Aube naissante

Hymne au soleil

Dans les ténèbres, nous attendons ta lumière,
Languissants pendant les longues nuits de l’hiver,
Nous implorons les dieux afin qu’ils te libèrent.

Alors qu’un désespoir morbide nous étreint,
Les cheveux de ta fille apparaissent enfin,
Qui annoncent une nouvelle aurore au loin.

Les étoiles perdent lentement leur éclat,
Devant la chevelure rougeâtre là-bas,
Qui se répand à l’horizon et au-delà.

La clarté de l’aube est de la couleur du miel,
Et l’aurore tournoie maintenant dans le ciel,
Dissipant la nuit noire et ses profonds mystères.

Par elle, ton flambeau visite tous les êtres,
Et par elle, se différencient tous les êtres,
Ils sont enfin connus les secrets de ton être !

Tu apparais désormais dans le firmament,
Libéré du sommeil, tu es resplendissant,
Illuminant le ciel sans cesse maintenant.

Tu ne descendras jamais plus sous l’horizon,
Tu ne perdras plus ta sublime station,
Brillant de mille feux, éblouis la raison !

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

A contre-courant

Il a parcouru des milliers de kilomètres pour revenir au lieu de sa naissance. Il a dû affronter de multiples dangers pour retrouver le sens de son existence. Le saumon de l’Atlantique a traversé l’océan pour atteindre le confluent. De là, il a remonté patiemment la rivière, poussé par le désir de revoir sa patrie d’antan. Enfin, arrivé dans le giron de sa mère, il est mort de fatigue ce saumon vaillant. Il a parachevé son œuvre d’une belle manière et ainsi préparer l’avènement de sa propre renaissance, au-delà des limites de la matière !

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

L'île mystérieuse

Au sein des montagnes sacrées,
Se trouve dans une vallée,
Un petit lac aux eaux bleutées.

En son centre, une île inconnue,
Une cité presque perdue,
Accessible qu’aux seuls élus.

Imperceptible pour les yeux d’un ignorant,
Secret jalousement gardé par le savant,
Gagnable ni par terre ni par océan.

L’œil du cœur est capable de la percevoir,
Lorsque les nuages se dispersent le soir,
Souvenir gravé à jamais dans la mémoire.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

L'homme de fer

Il m’a dit : « Les hommes sont comme des métaux. Il y a des hommes en or, en argent, ou encore en airain Aujourd’hui, on ne trouve quasiment plus que des hommes de fer. Autrefois, l’orfèvre transformait facilement l’or et l’argent en parures somptueuses, qu’on offrait aux Rois et aux Reines. Malheureusement pour l’homme de fer, le changement passe dorénavant par le feu incandescent de la forge, la froideur de l’enclume et le lourd marteau du maître forgeron ! ».

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Vivre

Il m’a dit : « Trouve la partie qui te manque. Ne la cherche pas à l’extérieur et encore moins chez les gens, tu seras toujours déçue ! Cherche en toi l’autre partie, regarde en toi-même. Cherche sans cesse et persévère, jusqu’au jour où tu l’auras enfin retrouvée. Cette quête est la seule qui vaille, la seule qui puisse donner un sens à ta vie, la seule qui puisse te réconcilier avec la vie et la seule qui puisse mener au-delà de cette vie. ».

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Inspiration et révélation

L’inspiration poétique est comme une nourriture d’immortalité pour les hommes. Chante la langue des oiseaux et bois l’hydromel ! Comme le nectar qui devient miel dans l’abeille, apprends que l’inspiration devient révélation chez celui qui tend l’oreille.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Double angélique

Les apparences voilent la réalité,
Si le centre du monde n’est pas découvert.
Mais lorsque ton œil intérieur est ouvert,
Les formes du monde affirment la vérité.

La coque protège des regards limités,
L’amande douce des morsures de l’hiver,
Au-delà de la mandorle de l’univers,
L’huile consacrée par le peuple est désirée.

Ils font de leur âme la vie de leur esprit,
De l’écoulement des formes un point d’appui,
Pour s’élever vers les états supérieurs.

