Chêne-Zen

destroyer of illusions...

Tiger master....

Earthquake zazen...

Spring tea tree.............;

Une vision d'Ikkyu...

Hello, une conférence sur Ikkyu, si ça vous intéresse....

Ikkyu, un moine zen en enfer Ikkyu est le maître zen le plus populaire du Japon. Depuis la publication du manga éponyme il estpeut-être le maître zen le plus populaire de France. Sa mani...

L'année du Dragon et des éclairs roses...
40x50cm, papier artisanal, aquarelles et posca.......

heart of the forest.............. encre de chine sur papier, 24x32 cm

Une rencontre le 16 mars autour d'Ikkyu au Dojo Zen de Paris !
Ikkyu à retrouver dans Sept Chemins Sauvages.
https://originel-accarias.com/Edition/guyseika.html

Ikkyu est le maître zen le plus populaire du Japon. Et, depuis la publication du manga éponyme aux éditions Glénat dans les années 90, il est peut-être le maître zen le plus populaire de France également. En tout cas sa manière d’être au monde et son enseignement, en dehors des normes sociétales et institutionnelles, trouvent une résonance dans notre monde aujourd’hui. Quintessence du dharma punk, peu sont ceux parvenus à actualiser si profondément et de manière si inspirante la non-dualité dans leur vie.
En effet, fils illégitime de l’empereur, il vécut à une période mouvementée de l’histoire japonaise, une période de transition bouleversée par les guerres, les épidémies et les famines, sans doute assez proche de notre guerre de cent ans. Pourtant, jamais il ne tenta de fuir la dure réalité qui l’entourait, de la cacher sous les dorures d’un décorum religieux ou derrière le brouillard d’une fumée d’encens. Jamais non plus il ne tenta de fuir son état d’être humain et tout ce qu’il implique, ne rejetant aucun aspect de la vie, embrassant tous phénomènes dans son vent fou. A travers une sélection de poèmes nous tenterons de cerner ce personnage hors du commun et de mesurer la pertinence de son enseignement aujourd’hui.

Donc, bonne année du Dragon, quoi qu'il arrive ! 😘

Appel à artistes et bénévoles pour la Fête des animaux et forêts, Concerts, mix ,expo, performances le vendredi 19 avril aux ateliers de Bitche, Nantes...........

une vision d'Han Shan....

"Sauvage" Portrait de Guy Seïka, Moine zen, calligraphe, poètes , musicien, écrivain, performeur, conteur...... Merci à Guy Seika d'avoir accepté chaleureusement cet...

Camp de forêt 2023 — Zen Meditation in Halle Comme les années précédentes, nous organisons en 2023 un camp d'une semaine en forêt, où nous pouvons nous concentrer entièrement sur la pratique commune de la méditation, loin du bruit de la vie quotidienne.

Hey ! retraite Zen du 30 octobre au 1er novembre 2022, dans l'Orne. Venez, on va faire la révolution (intérieure) !

La réponse de Mathieu Ricard au doc d'Arte...
https://www.matthieuricard.org/blog/posts/au-sujet-du-film-bouddhisme-la-loi-du-silence-diffuse-sur-arte?fbclid=IwAR2l0D4G4Z2jkjm77dSSQAfLL5UaW7VoqmjVpdgVBpJnoF7FLZB6tiaWo64

Au sujet du documentaire "Bouddhisme : La loi du silence". - Matthieu Ricard Le film « Bouddhisme : La loi du silence » détaille les crimes commis dans les années 80 et 90 par le prétendu maître bouddhiste Robert Spatz et les dérives du système mis en place par Sogyal Rinpoché, jusqu’en 2017. L’ampleur des sévices dénoncés et de la souffrance des victimes sou...

Pour ceux qui ont lu Sept Chemins Sauvages (https://originel-accarias.com/Edition/guyseika.html), voici une version bien augmentée et approfondie du portrait d'Ikkyu, avant de voir émerger le roman sur sa vie sur lequel je travaille...

http://guyseika.com/Blog/Entrees/2012/6/3_Micro_bio_graphie_dIkkyu....html

un lointain héritier de Milarépa, pour nous inspirer...

Un livre super intéressant...

