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Librairie farouchement indépendante, curieuse et hybride. Sélection hors-piste et conseils avisés Alejo CARPENTIER, "Le Partage des eaux", 1953
"Peut-être les hommes découvriront-ils un jour un alphabet dans les yeux des calcédoines, dans le velours brun des phalènes, et l'on saura alors avec étonnement que chaque coquillage tacheté était depuis toujours un poème."
Attention furie graphique en provenance directe du Japon : ce recueil de dessins de l'artiste Daisuke Tajima ( ), humblement intitulé "Beyond the lines" est un concentré obsessionnel de lignes architecturées.
Tajima crée des agglomérats de bâtiments aux proportions dantesques, où le tracé rigoureux, millimétré, industrieux, répété avec acharnement pour dire le moindre détail de la superstructure écrasante, porte des lignes de fuite qui se transforment en points de chute ou chemins de perdition.
Car au cœur de ces visions cauchemardesques de béton accumulé, mégalopoles insensées surmontées d'étranges aménagements techniques, le regard, vacillant entre nausées et émerveillement, se trouve systématiquement écrasé, perdu sous le poids d'un monstre hybride fait de verre, d'acier, de câbles et de béton armé.
Chez Tajima la silhouette humaine disparaît totalement au profit des lignes sévères auxquelles l'Homme s'est associé, mais les dieux, eux, sous la forme de corps de dragon et de flammes monstrueuses, semblent encore apposer leur joug, choisir du destin de ces lieux infernaux.
Au-delà des lignes et des perspectives sidérantes déployées, il y a la puissance de la vision, concentrée en un faisceau qui ne laisse place qu'à la rigueur, à la précision, à la répétition ; le dessinateur comme une machine en roue libre, en prise avec des desseins supérieurs effrayants impossibles à comprendre.
Chaos organisé, infini à portée de regard, mégamachines et tours univers édifiant un monde tourné vers une éternité qui nous échappe, le travail de Daisuke Tajima est un cosmos hypnotique dont la densité et la complexité de la structure confinent, au choix, à l'adoration ou la folie.
U L T I M E !
Un rocher comme une planète, au cœur de la page, au centre de tout, qui attire en son ombre accueillante une succession de vivants qui y cherchent un abri. Petit espace de fraîcheur ancré dans l'immensité de la lumière solaire qui inonde l'univers de sa brûlure, le rocher agit comme un aimant, un mât suprême.
Et c'est autour de cette attraction générée par ce seul abri qu'Adrien PARLANGE met en mouvement son livre, peuplé d'individus dont la diversité rappelle que la vie palpite encore et toujours.
Des vies qui s'accumulent, s'appréhendent, s'agencent dans l'espace resserré de l'ombre qui devient leur monde en partage. Proies et prédateurs réunis sous le couvert rocheux qui redéfinit à chaque instant son périmètre, imposant à la vie de se reconfigurer, de s'entrelacer.
Ainsi l'abri devient aire de jeux, lieu de paix composé comme un Tetris, sans premier ni dernier, ni fort ni faible, le groupe amené par le rythme du soleil, les déclinaisons de sa lumière et la délicatesse de ce bandeau blanc orné de phrases ramassées et subtiles, à devenir "une petite troupe joyeuse et solidaire".
Une nouvelle fois Adrien PARLANGE montre sa capacité merveilleuse à mettre en orbite un univers d'une richesse infinie abrité par un dispositif d'une simplicité extrême. Mais c'est tout l'art de celui qui sait composer des images à l'équilibre majestueux, où l'observation, la poésie, le jeu et le sensitif font bon ménage. Textures et couleurs en parents attentifs et structurants pour accompagner les formes du récit vers leur épanouissement lumineux.
Quand la pensée écologique investit un regard imprégné d'une sensibilité hors du commun, habité par la multiplicité des vies et la nécessité du partage d'un espace limité, la joie, l'émerveillement s'invitent à chaque page, et le soleil de rejouer son rôle premier : réchauffer et mettre en lumière les joyaux de ce monde.
Simplement et formidablement splendide.
Édité par les éditions La Partie !
Stoooooooop !
On arrête tout et on s'esbaudit deux secondes, dans ce monde de merte où la nécessité de couper les têtes des rois se fait de plus en plus pressante, la lecture du fort excellent et généreusement hilarant "Ballades" de Camille POTTE arrive à point nommé !