Ils quittent à jamais un monde famélique,
Par la porte secrète, vers l’intérieur,
Pour rejoindre et s’unir à leur double angélique.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Le papillon

Une chenille se traîne péniblement sur la terre en rêvant d’être un papillon. Comble du mystère ! Le papillon a oublié qu’il fut jadis autre chose qu’une brise dans le vent.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

En enfer

J’ouvre les yeux, étonné, je suis en enfer,
Dans un lieu maudit par tous, je suis un damné.
Une vie sans valeur, tissée d’absurdité,
La souffrance ronge l’âme comme un cancer.

Le maître des lieux n’est autre que Lucifer,
Sa lumière m’a donné la lucidité,
De voir la pauvreté de mon humanité,
Lorsque l’ennemi me transperce de son fer.

La crucifixion est un soulagement,
Si elle met un terme à cet éloignement,
Qui n’engendre qu’amertume, aigreur et colère.

Seul l’intercesseur peut annihiler le dam,
Vivifier l’esprit éperdu de mon âme,
Pour que le phénix renaisse de la poussière.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Le colibri

Battre les ailes aussi vite que le vent.

Boire le nectar de la rose dans l’instant.

Voir l’immuable et l’éphémère en même temps !

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

De la beauté

Des milliers de fleurs sauvages dans les alpages,
Personne pour sentir leurs délicats parfums…
Le chant du merle à l’aube d’un matin de juin,
Personne pour entendre l’appel au voyage…

Un ciel clair par une nuit d’été sans nuage,
Personne pour contempler la magie de l’Un…
La beauté d’une idée qui nie le sens commun,
Personne pour goûter ses multiples visages…

Le trésor caché dans le tréfonds de ton être,
Dans sa solitude, crie, réclame et supplie,
Qu’un autre que lui puisse enfin le reconnaître…

L’œil de la conscience transperce et pénètre,
Par lui, en toutes choses est atteint l’esprit,
Qui seul permet à ta vision de renaître.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

De la poésie

Novalis (1772-1801) fut tout à la fois scientifique, écrivain, polyglotte, traducteur, poète et philosophe… Polymathe inspiré, il est aujourd’hui reconnu comme une figure majeure du romantisme allemand. Quelques citations ci-dessous pour illustrer sa vision de l’art poétique.

« La poésie est le réel véritablement absolu. C’est le noyau de ma philosophie. Plus c’est poétique, plus c’est vrai. ».

« Le chemin mystérieux va vers l’intérieur. C’est en nous, ou nulle part, qu’est l’éternité avec ses mondes, le passé et le futur. Le monde extérieur est le monde de l’ombre, il projette son ombre dans l’empire de la lumière. L’intérieur nous paraît naturellement si sombre, si solitaire et informe, mais comme nous le percevrons différemment lorsque l’obscurité aura disparu et que les corps d’ombre auront été repoussés. Nous jouirons plus que jamais, car notre esprit aura été longtemps privé. ».

« Le siège de l’âme se trouve là où le monde intérieur et le monde extérieur sont en contact. Là où ils se pénètrent, il est dans chaque point de l’interpénétration. ».

« La poésie élève chaque individu à la totalité à travers une opération de connexion qui lui est propre — et si la philosophie, par sa jurisprudence, prépare le monde à l’influence des idées, alors la poésie est pour ainsi dire la clé de la philosophie, son but et son sens. Car la poésie fonde la belle société — la famille universelle — la belle ordonnance de l’univers. ».

« L’individu vit dans la totalité et la totalité dans l’individu. La poésie engendre la sympathie supérieure et la coactivité, la communion intime du fini et de l’infini. ».

L'eau

L’eau : matrice et source de vie de tous les êtres vivants.

Le saut de la baleine…

Ils proviennent et retournent dans les profondeurs de l’océan.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

L’œil qui voit tout

Il y a au fond de l’âme un œil qui voit tout,
Qui n’est pas mystifié par les imposteurs,
Et par les mensonges des prévaricateurs,
Ceux-là mêmes qui croient ne pas être de boue.

Insignifiants, ils n’inspirent que dégoût,
Aux yeux du peuple qui voit ces agitateurs,
Tenter d’éviter un feu purificateur,
Mais qui ne sont en réalité que des fous !

Rejoins la troupe et laisse ton accoutrement,
Demeure dans le cœur en témoin immuable,
Et prends à chaque fois un nouveau vêtement.

