Fab's Drams

Dernier arrivage.
Tout deux mis en vente, il y a moins d'une semaine, je me suis empressé d'en faire l'acquisition. Après une ponction "mesurée" pour l'équipe :D :D , j'ai laissé aérer les bouteilles 4h dans la voiture pendant le taff, véridique.
Au retour, un dram de chaque dans LE verre à dégustation analytique .
3 heures après, c'est parti.
Je dois bien avouer que je les ai achetés sur le papier. Après 2 finish Marsala sur un Tobermory et un Ledaig, récemment testés, je voulais voir ce que cela donnait sur un Craigellachie CS.
Quant au Caol Ila, après un Palo Cortado qui restera pour moi une pure merveille du XXIème siècle, il est temps de voir ce que cela donne en Amontillado.
Je vous laisse apprécier les couleurs de chacun et surtout le bas bleuté de l'étiquette du Craig signifiant qu'il est embouteillé exclusivement pour la France.

Craigellachie 12 ans 54.1% Cask 354543 Btle N° 005/299 (!) First Fill Marsala Hogshead finished for 20 months // CS

Nez : Au relevé du chapeau, on a la pomme à fond, plutôt oxydée. Et bim, on a déjà les premières notes de rancio, les raisins macérés, le citron. Le duo poires-pommes mûres chers à Craigellachie revient au repos. Le cacao apparaît enfin. Le fil rouge de ce nez reste ces légères notes tanniques de rancio. Le pruneau reste très présent une fois la demi-heure à l'air libre.

Bouche : liquoreux à souhait, j'ai de beaux fruits mûrs, équilibre magnifique. On sent bien les 54%, attention ce n'est pas pour autant que l'alcool brûle au contraire, c'est tout en puissance mais une puissance noble, 100% maîtrisée. L'entrée de bouche est sur le pruneau et la pomme mûre, un milieu plus céréalier avec des fruits à coque, comme un pot-pourri amande-noix-noisette. S'en suit une belle note de chocolat au lait proche des 50% de cacao. Un fond de bouche légèrement soufré.

Finale : longue et persistance sur la pomme encore et toujours. On reste sur le chocolat et les pruneaux durant de longues minutes. Un vrai whisky chaleureux.

Encore un poil fermé malheureusement, en tout cas, il me semble. Le fait que ce soit un cask strength l'aide beaucoup. L'alcool est superbement intégré. Un magnifique dram, idéal pour l'hiver, j'y reviens aisément, on n'a pas envie d'en laisser. Il est plein de gourmandises, de cohérences, de justesse et de puissance.

Caol Ila 13 ans 55.4% Cask 361933 Btle 184/285 First fill Amontillado Hogshead finished 5 months // CS

Nez : Le pétrole nous éclate au visage dès le relevé du chapeau. Puis rapidement arrivent les poissons séchés confits dans l'huile. La tourbe s'assèche en revenant sur la plage et les premières notes de cerises arrivent. On est déjà dans un dram de haute volée dès les premières minutes. Et voilà le gras de la mangue qui se pointe ! Les cerises se muent en fraises des bois. La tourbe marine est intrusive sans être envahissante, fort heureusement. Elle laisse aisément filtrer quelques notes de camphre, des notes légères de citron, des notes lourdes de harengs fumés. Au fort remué, le dram s'ouvre sur l'ananas caramélisé !!! Il faut le remuer mais à fond. Les fruits rouges explosent, les fruits exotiques vous ramonent le tarin comme rarement... et voilà je m'emporte. C'est hachement bon !!! Et tout ça en moins de 20 minutes. Passée la demi-heure, la tourbe se fait plus discrète, sauf après un bon break de 5 minutes où les côtés marins et huileux de Coal reprennent leurs droits.

Bouche : la texture est dingue. Je ne le redirai jamais assez, les CS et rien d'autre. La bouche est saline, sur le poisson séché au citron. La tourbe est bien évidemment présente sans être envahissante. Une bouche un peu moins complexe que le nez cependant. J'ai un peu de mal à retrouver les fruits exotiques.

Finale : longue sur le citron confit et les fruits rouges du nez, on est cependant plus proche de la merise que de la cerise. Sans être astringent, la bouche s'assèche doucement et on se retrouve au coin d'un feu de cheminée.

