
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13/10/2021

La tête que je fais en lisant ce dialogue entre ceux qui ont colonisés nos parents. Nous avons le devoir de tout déconstruire.
Djia Voltaire

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Parce que, aux yeux unanimes de la nation française, les colonies ont la réputation d’être la dernière ressource et le suprême asile des déclassés de toutes les classes et des repris de toutes les justices. En foi de quoi la métropole garde pour elle, soigneusement, toutes ses recrues de valeur, et n’exporte jamais que le rebut de son contingent. Nous hébergeons ici les malfaisants et les inutiles, les pique-assiettes et les vide-goussets. Ceux qui défrichent en Indochine n’ont pas su labourer en France ; ceux qui trafiquent ont fait banqueroute ; ceux qui commandent aux mandarins lettrés sont fruits secs de collège ; et ceux qui jugent et qui condamnent ont été quelquefois jugés et condamnés. Après cela, il ne faut point s’étonner qu’en ce pays l’Occidental soit moralement inférieur à l’Asiatique, comme il l’est intellectuellement en tous pays… »

Monsieur le gouverneur, au risque de plaider contre ma chapelle – contre la chapelle coloniale –, je veux appuyer votre dire d’une anecdote. Vous connaissez Portalière ?
— Le Portalière chancelier de résidence au Tonkin ?
— Lui-même. Savez-vous son histoire ?
— Je sais que c’est un incapable. Dubois, l’ancien ministre, nous en a fait le triste cadeau l’an dernier.
— Oui. Et voici le dessous des cartes ; je ne connais rien de plus instructif au sujet du recrutement des coloniaux. Au temps jadis, Portalière fut journaliste ; il énumérait les chiens écrasés dans une feuille qui vivotait de chantages…
— Très bien.
— Il mourait de faim…
— Quel dommage qu’il n’en soit pas mort !
— Dieu ne veut pas la mort du pécheur. Portalière, réduit aux derniers expédients, rencontra providentiellement la très célèbre Mme Dupont, femme de l’ex-garde des Sceaux. Vous connaissez Mme Dupont ?
— C’est une…
— Vous la connaissez. Portalière ne manque ni de bêtise ni de suffisance…
— C’est un type bien colonial.
— … Et par ces qualités, il plaît aux femmes. Le reste se devine. Un beau matin, Portalière fut nanti d’une sinécure désirable, à Paris, bien entendu. Les choses allèrent ainsi quelques mois, Puis Mme Dupont changea de journaliste, et la sinécure de locataire. Portalière, retombé au ruisseau, se plaignit avec des mots ingrats qui ressemblaient à des menaces.

— Il se souvenait de son ancien journal.
— Probablement. Dupont, qui déteste le fracas, résolut d’exiler amiablement son protégé d’antan. Le pavillon de Flore n’est pas loin de la place Vendôme ; Dupont alla trouver Dubois et lui tint ce langage :
— « J’ai un imbécile à caser. Avez-vous un coin convenable ? lointain, j’aimerais mieux.
— Parbleu ! dit Dubois. Amenez-moi votre imbécile.
On amena Portalière qui émit des prétentions.
— Que savez-vous ? demanda Dubois.
— Un peu de tout.
— C’est-à-dire rien. Bachelier ?
— Non.
— Parfait. Je vous offre une place de commis, commis des services civils de l’Indochine. Ça vous va, j’espère ?
— Guère, dit Portalière dédaigneusement. Commis ! Peuh ! vous n’avez pas mieux ?
— Vous êtes dégoûté ! Enfin, pour obliger Dupont… Voulez-vous « gagner six mille francs dans un beau pays bien sain ?
— Où ?
— En Annam.
— L’Annam en Afrique ?
— Oui.
— Six mille… Je ne dis pas non… Six mille pour commencer ? Qu’est-ce que je serai ?
— Chancelier de résidence.
Immédiatement la figure de Portalière s’épanouit.
— Chancelier ? dit-il. Ça, j’accepte. Quelque chose dans le genre de Bismarck ?
Le gouverneur ne daigne pas rire.