La science intérieure est irréfutable !
Tu la saisis lorsque tu deviens conscient,
Que par toi s’exprime une beauté ineffable.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Du conte...

« On parle de conte pour enfants, mais ces contes sont des boîtes de perles qui contiennent bien des enseignements. Prenez au sérieux les mots insensés des contes ! »

Djalâl-od-dîn Rûmî.

Solitude

Il dit : sache que la voie de la solitude,
Est la seule qui mène à la source de vie.
Solitaire est justement celui qui la suit,
Au milieu de la foule et de la multitude.

La déréliction devient une habitude,
Et chaque jour le dépouillement s’accomplit.
L’erreur et l’illusion sont anéanties,
Pour celui qui accepte la vraie servitude.

Et par le sacrifice, brûle intensément,
Dans un feu qui te consume violemment,
Et de guerre lasse, abandonne les combats,

Car la mort et la naissance sont solidaires,
Dans un destin où l’aboutissement sera,
La résurrection du phénix légendaire.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

La Terre

De la Terre naissent tous les êtres vivants.

L’eau jaillit du rocher…

Et la vie saisit la moindre opportunité !

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Une voix dans la nuit

Dans un moment de déréliction, lasse de poursuivre ses passions, il s’adressa à lui-même en ces termes : « Parle-moi, je t’en prie, Ô toi ma lumière et ma vie. Pourquoi ce silence qui nourrit l’ignorance, alors qu’il y a tant de sciences qui pourraient atténuer ma souffrance ? ».

N’ayant pas de réponse, il sombra dans la nuit et au moment même où il pensait perdre son esprit, on lui répondit : « Je te parle sans cesse, mais tu n’écoutes pas ! Sache que ma révélation s’occulte dans les ténèbres du silence et se révèle dans la clarté du jour au sein de ta propre substance ! ».

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Etre un seigneur

Il m’a dit : dans la vie conduis-toi en seigneur !
Suis le code d’honneur de la chevalerie,
Non pas celle des fous de la cavalerie,
Qui aveuglés, commettent les pires horreurs.

Agis prudemment, méfie-toi de l’imposteur,
Qui jure te soumettre entièrement à lui.
Prends soin et veille sur l’étincelle de vie.
Elle est ta dignité, agis avec pudeur !

Puis dans l’humilité, vois la réalité,
Dans la sincérité, goûte l’unicité,
Et dans la fraternité, élargis ton cœur !

Avec toi-même, sois parmi les courageux,
Garde-toi de manifester de la rancœur,
Et en toi-même, sois miséricordieux !

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

L'humanité

Ô mon âme, tu souffres la dualité !
Je sais bien que mon ego n’est qu’illusion,
Mais s’impose à moi : « je suis » sans discussion !
Le trouble s’empare de mon intimité,

« Je suis » me tourmente par sa réalité,
Et aussi tranchant qu’une lame de rasoir,
Il me coupe en deux pour me laisser entrevoir,
Le secret bien gardé de mon ipséité.

Comment résoudre ce paradoxe étonnant ?
Qui m’oblige à parcourir la voie du tourment,
Pour accepter une vérité difficile,

Lourde de conséquences pour qui est capable,
De porter dans son cœur en étant responsable,
Une humanité si belle mais si fragile !

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Malaise

Des falaises d’albâtre effritées par l’eau et le vent.

Une mer d’huile…

L’être se désagrège face aux vicissitudes du temps !

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

A l'hiver

La nature dort paisiblement sous la glace.

L’âme immobile…

En attendant le retour du chant des oiseaux et l’odeur du parfum des roses.

J.M. Montsalvat, Sur les hauteurs de Monteserrat – Poèmes inspirés au gré du vent, 2020

Le rituel

Cinq fois par jour, j’accomplis ce rituel,
Dans l’espoir d’obtenir à la fin la paix.
Mais entre nous, il s’agit toujours d’un duel.

Je me dresse devant toi, fier, sans respect,
Au nom de la seigneurie qui est en moi,
Mais un doute s’installe sur un aspect,

Un seigneur si fort et fragile à la fois ?
Je ne peux soutenir ma prétention,
Et je comprends qu’il ne s’agit que de toi !

Je m’incline, j’efface l’illusion,
Je suis de nouveau ton humble serviteur,
Je m’élève libre de confusion,

Me prosterne maintenant avec ferveur.
A cet instant, nu, j’ai été dépouillé,
De tous mes vêtements par toi, ô voleur.