Y a pas à tortiller du biiiiiiiip, les peaty-sherry c'est le top. Tout du moins au nez. J'aurais aimé un peu plus de caractère en bouche. Cela reste un excellent Caol Ila, inférieur au Palo Cortado mais excellent mais inférieur mais excellent mais inférieur mais excellent..... Comment José ? C'est chiant ? Oui, mais fallait pas commencer !

https://www.ninkasi.fr/ninkasi-craft-distillerie/ninkasi-whisky-experience/

Aujourd'hui un petit retour sur la dégustation au Lyon Whisky Club, ce mercredi 17/11.
Après un track n°1, POUR MOI, catastrophique, il était temps de remettre les pendules à l'heure ou l'église au centre du village. Et surtout ranger mes à priori sur cette distillerie...et le whisky français en général.

Le commercial Matthieu Mahe est venu donc nous présenter la gamme, quelques nouveautés ainsi que de bonnes surprises que sont le new-make et les 3 whiskies servant à l'assemblage de leur Chardonnay.

Et ce n'est pas le 1er nez du new make qui allait arrondir les angles. Je retrouvais les marqueurs du Track n°1, mauvais vin, plastiques, les vestiaires après un voire deux matchs de rugby... Heureusement il s'ouvre assez rapidement sur les fruits notamment le coing puis de façon assez massive sur la framboise. Un petit côté salin également que l'on retrouve en bouche et qui accompagne le chou cuit de la choucroute. Le new-make titre entre 71 et 72°.
Expérience originale bien qu'un starter à 71° est encore plus originale mais franchement ça passe.

Chardonnay 46%
Assemblage de plusieurs fûts composé à 45% Chardonnay, 45% chêne neuf français 10% Viognier.
Nez : le coing, la vanille, l'abricot mûr, le beurre ainsi que les amandes brutes sans peau.
Bouche : fruits du verger, assez doux à l'entrée, la texture est soyeuse. Il est assez frais en bouche. Il y a une pointe saline en deuxième partie de bouches avec des céréales légèrement torréfiées.
Finale : moyenne sur les fruits.
A 49.90 (pardon pour le 0.90 Anaïs) c'est un jeune dram très correct sans aucune faute, qui présente un bon équilibre entre le nez et la bouche. Les premiers doutes se lèvent.

Small Batch 49% 400 l vieilli 3 ans 1/2 en fûts de cognac et 6 mois dans 2 fûts de 200l chacun de Gamay.
Nez : NON avant la couleur !
Couleur : juste dingue ! A la fois originale et très belle tirant sur l'or rose !
Nez : Pommes compotées, avec une belle évolution sur la tarte tatin puis toutes ces composantes dont le beurre et les céréales. il évolue sur une belle fraîcheur aux parfums de fraise.
Bouche : Boisée et légèrement épicée. je retrouve également la compote de pommes
Finale : assez courte sur le sel.
Un peu trop court pour moi, un poil déséquilibré. La dégustation se délite au déroulé. A noter la sublime couleur et un très bon nez, peu complexe mais très précis dans ses arômes.

Single Cask 49.5° 3ans et 1/2 en Rasteau Blanc !! + 10 mois en chêne toasté
Nez : Chocolat amer, cuir, fruits rouges, vanille, fruits du verger, joli côté pâtissier également
Bouche : Belle texture grasse, toffee, je retrouve le nez et de légères épices douces.
Finale : assez longue sur la vanille et les épices.

LA BELLE PIOCHE DE CETTE SESSION "REDEMPTION"
Le fût est dingue. Alors ok, il écrase le distillat, ok le dram est jeune mais c'est bon, un nez et une bouche assez mature avec des arômes marqués, un bon séquençage, une belle gourmandise et une super texture.
Un sentiment unanime autour de moi sur l'énorme potentiel de ce fût qui aura donc déjà servi une fois et qui avec un jus resté au moins 8-10 ans pourrait aboutir sur un truc de dingo.

Single Cask n°23 51.5° 3 ans et 1/2 en fût neuf et quelques mois en fût de Morgon
Nez : Vanille, vinaigre balsamique d'un plus bel effet (le coup de coeur de ce dram), rancio, fraise, une pointe de solvant, des notes de petit lait et une pointe de fraîcheur végétale.
Bouche : d'abord sur une sucrosité puis une rapide évolution vers les fruits rouges et notamment la cerise.
Finale : Puissante sur la vanille, le bois et les épices mais malgré cette persistance des goûts une fois avalé tout cela disparaît de façon assez brutale.
Un bon daily-dram avec une note de balsamique des plus flatteuses mais il est trahi par sa jeunesse et une sucrosité marquée.