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Source: Claude Farrere, Les civilisés, Paris: Flammarion, 1905.

12/10/2021

Plus qu'un devoir

Devoir de Géostratégie Africaine :

1) Saurez-vous me dire sur cette photo, qui des acteurs Malgaches en présence, symbolisent le mieux les paricipants africains au sommet Afrique-France de Montpellier d'il y a quelques jours ?

2) Si Paul Biya rencontre ici à Bafang, les jeunes européens qui opérent dans les différentes ONG européennes ici au Cameroun, est-ce qu'on pourra désigner cette rencontre : Sommet Cameroun-Europe ?
Pourquoi ? Et quelle relation faites-vous avec la désignation par le titre : Sommet Afrique-France, d'un chef d'état qui rencontre quelques personnes à son choix, selon ses critère à lui d'un continent donné ?

3) Quelle explication raisonnable donnez-vous au fait que Emmanuel Macron n'a jamais rencontré la jeunesse française qui manifesté son desarroi dans les rues françaises et les ronds points des villages, tous les samedis pendant 2 longues années en leur expliquant que la France n'avait pas d'argent pour reduire les taxes de 77% sur le carburant et maintenant, il a tout tout le temps de quitter Paris et d'aller rencontre "sa jeunesse africaine" à Montpellier pour lui promettre un avenir radieux ?

Jean-Paul Pougala

Mardi le 12/10/2021

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N.B :
Si tu n'es pas inscrit à l'école Pougala Academy en ligne, presque gratuite jusqu'au 31/12/2021 qui donne aux africains la même qualité de culture et de connaissance qu'on donne habituellement aux enfants des riches et des chefs d'Etat en Suisse, alors tu passes à côté de la chance de ta vie. Refléchis et inscris-toi sur www.pougala.net

On a passé au crible les « fake news » sur la panne massive de Facebook 07/10/2021

Dans un monde en quête de sensations, une panne est une nouvelle occasion d’imaginer les causes les plus inimaginables possible.

L’imagination est une bonne chose, mais prendre son imagination pour une source de vérité est une technique de manipulation devenue commune à notre époque.

Cet article montre les raisons les plus folles avancées pour expliquer la panne de Facebook. Ce qui est important toutefois c’est l’usage de la pensée critique pour questionner la pertinence de ces raisons.

On a passé au crible les « fake news » sur la panne massive de Facebook Nom de domaine à vendre, piratage de hackers chinois, fuite de données personnelles... Attention aux infox !

« Propagande, les nouveaux manipulateurs » mardi 5 octobre sur ARTE (vidéo) 06/10/2021

La manipulation: phénomène universel?

Selon un documentaire diffusé hier sur Arte, la réponse serait affirmative.

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Il y a quinze ans encore, on percevait les réseaux sociaux comme un ferment démocratique nouveau qui, en favorisant la diffusion de l'information et la communication horizontale entre citoyens, aiderait les peuples à briser leurs chaînes, de l'Europe orientale au monde arabe.

L'histoire s'est écrite autrement : l'assaut sur le Capitole des partisans de Donald Trump, le règne chaotique de son homologue Jair Bolsonaro, les offensives ciblant les musulmans dans l'Inde de Narendra Modi ou le succès fulgurant des mots d'ordre racistes du leader de la Ligue italienne Matteo Salvini ont mis en évidence le pouvoir dévastateur à l'échelle planétaire des appels à la haine et de la désinformation qui circulent en temps réel sur les médias sociaux.

Au travers de ces quatre cas d'école, Philippe Lagnier et Alexandra Jousset dévoilent de façon précise et détaillée comment, et avec qui, fonctionne cette vaste fabrique de propagande si difficile à contrer. Explorant les coulisses de ce mouvement qui a pour logiciel commun la dénonciation virulente du "mondialisme", des élites ou du socialisme, sur fond de xénophobie et de conservatisme sociétal, leur enquête montre comment, sous l'égide de conseillers de l'ombre experts en propagande numérique, des armées de hackers, de sondeurs d'opinion et de spécialistes du big data s'emploient à attiser les colères dormantes.

