Alambaya

Le ngoni est l'ancêtre du banjo moderne joué par les griots. Originaire de l'Afrique de l'Ouest peut-être même de l'ancienne Égypte selon différentes sources. Venez découvrir l'art ancestral des "Maîtres de la Parole". Le griot est un historien troubadour masculin dont le rôle héréditaire est de préserver et de partager l'histoire, la généalogie et les traditions orales de son peuple, ainsi que de conseiller et de pratiquer la diplomatie. Aujourd'hui le ngoni évolue avec la nouvelle génération de musiciens avec l'apport des effets de guitare électriques...

Le guembri est un luth-tambour à trois cordes à registre bas joué par la confrérie des Gnaouas du Maroc. Le guembri est constitué d'une caisse de résonance recouverte par une peau de cou de dromadaire, d'un manche en bois et d’un chevalet amovible en bois. Le bois utilisé peut être du noyer ou de l'acajou. Les cordes sont faites a partir des intestins de bouc ou de chèvre torsadées. Un sistre métallique, la "sersera", vient s'encastrer à l’extrémité du manche du guembri, il est mis en résonance par les mouvements de l'instrument et les vibrations des cordes. La technique du guembri consiste à pincer les cordes et à frapper en même temps sur la peau, en vue d’obtenir un double registre de « basse » et de « percussion ». Son origine est sub-saharienne avec l’apport culturel et musicale, principalement des descendants d'esclaves à partir du 15ièm siècles, rassemblés dans des confréries musulmanes mystiques dans lesquelles la transe joue un rôle important.

La Takamba, instrument à 3 cordes des griots du Sahel fût l'instrument fétiche du chanteur réunionnais Alain Peters. Personnellement, je pense que le nom original de cet instrument est le “Ngoni” précisément celui qui est joué dans le nord du Mali par les ethnies tamasheq et songhaï. Alain Peters s’est approprié cet instrument en créant sa propre technique avec un répertoire musicale original.

La musique et la danse takamba puisent leurs racines au 15ème siècle dans l'Empire Songhaï et sa capitale culturelle et commerciale, Gao. Avant d'être connue sous le nom de takamba, cette musique était pratiquée dans la région de Gao par les griots tamasheq ainsi que les forgerons, pour célébrer la fin des récoltes, encourager les guerriers de retour de leurs épopées et faire les louanges des familles nobles. Les griots, en position assise, jouaient le tehardent, appelé aussi corbou par les songhay, ou plus communément ngoni. Rythmant la vie dans les campements tamasheq, à destination des familles aristocratiques, cette musique a progressivement évolué au contact des populations songhaï. La sédentarisation des tamasheq entraîna en effet des métissages culturels avec ces voisins, dont la musique dite takamba est une des expressions.