De son trait élastique étiré à la façon d'un chamallow cuit à la vapeur et placé sur une quenouille, Camille POTTE trempe son récit médiévalo-débile dans un alliage délicieux de F'murr et Emilie Gleason.
Idiote de la plus belle des manières, c'est-à-dire particulièrement inventive et malicieuse dans sa bêtise, irrévérencieuse jusqu'à la moëlle, cette histoire en forme de pseudo quête où l'on rencontre princes, reines, dragons, magie, sorcière, salamandres omniscientes, coups tordus, peuple essoré par la rapine officielle, grenouilles qui parlent, chevalière un brin neuneu et princesse féministe, est un cocktail monthy pythonesque délicieux et iconoclaste, où la couleur, vive et tranchée, joue le rôle de bouffon détonateur.
Par le rire - abondant - et le grotesque, Camille POTTE envoie bouler le pouvoir et ses oripeaux, le patriarcat et ses chaînes, la bêtise crasse et ses laissées, et fait de ce "Ballades" une merveilleuse potion contre le désespoir.
Publié par les essentielles Les éditions Atrabile
VERNISSAGE VENDREDI 22 NOVEMBRE de l'exposition de Joe MOO, dans le cadre de la publication récente de "Points Communs" chez Ion Edition.
Dans "Points Communs", Aurélien VALLADE plus connu sous son nom de tatoueur Joe MOO, revient aux sources de la pratique du tatouage. Aux antipodes d'un effet de mode superficiel qui tend à isoler le tatouage de ses origines et à en masquer la longue histoire, Joe MOO tisse des liens entre des pratiques et des motifs séparés de milliers d'années et de kilomètres. Il observe, par le truchement de son propre trait ainsi que d'un travail d'archives colossal, les détails et différences, les techniques, les motivations qui conduisent une des pratiques les plus partagées entre les différentes communautés humaines.
Loin d'une pensée passéiste, Joe MOO inscrit cette recherche dans sa propre pratique de dessin, cherchant à constituer un creuset à l'amorce de son trait, à retrouver le sens du geste initial. Non pas primitif, mais bien initial : celui qui introduit des habitudes, des pratiques, des codes, des rites précis.
Ses dessins reproduisent ici des morceaux de corps, de visages, d'ailleurs et d'ailleurs et d'ici, du paléolithique au XXeme siècle, dessinés humblement en points et traits noirs, sur lesquels il appose en indigo épais et cabossé les motifs qu'iels ont arboré.
Puissance de ce qui s'entrelace entre la représentation du corps et celle du tatouage, attention répétée à la diversité des peaux de celleux qui les portent, representé•es toujours avec une grande dignité, il y a derrière la simplicité de la démarche de Joe MOO d'immenses qualités d'observation et de recherche qui se dissimulent.
Une pratique humble et acharnée à révéler la montagne d'histoires sur laquelle elle repose.
Vous l'aurez compris, on se réjouit particulièrement de l'organisation de cette exposition, et on vous attend en nombre pour ce vernissage en compagnie de l'artiste et de son éditeur !
RENCONTRE JEUDI 21 NOVEMBRE à 19H avec les Éditions Ròt-Bò-Krik au grand complet, qui viendront nous présenter leur jeune mais non moins excellent catalogue, et surtout leur titre à paraître dans les jours prochains, "D'un seul sang", de l'autrice américaine afrodescendante Pauline HOPKINS.
C'est une immense joie d'accueillir Rot-Bo-Krik en nos murs, dont le travail éditorial sur les questions décoloniales est absolument exemplaire.
Faites tourner l'info, on vous attend en nombre pour l'occasion !
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Présentation "D'un seul sang" et de Pauline HOPKINS par Rot-Bo-Krik :
"Noir se faisant passer pour blanc, Reuel Briggs est un brillant étudiant en médecine qui fraye dans la haute société de Boston. À la suite d’un amour tumultueux, manipulé par son meilleur ami, Briggs part en Nubie participer à une expédition archéologique. Après un périple plein d’aventures, il découvre l’existence de Telassar, un royaume africain caché aux yeux du monde, pays riche et puissant dont le destin est de restaurer la dignité noire et de libérer les afrodescendants. De retour en Amérique, Briggs est résolu à se venger…
Dans ce roman-feuilleton haletant publié en 1903, Pauline Hopkins mêle anticipation audacieuse et romance gothique dans une veine pionnière de l’afrofuturisme.