La suite en suivant le lien

« Propagande, les nouveaux manipulateurs » mardi 5 octobre sur ARTE (vidéo) Comment le laisser-faire sur les réseaux sociaux permet aux nationalismes populistes de propager la haine et le mensonge. Cette enquête, diffusée mardi 5 octobre à 20:50 dur ARTE, dévoile la partie im

Photos from Institut d'Etudes Critiques's post 17/08/2021

Le retour des talibans au pouvoir n’est pas une surprise
Par Djia Voltaire

Depuis plusieurs heures, l’essentiel des mass-medias diffuse en boucle des images de la débâcle américaine en Afghanistan dont le couronnement récent a été la reprise du pouvoir à Kaboul par les talibans. L’idée derrière cette large diffusion est de faire de ce départ américain un fait géopolitique majeur et de le présenter comme une surprise. Mais cela ne marche qu’avec ceux qui considèrent l’histoire du point de vue des détails. Je souhaite dans ce texte montrer, du point de vue logique, que le retour des talibans au pouvoir est tout à fait ordinaire.

Avant de commencer, il faut définir ce que j’entends par « point de vue logique ». La logique traite du raisonnement valide. Un raisonnement est une suite de propositions qui sont organisées de façon à ce que les unes, appelées les prémisses soutiennent l’autre, appelée la conclusion. Puisqu’il faut considérer le raisonnement dans son ensemble, le point de vue logique ne peut donc simplement s’appuyer sur une proposition, un énoncé vrai ou faux, sans essayer de retrouver le lien que cette proposition a avec les autres. Parfois, la logique est aussi définie comme la science de la cohérence, c’est-à-dire la science qui nous permet de ne pas dire une chose maintenant et de dire exactement le contraire quelque temps après. La logique repose donc sur ce qu’on appelle le principe d’identité, principe suivant lequel toute chose est égale à elle-même. En quoi est-ce que cette clarification du « point de vue logique » nous aide à comprendre ce qu’il se passe actuellement dans les médias ? Pour y répondre, nous allons utiliser un mélange de pensée globale et de pensée critique. La pensée globale nous aide à ne pas nous concentrer sur les détails et la pensée critique nous permet de poser les bonnes questions.

Commençons donc par voir les réalités dans leur ensemble.

La situation géographique de l’Afghanistan

L’Afghanistan est un pays d’Asie du Sud-Ouest. Le pays est bordé au nord par le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, à l’extrême nord-est par la Chine, à l’est et au sud par le Pakistan et à l’ouest par l’Iran. Cette situation géographique permet aisément de comprendre qu’à l’exception de sa frontière nord, l’Afghanistan est bordé par des pays aux intentions hégémoniques fortes. La Chine est annoncée comme première puissance mondiale d’ici 2030, l’éternelle rivalité entre le Pakistan et l’Inde a forcé le Pakistan à renforcer sa défense militaire et l’Iran est résolument tourné vers l’obtention de l’arme nucléaire, arme de dissuasion ultime. Depuis la chute de l’Union soviétique dont elle faisait partie en 1991, le Turkménistan est devenu l’un des États les plus isolationnistes au monde avec une surveillance satellitaire accrue. En 2017, l’ONG Human Rights Watch classait le pays comme l’un des pays les plus répressifs au monde, avec un bilan désastreux sur les droits de l’homme. L’Ouzbékistan est demeuré proche de la Russie tandis que le Tadjikistan, complètement enclavé, est ethniquement proche de l’Iran.