Quand disparaît ce qui n’a jamais été,
Et reste ce qui n’a jamais cessé d’être,
Notre union est désormais consommée !

Mais pour suivre les traces de mes vieux maîtres,
Je reviens et m’agenouille parmi eux,
Autrement, je ne vaudrais pas plus qu’un traître.

Le souvenir de l’unité rend heureux,
Je me relève le cœur pur et léger,
Vivant, exaltant le chant du bienheureux !

J.M. MONTSALVAT© 2023

Mille et un visages

J’ai reçu l’enseignement des plus grands maîtres,
Qui peut s’enorgueillir d’avoir fait cela ?
Une poignée d’hommes, quelques milliers d’êtres ?

Extases mystiques pendant le samâ’,
Visions extatiques et poétiques,
Les plus grands secrets tissés en entrelacs.

Un vieil homme à la présence prophétique,
Un éternel amoureux empli de vie,
Un témoin des réalités angéliques,

Un être d’une intelligence infinie,
Un père qui était pour moi une mère,
Un pratiquant méconnu de l’alchimie.

Puis, toutes ces femmes extraordinaires,
Oubliées par l’histoire contemporaine,
Qui ont rejeté toute gloire éphémère,

Et ont transmis une sagesse pérenne,
A celles et ceux qui ont requis leur aide.
Sans retour, elles ont donné en étrennes,

Leurs connaissances en guise de remède,
Pour soigner une humanité qui s’éteint.
A la facilité, point elles ne cèdent.

En fait, j’ai menti, je ne suis qu’un crétin !
Aveuglé par les formes de ce bas monde,
Mon ego a produit un puissant venin.

Le corps paralysé et un cœur immonde,
J’ai trahi les enseignements de mes maîtres,
Malheur à moi, pauvre bête moribonde.

En réalité, je n’ai été qu’un traître,
Incapable de voir le seul compagnon,
Qui se cache dans le tréfonds de mon être,

Et se dévoile de multiples façons.
Héros indicible aux mille et un visages,
Pour qui sait enfin transcender la raison.

J.M. MONTSALVAT© 2023

Errance

J’ai émergé des ténèbres vers minuit,
J’éprouvais un mal de tête abominable,
Il y avait tout autour de moi du bruit.

J’ouvris les yeux dans un effort pitoyable,
Et je vis enfin quel était mon état.
Le corps fébrile étendu sur une table,

Sur ma chaise, je constatai les dégâts.
A la taverne, encore une nuit d’ivresse,
Parmi des hommes et femmes en ébats.

Je décampai sans faire de politesse,
Rassemblant le peu de force que j’avais,
Laissant derrière moi chagrin et tristesse.

Au dehors, le silence en maître régnait,
La lune voilée par des nuages gris,
Tandis que le froid soudain me saisissait.

J’errais un long moment dans les rues sans vie,
Quand m’apostropha un homme de la loi,
« Que fais-tu ici en pleine nuit l’ami ?

– Je veux désespéramment rentrer chez moi,
– Tu empestes l’alcool espèce d’ivrogne !
– Aide-moi mon frère, homme de bonne foi,

– Tu ne sais plus où tu habites ivrogne ?
– Si j’avais la réponse, serais-je perdue ?
– Viens là, je vais te rosser vieille charogne.

Prends un coup de bâton, te voilà fichu,
– Comment as-tu osé frapper une femme ?
– Travestie, ah, créature sans vertu !

– Ce n’est pas moi qui ait allumé la flamme !
Mon cœur s’embrase contre ma volonté.
Qui m’a amenée dans cet endroit infâme ?

Je ne sais pas, mais ce qui est assuré,
C’est qu’il faudra que le fautif me ramène,
Un jour à la maison, c’est la vérité ! ».

J.M. MONTSALVAT© 2023

Notre humanité

Ah, que la course aux richesses nous distrait,
Et la recherche du pouvoir nous étrangle !
Le goût excessif pour l’argent nous tuerait,

Si mourait notre désir de vivre ensemble,
Si nos différences étaient effacées,
Si on ne voyait plus ce qui nous rassemble,

Ce précieux noyau d’immortalité,
Dans nos entrailles, un trésor enfouit,
Qui en nous, fait toute notre humanité.