Les sociétés matriarcales de Heide Goettner-Abendroth Recherches sur les cultures autochtones. Une étude incontournable.

http://guyseika.com/Chene-zen.html

CHêNE-ZEN pratique sauvage, dojo flottant •Retrouvons-nous pour un zazen les jeudi de 19h à 20h15 au Dojo Zen de Nantes (4, rue de la Rosière d’Artois). Arriver 1/4 d’heure avant la séance. Possibilité de partager un repas-soupe à prix libre après le zazen.

En ce jour des droits LGBTQ+, un texte qui, je l'espère, saura vous intéresser... blablabla...

Bouddhisme Bon Genre

Lorsqu’on ne pense
ni ceci est bien, ni ceci est mal,
quel est notre visage à ce moment-là ?

Dans la pratique bouddhiste, peu importe que l’on soit femme, homme, homo, hétéro, trans, noir, blanc, jaune, beau, laid ou quoi que ce soit. On pratique le bouddhisme pour résoudre la grande question de la vie et de la mort, ce mystère, ou encore pour résoudre la question de la frustration inhérente à la vie humaine.

Tous les phénomènes de ce monde sont les fruits d’une chaîne sans début ni fin de causes et d’effets. Chaque être humain quel qu’il soit est conditionné par ses gênes, sa culture, son environnement sociétal, familial, biologique. Ainsi, comment est-il possible de juger un autre humain, ses comportements, ses préférences ? Vu largement, il n’y a pas de bien, pas de mal, juste des causes et des effets. On considère souvent « bien » ce qui nous est agréable et « mal » ce qui nous est désagréable. Bien sûr, toute action a des effets plus ou moins bénéfiques sur les êtres vivants et chacun devrait toujours agir comme s’il/elle avait le choix en tendant vers une action non-égoiste qui ne fasse pas de mal autour de soi. Le vrai choix se fait d’ailleurs souvent de manière intuitive, en étant connecté, suivant un chemin intrinsèque à la Vie elle-même. Dans l’instant il existe cette marge de liberté.

Ainsi, pour un bouddhiste, et particulièrement un bouddhiste zen, peu importe que vous soyez hétéro, homo, bi, trans ou q***r, ces catégories n’ont aucune incidence sur la force de votre pratique. Toute tendance sexuelle n’est qu’une tendance. Comme tout phénomène, nos sentiments et désirs sont conditionnés. La faim, la soif, sont des conditionnements liés au corps qui nous permettent de survivre et de fonctionner en tant qu’organisme dans le monde phénoménal. Originellement, le désir sexuel est lié à la procréation et à la nécessité de transmettre et mélanger nos gênes pour favoriser une évolution de notre espèce permettant une adaptation optimum à un environnement sans cesse changeant. Ces désirs basiques, par le filtre de la culture, nous pouvons en utiliser l’énergie, l’élan, pour éprouver du plaisir, communiquer, échanger, découvrir soi-même et les autres et approfondir notre compréhension de la Vie. Ces pulsions sont la Vie…

Lorsque tu ne penses ni à fille, ni à garçon, quel est ton visage à ce moment-là ?…

Il est évident que pouvoir s’accepter en tant qu’individu tel que l’on est, avec ses différences, ses préférences fluctuantes, au-delà des pressions perverses d’une société stigmatisante, de ses codes moraux, est une forme de libération. C’est en tout cas un premier pas essentiel. Cela permet au moins d’être naturel, léger et de ne plus se trouver prisonnier de ces questions. Mais s’il suffisait de changer de sexe ou de préférence sexuelle pour résoudre la question de la vie et de la mort et de la frustration existentielle, ce serait facile…

Lorsque le Bouddha s’est éveillé, le premier enseignement qu’il donna à ses compagnons était celui des « quatre nobles vérités » : 1. La vie est frustration, souffrance 2. La cause de la souffrance est la soif, la course permanente de l’être humain pour combler ses manques, assouvir ses désirs 3. Il y a une possibilité de résoudre cette frustration 4. On résout cette frustration par la pratique de l’Octuple Sentier .