La situation historique de l’Afghanistan : la guerre froide en action

Depuis 1947, les deux territoires de l’ancien Empire britannique des Indes que sont l’Inde et le Pakistan se font la guerre pour le contrôle du Cachemire. En 1979, les États-Unis apportent leur soutien au Pakistan contre l’Inde qui se veut non alignée pendant la guerre froide, ceci afin de ne pas perdre pied dans la région, l’Afghanistan étant, depuis un coup d’État en 1978, prosoviétique. Rappelons que l’Afghanistan est un ancien protectorat anglais, relique du « Grand Jeu » de rivalités coloniales en Asie entre l’Angleterre et la Russie. En 1893, la ligne Durand avait défini la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan, privant ce dernier d’une partie de son territoire au profit du Pakistan.

Toutefois, l’histoire de l’Afghanistan ne serait pas intéressante pour nous s’il n’y avait eu pendant 10 ans (1979-1989) la guerre d’Afghanistan, la guerre de libération de l’Afghanistan de l’occupation soviétique. Traditionnellement considérée comme l’allié des faibles contre l’impérialisme américain, l’Union soviétique devenait elle aussi impérialiste, ce qui devait considérablement la fragiliser. S’étant rendu compte qu’il ne pouvait gagner la guerre en Afghanistan, Gorbatchev y mit fin en 1989.

À partir de 1989, l’Afghanistan est le théâtre de luttes acharnées entre les différents seigneurs de guerre. C’est en 1996 qu’un groupe d’islamistes radicaux appelés les talibans (ce qui veut dire étudiants) vont conquérir le pouvoir avec une grande violence pour restaurer l’ordre. Ils seront aidés en ceci par le Pakistan qui craignait que le pays ne tombe sous l’influence de l’Inde.
C’est le refus par l’Afghanistan de livrer Ben Laden aux États-Unis après les attentats du 9 septembre 2001 qui va créer le conflit américano-afghan dont les événements de ces jours marquent l’épilogue.

Nous avons parlé précédemment de manipulation et de la nécessité de poser les bonnes questions. En quoi la déferlante médiatique sur l’Afghanistan nous éloigne-t-elle de la vraie question ? Pour le comprendre, rendons-nous en Amérique et plus précisément au Venezuela.

L’échec américain au Venezuela

Le 30 août 2021, le pouvoir et l’opposition vénézuélienne retourneront à la table des négociations à Mexico. L’opposition dirigée par Juan Guaido exige un nouveau calendrier électoral, incluant le scrutin présidentiel prévu en 2024. Mais qui aurait pu imaginer qu’en 2021, Maduro serait toujours à la tête du Venezuela ? Le 7 mars 2019, le Secrétaire d’État des États-Unis de l’époque, Mike Pompeo, prédisait dans un tweet la fin imminente de Maduro en écrivant : « No food, No medicine. Now, no power. Next, no Maduro » (traduction : « Pas de nourriture, pas de médicaments. À présent plus de pouvoir. Bientôt, plus de Maduro ».)

Mais la réponse à Pompeo n’a pas tardé à venir. En 2019, Dan Kovalik publiait aux éditions Hot Books un livre pour donner plusieurs détails sur ce qu’à peu près tout le monde connaissait déjà. Le titre de ce livre révélateur est des plus clair : The Plot to Overthrow Venezuela, How the US is orchestrating a coup for oil (Le complot pour renverser le Venezuela : Comment les États-Unis orchestrent un coup d’État pour du pétrole). On y retrouve par exemple une clarification de la véritable raison de la cabale contre le Venezuela. Selon Paul Craig Roberts, secrétaire adjoint au Trésor sous le président Ronald Reagan, « l’un des objectifs des efforts américains de changement de régime est de reprendre le contrôle des ressources vénézuéliennes, en particulier des très importantes réserves de pétrole. Washington n’a jamais pardonné à Chavez d’avoir nationalisé le pétrole et d’avoir utilisé les revenus du pétrole pour le Venezuela plutôt que pour les profits des entreprises américaines. L’objectif est donc d’installer une marionnette américaine que Washington a choisie comme président, qui privatisera la compagnie pétrolière et d’autres ressources afin que les Américains puissent reprendre l’exploitation du pays. »

De retour en 2021, nous dirions qu’il y a encore des efforts à faire pour le succès de ce plan. Suivant des informations du site capital.fr, le français TotalEnergie et le norvégien Equinor ont annoncé jeudi 29 juillet avoir vendu leur part au géant pétrolier vénézuélien PDVSA.