Pauline Hopkins (1859-1930) est l’une des autrices noires américaines les plus prolifiques et influentes du début du XXe siècle. Après avoir été comédienne et chanteuse, elle se consacre dès 1900 à l’écriture de romans-feuilletons dans The Colored American Magazine, la toute première r***e conçue par des Africains-Américains pour un public noir, dont elle est rédactrice en chef.
Engagée dans la lutte pour l’égalité et contre la discrimination raciale, Pauline Hopkins se fait très tôt la porte-parole d’un militantisme noir offensif, loin des usages intégrationnistes de son temps. Ses positions la rendront inaudible à nombre de ses contemporains mais la feront reconnaître après sa mort comme une pionnière de la radicalité littéraire et politique noire."
Aujourd'hui c'est férié, alors la librairie est fermée !
On se retrouve samedi !
Puissance indescriptible et présence indétronable que celle de l'écriture de Unica ZÜRN.
Dans ce texte de 1969 aussi court que tragique, publié par Ypsilon Éditeur dans une nouvelle traduction signée Lucie Taïeb, l'autrice allemande déroule une vie prise en étau. La vie d'une jeune fille, dont on cherche les échos autobiographiques, comprimée entre la violence masculine, le mensonge adulte, et le désir de grandir et d'atteindre cet univers aux portes encore fermées où résonnent les désirs sombres et les pulsions muettes, abrasives.
Tout est tragique dans l'écriture de ZÜRN, tant la vie est un long chemin de désillusions, de blessures profondes, d'inassouvissements, et le constat d'une société patriarcale qui assène ses coups et musèle le corps féminin.
L'écriture y est tendue, sans aucun fard, déployée dans un présent malaisant fait d'ellipses désarmantes, où l'on court après une révélation, celle d'une vie bonne et lumineuse, défaite de ses secrets, alors que le passé, perdu à jamais, semble être le seul garant d'une certaine forme de douceur et d'innocence.
Si on devait comparer l'incomparable, on vous dirait de fusionner le monde électrique et étrange d'Adelheid Duvanel avec celui spontané et désemparé de Carson McCullers, et au milieu se trouverait ce merveilleux "Printemps sombre" de Unica ZÜRN, la très grande.
Demain c'est la reprise, mais en attendant on ne résiste pas à vous partager l'enregistrement au micro de Radio Campus Bordeaux de la table ronde à laquelle on a participé avec les comparses libraires du Comité de Sélection du Festival Gribouillis.
Ça s'est tenu le 13 septembre dernier sur le site du festival à Bordeaux, et on a été largement interrogé·es sur les notions de librairie et éditions indépendantes, de bande dessinée alternative, et sur ce que l'on perçoit nous, professionnel·les investi·es et un poil passionné·es, des enjeux qui se trament actuellement dans le monde du livre.
Ça dure une heure, et franchement, à nous six on fait une masterclass, alors vous devriez aller écouter ça !
C'est l'occasion de remercier Sarah Vuillermoz, créatrice du super Festival Gribouillis, de m'avoir convié depuis quatre ans à faire partie de l'aventure ; ainsi que mes cinq acolytes du comité de sélection devenues ami·es avec qui il est toujours aussi délicieux de discuter.
Festival Gribouillis - Table ronde avec les libraires indépendants Nous étions au Festival Gribouillis pour une série d'enregistrements sonores. Dans ce podcast, nous vous proposons d'écouter une table ronde consacrée aux libraires indépendants. La discussion portera
Grand et digne retour du scribe Cristofe SÉGAS cette fois sous la houlette des Monts Métallifères !
Avec "La Sous-Bois" l'auteur creuse le sillon ouvert avec ses précédents livres en remettant en scène un monde post apocalyptique - monde d'après Reset, événement cataclysmique dont on ne sait plus rien si ce n'est qu'il a signé un redémarrage forcé de la civilisation dominante - où le peu d'humanité qui subsiste semble avoir hérité des mêmes traits peu amènes que ceux de la fournée précédente...
Violence chevillée aux corps, luttes permanentes et mortifères pour le pouvoir, annihilations, conquêtes, vengeances, mensonges, dogmatisme débilitant, manipulations de masse, écriture-réécriture de l'histoire : ingrédients éternels chez SÉGAS d'une humanité prise au piège de sa voracité.