Assouvir un désir n’est pas nécessairement la liberté. La frustration apparaît souvent à nouveau immédiatement après, dans le désir de saisir un autre objet, la peur de perdre ce qui vient d’être saisi ou une angoisse plus souterraine. Mais un désir en lui-même n’est ni bon ni mauvais, ils sont fondamentalement vides, apparaissant et disparaissant sans cesse dans la Conscience. Ce qui cause la souffrance n’est pas le désir en lui-même mais l’attachement aux désirs, le fait d’être emprisonné et aveuglément menés par eux. Dans le bouddhisme zen ou tantrique on les accompagne consciemment, ou mieux, on les utilise. Philippe Coupey fait l’analogie avec un bateau à moteur pris dans les flots tumultueux d’une rivière. Afin de continuer à naviguer sans être englouti, le moteur doit toujours être en marche pour aller juste un peu plus vite que les courants.

Dans le bouddhisme zen ou tantrique, les pulsions et désirs ne sont pas à rejeter, à refouler, mais tout d’abord à voir. Être présent à eux comme il s’agit d’être présent à tout ce qui apparaît et disparaît dans la Conscience, instant après instant. L’important est de Voir, de se connaître soi-même et ainsi de s’éveiller à sa nature profonde, inconditionnée. On fait cela en tournant son regard vers l’intérieur et en jetant la lumière sur ses illusions, ses conditionnements, la nature de notre existence. Peu importe qu’on se considère femme, homme, ou quelles tendances sexuelles on peut avoir. Simplement éclairer ses illusions, présent, instant après instant… C’est là le moteur toujours en marche dans la rivière. C’est aussi ce que Philippe Coupey appelle « être détaché dans l’attachement ».

Il y a bien une éthique bouddhiste, des préceptes pour les moines, nonnes et laïcs érigés au fil du temps pour aider les adeptes dans leur cheminement. A sa mort Bouddha voulait que la plupart des règles régissant la vie monacale soient abandonnées, mais ses héritiers manquant d’assurance sur celles qu’ils devaient conserver, les ont toutes gardées.

L’un des dix préceptes de base du bouddhisme parle de ne pas avoir de mauvaise sexualité. La conception d’une bonne ou mauvaise sexualité varie d’une époque à l’autre, d’une société à l’autre, mais d’une manière générale on peut dire qu’une mauvaise sexualité est une sexualité imposée, sans consentement, qui peut faire du mal à son/sa/ses partenaires. C’est la base…

Pour le reste, homo, hétéro, bi, q***r, trans, faites comme vous voulez.
Simplement, ne vous mentez pas…

PS :

Le Bouddhisme est né il y a deux mille cinq cents ans dans la plaine du Gange, un environnement particulièrement patriarcal. Il y avait sans aucun doute des ascètes féminins à cette époque, des sorcières, des chamanes, plutôt issues des peuples pré-aryens, mais généralement la femme et le désir qu’elle engendrait étaient redoutés par les ascètes masculins. Leur vie durant, ceux-ci tentaient de conserver leur semence afin de cultiver l’énergie leur permettant de développer leurs pouvoirs magiques et spirituels. Le désir qu’éveillait en eux la femme pouvait ruiner leur persévérance. Un dicton japonais dit : « On ne peut à la fois cueillir la fleur de prunier et avoir la prune… » Ils ne connaissaient pas encore les techniques développées par le tantrisme ou les taoïstes.

Bien qu’ayant eu femme et enfant, devenu ascète, Bouddha était pris dans cette logique. Son souci premier était de créer un cadre protecteur pour ses disciples. Ils devaient pouvoir se concentrer sur leur « libération », et comme nous le savons tous, la passion amoureuse est troublante. Pourtant, fait unique à cette époque, grâce à l’insistance de son disciple Ananda, le Bouddha ouvrit la communauté bouddhique aux femmes… Cela n’empêcha pas la misogynie ambiante de s’exprimer à travers des règles spécifiques où les nonnes étaient subordonnées aux moines. Pourtant, ces histoires de genre n’étaient pas aussi claires qu’il n’y paraît. Au-delà du sexe de la naissance, selon leurs accomplissements, les hommes pouvaient devenir femmes et les femmes des hommes, mais toujours dans une perspective patriarcale, « l’homme », qui pouvait être biologiquement une femme, étant au sommet de la pyramide. Les un.e.s devenaient nonnes et les autres moines (Les personnes aux attributs sexuels indéterminés posaient problème, on ne savait pas dans laquelle des deux catégories les mettre)…