Et pourtant, ils créent toujours plus de conflits,
Saccageant, dévastant la terre et les cieux,
Pour une poignée d’hommes et leurs profits,

Égoïstes, avares et vaniteux.
L’humanité est en voie d’extinction,
Du monde, elle se retire peu à peu.

Qui entendra son interrogation ?
« Qu’ai-je fais pour que l’homme me traite ainsi ? »
Qui pourra assurer sa protection ?

L’altruiste offrant ce que lui donne la vie,
Sincère dans tout ce qu’il fait, le cœur large,
Acceptant les bons et les mauvais aussi.

Son chemin est droit, il parle sans ambages,
Il connaît bien tous les secrets de son âme,
Faisant de lui un océan sans rivages…

J.M. MONTSALVAT© 2023

Papillon de nuit

J’ai abjuré toutes mes illusions,
Pour toi, j’ai cédé, je suis comme le fou,
Mon âme portée à ébullition,

Par toi, mes mensonges ont été absous,
Égarée dans les ténèbres de la nuit,
Mon univers, dans l’eau noire s’est dissous,

Je suis devenue un papillon de nuit,
Sans cesse à la recherche de ta lumière,
Guidée par le vent, vers toi, je suis conduite,

Une lueur m’attire vers ta chaumière,
A ta pensée, mon cœur excité s’enflamme,
Dans ta maison, la bougie comme geôlière,

Mon regard perdu au milieu de ta flamme,
Je n’ai plus qu’un seul et unique désir,
Me jeter au feu, transpercée par ta lame,

Me fondre en toi et ne plus jamais partir,
Ruiner ma maison et me renier,
Étrangère à moi-même et enfin guérir,

Dans ton feu, pouvoir alors ressusciter,
Vivre parmi les véritables amants,
Mon cœur a été lavé de ses péchés,

Pour ton anneau, mon âme est un diamant,
N’étant plus rien, je suis devenue le tout,
Et toutes choses sont en moi maintenant,

L’âme du monde apprêtée pour son époux,
A gagné le droit de voir son compagnon,
Auprès d’elle, l’esprit fier se tient debout,

La coupe emplit du vin de la passion,
Engendre des milliers de fruits merveilleux,
Produits d’une délicieuse union,

Soûle parmi des ivrognes lumineux,
Je ne souhaite plus quitter la taverne,
Le seul endroit interdit aux oublieux.

J.M. Montsalvat©2023

Déploie tes ailes

« Ne te satisfais pas de toutes ces belles histoires et de tout ce qui a pu arriver aux autres. Déploie ton propre mythe ! »

Rûmî (poète persan du XIIIe siècle)

Stella Maris, histoire d'un récit

Dans le livre « Rime Fénix, la couleur bleue du venin », l’héroïne est une jeune fille ordinaire qui s’éveille progressivement aux mystères de la vie intérieure par le biais de son imagination créatrice. La juvénilité et la banalité de Rime font d’elle un archétype du cheminant qui s’est engagé sur une voie de connaissance, une connaissance de soi. Chaque être humain qui a éprouvé, au moins une fois dans sa vie, cette aspiration à plus grand que soi, s’identifiera aisément à cet enfant, pour peu qu’il ait appris à voir ce qui se cache derrière le voile ténu des apparences.
Le conte « Stella Maris, la quête de la fleur d’or » reprend le même thème, mais décliné d’une façon un peu différente. Stella Maris (ou étoile de mer) est une lutine, ce qui nous indique que l’histoire se déroule entièrement dans le monde imaginal ou monde des images ; lieu intermédiaire et médiateur, où les objets sensibles (perceptibles par les 5 sens) se décorporalisent et où les réalités intelligibles (abstraites) revêtent des formes spatialisées.
Stella va s’ouvrir à elle-même en entamant un grand voyage, celui de toute une vie. Elle va gravir les premiers degrés de la réalité par la seule force de ses qualités. Elle se confrontera au mal et connaîtra le sens du don de soi. En fin de compte, elle finira par découvrir que mort et renaissance ne sont que les deux faces d’une même pièce, et que l’aventure ne s’arrête jamais pour qui en éprouve le désir ardent…

Un travail considérable et salutaire, on aime !