Le lecteur attentif doit maintenant se poser la question : pourquoi les États-Unis ont-ils échoué au Venezuela et pourquoi partent-ils de l’Afghanistan ? Il n’y a qu’une réponse à ces deux questions : les États-Unis n’ont plus les moyens de conserver leur position de gendarme du monde. Pour comprendre que ceci n’est pas une nouveauté, il faut observer ce qu’on appelle en géopolitique les tendances structurelles. L’une de ces tendances est la fin de l’hyperpuissance américaine.

La fin de l’hyperpuissance américaine

Sortis grandis de la deuxième guerre mondiale et vainqueurs contre l’Union soviétique de la guerre froide, les États-Unis ont été pendant plusieurs décennies à la tête du monde, menant parfois des campagnes militaires dans le monde et contre l’avis de tous, comme en Irak en 2003. Mais l’on ne saurait affirmer que cette position de gendarme du monde est encore la leur aujourd’hui. Ayant constaté la fin de l’hyperpuissance américaine, Donald Trump a été porté au pouvoir en promettant aux Américains de redonner sa grandeur à leur pays : « make America great again ». Il pensait que l’isolationnisme d’avant la 2e guerre mondiale restaurerait la grandeur des États-Unis, raison pour laquelle il a retiré ou menacé de retirer son pays de la plupart des organisations et accords internationaux : Accord de Paris sur le climat, accord de Vienne sur le nucléaire iranien, ALENA, UNESCO, etc.

Le président Joe Biden n’a peut-être pas emboîté le pas à Trump, mais il y a un constat commun fait par les deux présidents : les États-Unis n’ont plus les moyens de mener plusieurs combats en même temps. La conjoncture n’est plus à la dépense extérieure aux États-Unis. Le 24 juin dernier en effet, Joe Biden annonçait avoir obtenu un accord avec un groupe de dix sénateurs républicains et démocrates sur un plan d’investissement massif dans les infrastructures dont le coût est de plus de 1200 milliards sur 8 ans. Il y a exactement une semaine, le 10 août 2021, le Sénat des États-Unis a largement approuvé ce plan avec 69 voix pour et 30 voix contre. Quoi de plus logique, dans un tel contexte, que la fin des dépenses extérieures consacrées à des guerres qui s’éternisent.

Que devons-nous donc retenir ?

Le retour des talibans au pouvoir à Kaboul n’est pas une surprise. Les États-Unis sont partis d’Afghanistan parce qu’ils n’ont plus les moyens de supporter cette guerre interminable. Comme l’Union soviétique en 1988, les États-Unis se rendent compte que l’occupation sans fin d’une terre étrangère, même pour lutter au loin contre le terrorisme, ne peut avoir pour effet que la fragilisation des intérêts locaux. C’est une excellente chose pour les Africains, car ce que nous avons dit ici des États-Unis s’applique également à l’Europe, notre bourreau de toujours. La guerre comme moyen de domination des peuples est aujourd’hui obsolète, elle est simplement trop coûteuse pour continuer à être maintenue par des États économiquement en difficulté.

L’enseignement que nous offre le cas afghan est donc celui de la nécessité de la liberté des hommes. Et pour nous, dominés de l’histoire, l’heure est à l’optimisme. Nous n’aurons peut-être pas besoin d’attendre encore plusieurs décennies pour voir notre lutte de libération connaître du succès. En attendant, la lutte continue.

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Edéa le 17/08/2021
Djia Voltaire

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