D’une manière générale, le clergé bouddhiste considérait qu’une femme ne pouvait connaître l’éveil et on leur conseillait de mener une vie pure afin qu’elles aient la chance de renaître dans un corps d’homme. A la mort du Bouddha, Ananda montra le sexe de celui-ci aux nonnes pour les en persuader. Confronté à cette question, le Dalaï Lama avait répondu qu’il pensait que cette idée s’était répandue parce que la vie des femmes est effectivement plus difficile dans ce monde mené par les hommes. Une réponse typique d’un clergé qui ne voit pas d’intérêt dans une petite révolution sociale consistant à briser les discriminations et les obstacles dressés sur le chemin des femmes. Ou disons-le plus clairement, à briser le patriarcat…

Lorsqu’on se penche sur la place de la femme dans le bouddhisme, difficile de ne pas sentir un léger malaise. Un sentiment de vide. Une tâche qui obscurcit la vue. Au cours de son histoire, le Bouddhisme Hinayana a rendu la vie difficile aux femmes. Dans le bouddhisme Mahayana cela dépendait des écoles… Le Bodhisattva de la compassion Avalokitesvara était une figure masculine, puis androgyne avant de devenir une femme en Chine et au Japon (Kannon)… Un traité chinois de 517 a tout de même répertorié 65 nonnes éminentes au sein d’un recueil de biographies. L’une des quatre disciples de Bodhidharma était Soji, une femme. Il y a cette grand-mère refusant un gâteau de riz à Tokusan pour n’avoir su lui répondre. Il y a le bouddhisme tantrique, qui se situe à part en donnant une place centrale au principe féminin, à la shakti, et Milarepa eut d’ailleurs quelques héritières reconnues. Dôgen, dans le chapitre Raihai-tokuzui (S’incliner devant ceux qui ont obtenu la moelle) du Shobogenzo, exprime à quel point il trouve stupide de dénigrer les femmes de la Voie. Il faut dire que revenant de Chine et incompris de ses contemporains, il fut accueilli pendant ses premières années au Japon dans un temple tenu par des bonzesses. Mais son ouverture fut vite oubliée, malgré Keizan et sa proche disciple Sonin. La dernière disciple à avoir reçu la certification de Kokusen avec Ryôkan était Gitei, une femme. Nul mot, nul enseignement, nulle légende nulle part ? Quel est ce silence assourdissant ? Selon Bernard Faure (dans Sexualité Bouddhique), la situation des religieuses était telle dans le Japon des Tokugawa qu’il leur fallait parfois se prostituer pour subsister, et ainsi pratiquer la Voie … Mais il faut dire aussi qu’à cette époque certaines prostituées, des geishas ou concubines éveillées et érudites, étaient considérées comme de véritables bodhisattvas et donnaient la répartie aux maîtres de zen.…

Voici un poème où Ikkyu se moque d’Ananda, sauvé de justesse des mains savantes des hôtesses d’un bo**el par Bouddha. Selon Ikkyu, peut-être Ananda aurait-il élargi sa vision étriquée et se serait-il éveillé plus rapidement si Bouddha était arrivé trop tard…

Qui pour chanter l’orgie du bo**el ?
Une chanson de jeunesse me donne le tournis,
Un épanouissement jamais vécu par Ananda,
Un moyen habile vers l’éveil, cette lune évanescente d’automne.

Heureusement, le monde bouddhique évolue et s’adapte constamment aux différents environnements qu’il rencontre. C’est ce qui s’est passé en rencontrant les matriarcats du Tibet et du nord-est de l’Inde, et c’est ce qu’il s’est passé en rencontrant la contre-culture et les mouvements alternatifs de la société occidentale depuis les années 60. Quel que soit son genre, on ne rencontre plus de discriminations structurelles dans les sangha d’Europe et d’Amérique et il n’est pas rare de rencontrer des femmes maîtres dans leur tradition. Dans la sangha Sans Demeure de Philippe Coupey, des matriarches ont été incorporées à la liste des patriarches chantée régulièrement lors de certaines cérémonies. Il reste cependant un long travail de recherche à fournir pour faire émerger le monde bouddhique féminin dans toute sa force, au grand jour.

Guyseika 2022

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