"La Sous-Bois" c'est le nom d'une machine (transcription de la fameuse Underwood) qui a permis d'écrire le texte que l'on tient entre nos mains, tapé par un certain Perceval, chargé de tenir la chronique de la caravane de commerce qu'il accompagne et de rédiger les mille vies de son capitaine, homme de pouvoir au destin sinueux comme la crête d'une dune. Entre passé mythifié et présent bousculé conté avec art, le texte alterne et claudique, poussé par le rythme effréné de l'écriture.
Voilà pour le contexte. Pour le reste l'univers ségassien habituel se libère ici de son aspect grotesque pour construire avec "La Sous-Bois" un superbe roman d'aventure éclairé par les lumières des grands mythes, les millions de nuances qui composent l'âme, et dont la férocité de la vision jongle avec une puissante réflexion sur le pouvoir de l'écriture.
Car s'il y a bien quelque chose d'hypnotique et de vibrant avec "La Sous-Bois" c'est ce mouvement si aisé de l'auteur à électrifier la tension entre littérature et mensonge, savoir et pouvoir, connaissance et soumission, mythe et société.
"La Sous-Bois" est une extraction faite au burin de notre monde contemporain, retravaillée avec la glaise des origines et la boue puante du futur qui nous pend au nez, et Cristofe SÉGAS de parvenir tout de même à nous entraîner avec une certaine joie sur ces chemins hasardeux. La joie d'avoir fait un beau voyage.
László KRASZNAHORKAI, le fou, le démiurge et l'architecte !
90 pages à peine d'une logorrhée scripturale, d'un flux littéraire - quasiment - ininterrompu, transcription d'un chaos mental bouillonnant, suffisent à l'auteur hongrois pour édifier un bunker à l'insaisissable mouvement de la pensée mue en création ; un mausolée à la folie.
Écrit à la première personne, "Petits travaux pour un palais" se présente comme un texte exutoire déversé par un certain herman melvill contemporain, lequel n'a rien à voir avec l'auteur de Moby Dick - l'absence du "e" qui les sépare renvoyant possiblement au concept derridien de différance - mais cherche à percer le sens profond, jamais mis à jour selon lui, de son œuvre en réintégrant jusqu'aux trajets et habitudes du Melville-monument.
Une quête dont la méticulosité et l'acharnement pathologiques confinent à la folie, déployée sur le papier de façon furieuse (et hilarante) : l'écriture comme seul espace possible d'organisation, de formation d'une pensée éclatée, en prise avec son propre cadre qu'elle ensevelit constamment.
melvill, le bibliothécaire obsessionnel qui passe l'intégralité de son temps à chercher la clé de l'œuvre de Melville mais qui jamais ne cite Bartleby, semble tout à fait aveugle au fait qu'il constitue un genre de clone branché sur secteur du fameux personnage flegmatique et incontrôlable.
Concentré sur ses propres visions des œuvres, celle de Melville donc, ainsi que celle de Malcolm Lowry et de l'architecte Lebbeus Woods ; obsédé par un projet impossible de création d'une bibliothèque qui serait confinée et inaccessible au public, monolithe impénétrable de savoirs et de données, melvill construit ses réflexions et ses projets en nous les rendant toujours plus hermétiques, tant il les barde de sa folie.
Le bibliothécaire scrute et espère trouver Melville comme d'autres attendent Godot, mais ne rencontre le reflet que de ses propres obsessions, elles-mêmes siphonnées dans un mouvement circulaire qui rend la pensée au chaos.
Melvill-Krasznahorkai bêche et pioche dans le substrat littéraire, petits travaux d'écriture répétés et acharnés, pour édifier un palais invisible, une forteresse imprenable qui brille comme une éclipse.
Traduction de haute volée par l'inénarrable Joëlle Dufeuilly pour le compte des Éditions Cambourakis.
/// ANNONCE DE SERVICE ///
C'est l'automne, et avant de plonger dans l'hiver on a bien besoin d'une petite rasade de vacances.
Alors la librairie sera fermée la semaine prochaine du 21 au 27 octobre.
Réouverture des portes mardi 29 octobre à 16h.
En attendant on est en place jusqu'à demain soir 19h, alors n'hésitez pas à venir faire le plein si besoin !
La rencontre avec Christophe SÉGAS, les Monts Métallifères et les Editions du Chemin de fer c'est ce soir à 18h30, on vous espère nombreux !