Anaïs m'avait dit de rester gentil, et bien je n'ai pas eu besoin de me forcer pour le rester. Bilan plus que satisfaisant pour moi, compte-tenu de mon passif avec cette distillerie et les whiskies made in France en général (à l'exception de Glann Ar Mor - Kornog)
Expérience à renouveler et à prolonger à la distillerie directement puisqu'elle est à moins d'une heure de la maison.
Autre chose qui d'habitude n'a aucune importance pour moi en tout cas au moment de déguster, c'est le prix. Il est cohérent ! Et bon nombre devrait s'en inspirer.

Allez c'est parti pour la deuxième session 100% L.G.A. de Thomas et Alex

Tennessee Bourbon 17 yo 51.8% :
Nez : Très céréalier, très maïs, une pointe de solvant. La violette prend peu à peu le dessus avec du miel. L'ABV joue parfaitement son rôle. Une entrée en matière des plus chatoyante, ample et riche. La puissance se révèle au fur et à mesure. Des notes de bâtons de vanille stockés dans la glacière, voilà à quoi me fait penser ce dram. A la fois chaud, intense, gras, puissant sans aucune notion de sucrosité.

Bouche : belle texture, un modèle d'équilibre comme toute cette livrée de Birds. On retouve les fleurs, les céréales plus torréfiées. Les épices et le bois sont bien présents. Des fruits bien mûrs, trop presque pour identifiés, bon ce n'est quand même pas des fruits tropicaux ni des fruits à coque, enfin il me semble.

Final : persistant et astringent sur les fleurs et les épices et cette compotée de fruits murs

Caol Ila 13 yo 51%

Nez : On commence d'emblée avec une tourbe marine, des notes salées, de citron, de galets humides, d'algues. A l'ouverture, une fraîcheur mentholée vient embellir le tout. Viennent ensuite les harengs fumés, j'adore les harengs fumés. Surtout quand ils sont bien huileux... ah bah tient comme avec ce Caol ! Au remué, on a une tourbe plus fumée, plus sèche aussi. Les fruits exotiques, on pense de suite à l'ananas, s'enchaînent. Je trouve également des touches de fraises Tagada, fugaces. Une note très précise de sarriette, pour moi bien sûr, une fois éloigné du verre emmène ce dram du côté végétal. Après une bonne ouverture, des notes d'antiseptique apparaissent une fois le verre au repos.

Bouche : La texture est toute douce. Saline, minérale, tourbée/fumée, les notes de citron nous accompagnent tout du long. Je retrouve le côté végétal du nez.

Finale : longue sur la fumée, le végétal, la salinité. La chaleur est omniprésente. On le garde de longues minutes.

Encore un modèle d'équilibre. Pas hyper complexe et tant mieux, le fût remplit son rôle à merveille. Il est hyper précis dans ses plus belles caractéristiques, séquencé, et surtout terriblement bon et bien fait. Un pur ISLAY !!!

Cela faisait bien pfiiiiiiiiuuuuu mois que je n'avais pas posté de tests. Mais de belles échéances arrivent pour moi ;)
Alors autant recommencer avec les merveilles de mes amis Alex et Thomas.
Et rendre utiles, ces sous-verres qui, on va être franc, ne servent pas à grand chose hormis penser à Muse...

LGA Blended Malt 18yo 46%
Nez : Un étonnant nez floral à la levée du sous-verre, très puissant mais dans le bon sens du terme et avec une belle fraîcheur. le côté céréalier vient sur le devant accompagné de fraises cuites. Une pointe d'acidulé vient même me rappeler certaines fraises revenues à la poêle avec du vinaigre balsamique. Au bout de quelques minutes les fruits plus noirs se pointent, pruneaux, mûres, cassis dans un pot pourri... rectification > pot-pourri car c'est hachement bon ! 46%, ça ?! c'est une blague !! On sent la texture, ouais je sais c'est physiologiquement impossible mais spirituellement ça l'est. Au remué, je retrouve des notes un peu minérales (!!!) genre galets, Les céréales sont toujours là, il y a un pointe de café capuccino avec une légère amertume cacaotée. Au repos, je perçois du thé.
Bouche : là encore une étonnante fraîcheur, la texture est fine et soyeuse, je m'attendais à un peu plus gras mais il fait vraiment 46 % !!!???. Je retrouve mes fruits noirs, la petite pointe acidulée, des épices légèrement piquantes apportent une belle chaleur presque réconfortante. Le bâton de réglisse s'invite en fond de bouche.
Finale : assez longue et persistante sur les fruits noirs, le côté floral et boisé.