TOUT LE MONDE AIME JEAN JAMBE !
Joie et plaisir de lecture garantis avec le mirifique "Jean Jambe" de Matthias PICARD, qui vient de paraître aux éditions 2024 !
Quelque part entre l'odyssée d'Abe et Spirou et Fantasio dans la Vallée des Bannis, en une version enchanteresse façon Jules Verne dont le travail de décor serait fascinant comme du Méliès, "Jean Jambe" est une aventure d'une beauté sans nom. Un grand moment plein de sensations, de surprises et d'enthousiasme où l'on suit ce cher personnage tout en jambes particulièrement attachant, cartoonesque à souhait, venu d'on ne sait où mais qui semble bien déterminé à suivre cette ligne sombre qui court sans fin sur le sol, autant ligne de vie que trace à suivre.
Entièrement conçu en 3D, "Jean Jambe" est un livre dans lequel on tombe littéralement, chaussés de nos super lunettes, happés par ce monde minéral et organique bo**ré de détails, où la notion d'immersion n'a jamais autant trouvé sa place.
Ébouriffant, impressionnant, magnifique, intrigant et d'une délicatesse infinie, "Jean Jambe" est un livre que tout enfant doit lire, qu'il ait 8 ou 90 ans.
Après les deux fameux épisodes Jim Curious, Matthias Picard réinvente son univers à regarder en rouge et bleu en troquant - en partie - ses crayons contre un appareil photo, pour nous offrir un album jeunesse inoubliable et hypnotique, plein de poésie. Un émerveillement constant.
Woooooohaaaaaaaaaaaaaa résumerait très bien l'effet Jean Jambe ressenti par tout celleux qui embarquent à son bord !
/// RENCONTRE MERCREDI 16 OCTOBRE, 18H30 ///
Christophe SÉGAS s'emploie depuis une grosse décennie à écrire des livres - la plupart publiés aux Editions du Chemin de fer - qui sont des sortes de fables féroces, des incursions post-apocalyptiques particulièrement mordantes en territoire humain décharné, où ce qu'il reste de société patauge dans la bouillie de structures sociales et politiques corrompues depuis belle lurette.
Ses œuvres, dont la découverte il y a quelques années a été un immense bonheur pour nous, peuvent se lire comme des farces ou des pamphlets, tout y est collant, poisseux, grotesque, mains d'une intelligence et d'une drôlerie incontestables.
Rire jaune et humour noir, certes, mais la satire a le goût délicieusement brûlant de la prophétie et du décapage à l'acide.
Ledit auteur nous livre cet automne deux livres qui seront publiés à la même date par deux très excellentes maisons : Les Editions du Chemin de fer publieront "Le Nageur unijambiste" pendant que les Monts Métallifères accoucheront de "La Sous-Bois", non pas suites l'une de l'autre, mais évoluant dans le même monde après Reset déployé et mis en scène depuis ses premiers livres.
Ici la farce mue, change de parure pour se vêtir d'une parure moins outrancière, légèrement plus sérieuse et adaptée aux excursions en terrain mythologique ouvert aux perspectives anthropologiques et écologiques. L'ensemble agrémenté toujours bien sûr de réflexions sur le pouvoir, le rôle de l'écriture, de la capacité à raconter des histoires, et les liens entre connaissance et puissance.
Moins féroces mais toujours aussi incisifs, brillants et décapants, ces deux textes à paraître mi-octobre sont l'expression d'un auteur consciencieux et inspiré qui poursuit son travail avec dextérité et acharnement, accompagné par des éditeurs volontaires et tout autant acharnés.
C'est un grand, grand plaisir d'accueillir Christophe SÉGAS en nos murs mercredi 16 octobre prochain, qui sera accompagné de ses éditeurs au complet, pour une rencontre mémorable et chaleureuse. Les livres seront à découvrir en avant-première, et on en même déjà avec nous !
On vous attend nombreuses et nombreux pour l'occasion.
Sublime texte libyen aux accents philosophiques, baigné dans les paysages désertiques accompagnés de leur immensité tragique, "Le Saignement de la pierre" est un récit d'une densité et d'une poésie phénoménales.
Ibrahim AL-KONI livre une œuvre où la beauté du monde irradie de toute part, mais toujours tranchée, violentée par la férocité des hommes, par leurs désirs sourds, leur voracité insatiable.
C'est le récit d'une rencontre, celle d'un ermite retranché aux confins du désert montagneux, à l'endroit où celui-ci s'oppose au désert de sable, avec deux hommes avides de sang venus pour chasser le dernier mouflon. C'est l'histoire d'une confrontation entre deux façons d'être au monde, l'une cherchant une voie solitaire et pacifique pour adhérer avec Amour à l'univers, l'autre maudite, violente et guerrière courant après l'accaparement et la destruction pour combler un vide insondable.
Un texte concis et pourtant capable d'étirer le temps par l'étirement de sa trame principale en l'entrecoupant de longs flashbacks qui retracent les trajectoires respectives des personnages.
Jamais on n'avait lu descriptions aussi magnifiques et pleines de sensations du désert, de sa silhouette, de son âme autant de ce qui le peuple, rarement on a été aussi secoué par des œuvres qui savent aussi bien dire que "Le Saignement de la pierre" la tragédie que l'être humain se construit en permanence à vouloir tuer le monde sans comprendre qu'il est en son cœur.
À lire absolument !
Traduit de l'arabe (Libye) par Pierre Bataillon et François Zabbal pour le compte des Éditions Cambourakis
Attaquant la question de la solitude et de l'isolement dans notre société par la face nord, c'est-à-dire en ne tournant pas autour du pot et en choisissant d'entamer son histoire en mettant en scène un jeune homme retranché dans son appartement depuis un temps indéterminé qui n'a plus que pour seul horizon les interfaces numériques, et qui d'un coup disparaît corps et - pas tout à fait - âme, Jerome Dubois parvient à construire avec "Immatériel" un récit vibrant qui mêle admirablement l'étrange et l'intime.
Car quelque chose subsiste ensuite de l'existence de ce jeune homme solitaire et paranoïaque, une présence fantomatique qui hante le lieu qui l'abritait et qu'il ne quittait plus. Une présence si attachée à son terrier, condition de sa mémoire et de sa survivance, qu'elle va peu à peu prendre possession de celui qui lui succède inévitablement.
Dense, étiré, au plus près des esprits et des lieux, le récit s'emploie à observer des relations, tant aux autres qu'aux lieux ou au monde environnant, où la solitude et la séparation règnent. Le dessin, attaché quant à lui aux corps comme aux espaces, navigue entre trois modes de représentations graphiques - inspirés et fascinants - pour traduire, investir des regards altérés, en-dehors de nos modèles perceptifs usuels. L'usage d'un code couleur rudimentaire en RVB, synonyme du codage informatique des couleurs, passe quasiment l'ensemble d'Immatériel sous le regard d'un signal numérique autonome, comme un ultime élément en surplomb qui hanterait déjà le réel. Hanté, "Immatériel" l'est de toute part.
Au final Jerome Dubois prolonge ses réflexions mises en place dès son premier livre et qu'il travaille depuis - sans jamais se répéter - avec acharnement, sur le sentiment d'inadéquation au monde, sur la solitude féroce dans une société aux structures sociales régies par le capital, sur l'importance des lieux et des souvenirs en ce qu'ils constituent une part irréductible de l'être, et sur la magnifique persistance d'un univers fertile plus ou moins visible entre les murs étroits de nos prisons mentales.
Publié avec grand soin par les Éditions Cornélius
Éric VEILLÉ en dédicace à la librairie c'est demain, mercredi 9 octobre, de 16h à 18h30 !
Qu'on se le dise !
✏ DÉDICACE ✏
Éric Veillé continue de parcourir les cinq coins de la France pour traquer le sens de la vie ! Demain, ses valises se posent à Angers où il signera sa dernière bande dessinée à l'excellente librairie Myriagone.
Grouik !
Gilbert
JOIE !
Gros arrivage d'estampes et de microéditions en direct des ateliers de Brulex et Jérôme Maillet !
Quelques aperçus ci-dessous, mais beaucoup plus à voir à la librairie !
Sérigraphies numérotées et signées en tirage très limités.
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En-dehors des sentiers battus...
"[...] et c'est ce cœur qui voit que tout s'entremêle, la terre et l'eau, l'eau et le ciel, et que c'est dans l'indescriptible cosmos de la terre, de l'eau et du ciel que s'imbrique notre fragile existence, mais seulement l'espace d'un indécelable instant, après quoi elle disparaît à jamais, de façon irrévocable [...]"
László KRASZNAHORKAI, “Seiobo est descendue sur Terre”
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