Un modèle d'équilibre ! Je ne l'ai mentionné nulle part mais le fil rouge de ce dram reste pour moi le bois vernis. Son omniprésence est juste hallucinante de discrétion et de précision.

LGA Secret Speyside 26yo 54.2%
Nez : Le côté miellé, brioché se présente à moi de la plus belle des manières. Puis cela s'efface, le vieux a besoin d'ouverture... On sent le poids des âges grâce à son côté chaleureux. Malgré de longues inspirations cela peine à venir. + 3 min... ça y est !!! Les premiers fruits noirs arrivent, ils sont servis juste chaud dans une sauce au jus de viande, sûrement un jeune gibier. Les notes de sherry s'ouvrent maintenant que cela fait bien dix minutes. On reconnaît plus aisément le chocolat amer., les fruits secs. Au repos la fraîcheur est surprenante mais pas inattendue (enfin quand on parle de bons drams) . Et là on est dans le tout bon. Au remué des notes de raisins puis de malt s'enchainent de façon très séquencée à chaque mouvement de poignet. Un avantage qui permet de se repérer pour aller chercher et trouver........du chocolat au lait. Il y tout au long de ce 2ème nez comme une fraîcheur végétale qui lui fait presque oublier son âge.
Bouche : la texture est grasse et flatteuse, l'intégration des épices parfaites, juste là pour prolonger le plaisir et sublimer le dram. Le chocolat noir marque l'entrée en bouche de façon somptueuse, non je n'exagère pas. On retrouve les typicités du sherry. Je le trouve un poil astringent avec une amertume boisée maîtrisée.
Finale : Il y a une belle persistance mais le côté sec de la bouche nous fait rester un peu trop sur la légère amertume et les épices de la bouches. Ceci étant tout n'a pas disparu, les fruits noirs sont encore là ainsi que le chocolat noir.
Un bon Speyside marqué par un excellent fût de sherry qui en a vu d'autres. Grâce au verre vide, je vais même me risquer à tenter de proposer un Mortlach comme distillerie cachée. Je ne parie rien donc bon ;)

LGA Secret Higland 13yo 52.7%
Nez : Bon bah sans surprise du miel et de la cire d'abeille ;) . Je perçois également dès le début des notes de thé à la menthe mais frais, certainement pas chaud. Le jus s'assèche et devient plus minéral puis on revient sur le côté doucereux du miel. On sent la puissance alcoolique mais également la maîtrise. Après de légers mouvements et un temps de repos, le citron confit arrive de manière tellement précise que je m'empresse de recommencer. Cela fonctionne à nouveau !!! Je recommence.... Encore le citron ! J'adore !!! Les fruits du verger se pointent. on est en terrain connu. Au remué, j'ai de belles notes beurrées (le beurre non pasteurisé, celui qu'on trouve plus facilement hors des GMS) et dès le repos la fraicheur revient. A la centrifugeuse, j'ai des notes de pain frais.

Bouche : la texture est dingue, la chaleur dingue, l'équilibre avec le nez tout autant. Y a pas à tortiller du biiiiiip pour biiiiiiip droit, je suis né pour boire des CS ! La bouche est un melting pot du nez. On retrouve le côté beurré, le miel, la cire, les fruits. le citron en arrière bouche avec une pointe de sel d'un plus bel effet.

Final : c'est long, mais long ; c'est chaud mais chaud ; l'équilibre est P-A-R-F-A-I-T ! Je me régale. La cire, le citron OMG !!!

Un whisky Pirelli comme je les appelle, mais surtout comme je les adore ! Cette distillerie est depuis des années dans mon top 3 et n'est pas près d'en sortir. C'est extrêmement bon, c'est puissant, précis, pas de fioritures, des arômes et des goûts francs et équilibrés. J'arrête car ça devient subjectif !